À l'issue des deux manches de match-racing disputées ce jeudi à Falmouth, Franck Cammas et Louis Viat à bord de Groupama C n'ont laissé aucune chance aux suisses d'Hydros. Meilleur dans la phase de pré départ, plus rapide sur le parcours, l'équipage tricolore a remporté deux victoires très nettes. Reste maintenant à savoir si la forte brise attendue vendredi et samedi permettra aux organisateurs de lancer d'autres manches ?
Credit : Y.Zedda
En attendant, ne boudons pas notre plaisir et rendons à Groupama sailing team ce qui leur appartient : la capacité à concevoir, construire, mettre au point puis mener en course l'une des plus fabuleuse machine à voler au dessus des flots : le Class C, sorte de AC 72 au tiers. Imaginez ainsi qu'avec seulement 7 noeuds de vent, Groupama C a atteint la vitesse de 21 noeuds soit trois fois plus...
Doté de foils, d'un mât aile basculant, le catamaran de Franck Cammas n'a à ce jour laissé aucune chance à ses adversaires.
Reste donc à attendre le bon vouloir d'Eole vendredi et samedi pour savoir si Groupama C devra encore courir pour être couronné ou attendre sagement au port ce nouveau titre de champion du Monde de Class C. En effet, au delà de 20 noeuds de vent, le comité de course ne lancera pas de départ, respectant ainsi des règles de classes assez similaires à celles qui ont prévalu à San Francisco ces derniers jours... Et dans ce cas là, ce sera les résultats des trois jours de course en flotte qui prévaudront.
Ils ont dit :
Franck Cammas : « C'était une belle journée. Malgré notre ascendant au près, je voulais aussi gagner les phases de départ. Nous y sommes parvenus sur les deux manches et ca, c'est bien. Dommage que le brouillard soit tombé aussi vite car j'aurai bien continué à régater ».
Louis Viat : « On gagne les deux manches avec une grosse avance. On a presque été surpris. Mais c'est vrai que Franck a fait un super boulot avant le départ. C'est toujours plus facile de gagner quand on part devant ».
Et dans le camp d'Hydros...
Engagés en finale face au Groupama de Franck Cammas, Billy Besson et Jérémie Lagarrigue ne déméritent pas, mais ils souffrent face au champion de France de match race. Pour autant, les marins ont le sourire à leur retour à leur retour à terre et font preuve de maturité.
« La première impression qui me vient, c'est une certaine frustration ; le fait de ne pas pouvoir aller jouer avec les adversaires, d'être parfois un peu dans le paysage. Quand on prend du recul, on se rend vite compte que nous avons un an, un an et demi dans ce projet. Nous sortons les Canadiens, tenants du titre, et nous peinons face à une équipe qui compte parmi les meilleures du monde. Bien sur, on est des compétiteurs, et on aimerait pouvoir toujours gagner ! Il y a des choses à changer, des heures d'entrainement à ajouter, du travail à accomplir, pour revenir avec plus d'expérience et jouer pour la gagne», confie Billy Besson, barreur de SUI 1.
Jérémie Lagarrigue ajoute quant à lui: «L'objectif était d'aller en finale, nous l'avons atteint. Maintenant, on aurait préféré pouvoir nous battre un peu plus sur ces manches, mais force est d'admettre qu'au près, notre bateau est moins performant que celui de Franck (Cammas). L'expérience ça se construit, et c'est exactement ce que nous avons toujours fait : accumuler du savoir, des données, capitaliser pour devenir meilleurs. Aujourd'hui, nous continuons dans cette veine et nous avons prouvé que nos foils sont excellents et qu'au portant nous sommes très performants. C'est dur d'admettre que nous ne gagnerons pas cette fois, mais il faut être sage.»
Vidéo : On fait le point sur Groupama C par Martin Fisher
Sources : V.Borde et MaxComm Communication