ITW / Aucun départ demain pour la Transat Jacques Vabre ! Les premières réactions

La direction de course vient d’annoncer que le départ de la Transat Jacques Vabre ne sera pas donné demain, lundi, comme prévu initialement. Compte-tenu des conditions météo très difficiles dans la nuit de lundi à mardi (jusqu’à 50 nœuds et une mer très formée), la direction sportive en concertation avec l’organisation a pris la décision de reporter le départ de demain lundi à une date ultérieure


Credit : @SailingDamien

Vincent Riou PRB, Imoca :
"Ce soir, mon sentiment principal est la frustration car on s’est préparé pour partir dimanche. On a vu que c’était compliqué, alors on s’est préparé pour partir lundi. Et quand il y a des reports de départ de course au dernier moment comme ce soir, c’est toujours ennuyeux. Cela fait aussi partie des départs de courses.

La difficulté supplémentaire c’est qu’il va falloir continuer à être prêt dans sa tête pour le départ dont on ne connaît pas la date précisément aujourd’hui. Il va falloir prendre un peu de recul, essayer de se mettre au vert, continuer de regarder la météo et rester concentrer. Je pense que je vais en profiter pour faire du sport car jusqu’à présent on n’a pas eu l’occasion d’en faire. 

Je ne pense pas que sur une exception il faille remettre en cause la course. En général on a toujours réussi sur ces transats d’autonome à trouver une solution pour partir et bien partir. Cette année il y a des conditions particulièrement complexes. Je croise les doigts pour que l’on puisse prendre le départ tous ensemble cette semaine."


Jeremie Beyou Maitre CoQ, Imoca :
"Je suis surpris. Les conditions étaient dures mais on s'y était préparé. Et surtout personne ne nous avait prévenu aujourd'hui d'un report possible. C'est sûr que ce n'est pas idéal pour le public, pour nous sportifs mais aussi pour nos partenaires. On sait qu'il y a des surprises dans la voile ! 

On est tous focalisés sur la météo depuis plusieurs jours. On sait très bien que ça va être fort. A 22h, nous dire que le départ qui est prévu le lendemain est reporté, c'est surprenant, c'est ma 1ère réaction. Je ne connais pas les contraintes des autres classes, en Imoca nous en avons peut-être un peu moins. Il n'y a pas trop de discussion avec la direction de course. J'ai discuté avec Yann Eliès et Kito de Pavant qui courent en Multi50. Si la direction de course nous dit que c'est une course multi classes, il faut que toutes les classes discutent ensemble. Ce qui est embêtant c'est que l'on se prépare à plein de choses ... C'est surprenant !

 Le départ n'aura pas lieu avant jeudi, on verra, il faut continuer à garder le sourire, même si ce sont des sujets sérieux. Il n'est pas question d'aller à l'encontre d'une décision de direction de course qui est responsable pour toutes les classes. "


Damien Seguin, Des Pieds et des Mains Class40 :
« On assiste à un scénario vraiment étonnant dans une course. Il est plus de 22 heures, la veille d’un départ de course qui a déjà été reporté et on apprend que le départ est à nouveau reporté. On sait que la situation météo est très difficile à appréhender. Il y a un risque certain à attendre mais à l’inverse, on ne sait pas à quoi s’attendre. 

C’est une décision que je respecte et, chez les class 40, il y a eu une concertation et la majorité était favorable à un report. C’est une décision difficile à prendre et elle dépasse le point de vue d’un simple skipper. Ça ne fait que conforter ce qu’on se disait il y a deux jours, c'est-à-dire que les départs mi-novembre sont de plus en plus risqués.


Manfred Ramspacher (directeur sportif) :
« La direction sportive et l’ensemble de l’organisation ont décidé de reporter le départ dans une situation favorable qui pourrait-être jeudi. Des vents entre 30 et 50 nœuds qui pourraient mettre en danger les skippers et leurs bateaux sont attendus dans la nuit de lundi à mardi.

Nous sommes bien conscients que d’autres classes comme les IMOCA auraient pu prendre le départ. Mais notre préoccupation principale demeure la sécurité des équipages. Notre décision est donc sur ce report. Notre volonté première, c’est d’avoir le maximum de bateaux à Itajaí, et nous nous donnons le moyen d’y arriver. 


Le créneau de mercredi ou jeudi n’est pas une certitude aujourd’hui. Nous pensons que cela peut passer, mais cela reste encore incertain. Les MOD 70 sont toujours dans le scénario de mercredi ou jeudi, on le fera en concertation avec eux. »


Yves le Blevec Actual, Multi50 : 
"Il est préférable de reporter la course à deux reprises plutôt que risquer des avaries. D'une manière générale, la survie de nos projets individuels passe par la survie de notre classe. Chaque marin pense toujours que ça va passer pour lui ... Mais qu'arrive t'il si d'autres concurrents subissent des avaries ? 

En terme d'image c'est très négatif. Si certains bateaux passent dans le gros temps et pas d'autres, c'est catastrophique pour l'image de la course au large. Prendre le départ aujourd'hui, c'était prendre le risque que la course ait une actualité dramatique. Les marins sont aussi des gestionnaires de projets et ont une responsabilité vis à vis de leur environnement professionnel. Nous devons savoir préserver les hommes et nos outils de travail."


Erwan Le Roux FenetréA-Cardinal, Multi50 :
« Ça fait bizarre. Hier soir, tout était prêt, j'avais déjà rangé mes habits de terrien. Et voilà, un SMS et on ne part plus.  On sait bien que la direction de course fait ses choix en son âme et conscience. C'est une tâche suffisamment délicate pour qu'on respecte totalement les décisions qui sont prises au final. Si on nous avait dit qu'il fallait y aller, on serait parti, quitte à naviguer en bon marin et aller faire escale dans un port si les conditions étaient trop mauvaises. C'est aussi ça, naviguer en bon marin, connaître et accepter ses limites. »


Réaction de Michel Desjoyeaux sur son compte twitter : 
Vieux proverbe breton : Qui trop écoute la météo, perd ses forces au bistrot! Tellement vrai ! Y zont raisons, ces bretons !
Bonne nuit !

Par Effets Mer, Transat Jacques Vabre, Kaori et la rédaction