“Avec 43 bateaux, nous avons eu un plateau exceptionnel sur les Voiles du Vieux-Port,“ explique Frédéric Berthoz, l’homme qui fédère les cinq clubs nautiques marseillais pour réaliser cet événement. “Dans ce contexte économique délicat, la réussite de la manifestation résulte de l’engagement total des cinqs clubs dans l’organisation. L’YCPR, l’UNM, le CNTL, la Société Nautique et La Pelle œuvrent tout au long de l’année à la réussite de l’événement. En cette année capitale de la culture, nous avons contribué à apporter notre pierre, en proposant à la vue de tous, un patrimoine maritime exceptionnel. Certains de ces bateaux centenaires ont défilé, chaque soir, dans le Vieux-Port, et offert un spectacle grandiose au public présent au village des Voiles, sur les quais et sur la tour Saint-Jean. Enfin, le dernier élément, et peut-être le plus important, c’est que les Voiles du Vieux-Port commencent à rayonner à l’international. Une télévision canadienne est venue réaliser un sujet, et puis surtout, nous avons noué un partenariat avec Marina Yachting, une entreprise italienne, qui souhaite revenir, l’an prochain, avec de belles tenues, et certainement des bateaux italiens.“
Crédit : Pierik Jeannoutot / Voiles du Vieux-Port
Il a fallu attendre le dimanche pour que la flotte bénéficie de cette fameuse belle journée de navigation qui allie soleil de plomb avec une douzaine de nœuds de vent. Parcours banane à deux étages, au large, pour aller cherche le vent et disputer une belle dernière régate. Jour de casse pour les hommes de Bruno Troublé qui ont cassé la drisse de foc avant le départ et se sont offert une journée d’entraînement. Jour de Fête est néanmoins couronné par le trophée Voiles du Vieux-Port, qui récompense l’ensemble de son œuvre sur ces quatre journées. Moonbeam III l’emporte chez les Aurique, avant de filer à l’anglaise à Saint-Tropez et devancer le mauvais vent d’est annoncé. Sonda s’impose en époque Marconi 2, avec trois victoires en quatre jours. Paihere, Maria Giovanna II et Andalé complètent le tableau d’honneur de ce long week-end consacré à la voile classique.
Ma vie à bord de Marigold au cœur de la régate : «Aujourd’hui Glen Allan et sa femme “Flash“, propriétaires anglais de Marigold m’ont accueilli à bord de leur précieux bateau. Mis à l’eau en 1892, deuxième plus vieux bateau de la régate après Partridge, seul unité avec des voiles en coton, des bouts en chanvre un pont refait à l’identique avec du bois massif et du goudron liquide coulée en guise de joint. L’inox et tout autre matériau ainsi que toutes les améliorations techniques modernes sont bannies du bateau afin de conserver son authenticité. Pas d’électricité non plus, l’éclairage ne provient que de lampes à pétroles. Magique !
Avec Glen cramponné à la barre pour tenir le bateau dans une brise qui se lève, on prend un départ magnifique malgré la lourdeur de ses 38 tonnes. Cette dextérité d’une précision inouïe est le fruit d’une longue expérience à bord de Marigold. Et de l’expérience Glen en possède ! A plus de 80 ans, (source capitaine), les propriétaires du bateau depuis 24 ans ne manque pas une régate : Glen à la barre et Flash à la manœuvre !
Plus téméraire que notre concurrent direct, Partridge, on remonte au vent toutes voiles dehors dans un vent qui forcit. Ça paie ! On réussit à passer devant et on creuse même l’écart. Arrivé à la bouée au vent, l’équipage effectue une magnifique abatée, le bateau prend de la vitesse et s’envole ! Pendant le bord de portant je prends le temps de profiter de l’ambiance ‘à l’anglaise’ qui règne à bord. Le ‘flegme’ que l’on attribue souvent aux anglais, se retrouve totalement sur Marigold ou Glen, calme et imperturbable, mène son bateau avec fermeté ce qui nous permet de conserver notre avance. Après quelques manœuvres réalisées dans l’élégance avec Jason, capitaine du bateau qui supervise les manœuvres nous passons la ligne d’arrivée avec les applaudissements de tout l’équipage. On termine 3ème de la manche devant Moonbeam III et Partridge…
Entre l’élégance de Marigold, la puissance de Moonbeam IV, la finesse d’Eilidh et le romantisme de NIN, j’ai passé un week-end exceptionnel aux Voiles du Vieux-Port.» (Emilie Llorens)
Première sur les Voiles : “ Les Espagnols de Galvana, un Sloop Marconi de 17 mètres, ont fait une première apparition remarquée sur les Voiles du Vieux-Port. Construit en 1975, le bateau, dont le port d’attache est Barcelone, a remporté les deux premières régates. Les nombreuses difficultés liés au temps de la rade sud de Marseille n’ont visiblement pas ému Borja Pella, le jeune skipper du bateau catalan. Galvana a également remporté sa catégorie aux Voiles de Saint-Tropez en 2008 et la victoire générale aux Régates Royales en 2009. “L’accueil au port a été chaleureux, dès le premier jour. On s’est vraiment régalé.“ Vainqueur final en Classique Marconi 1, il y a de fortes chances de revoir Galvana à Marseille, un de ces jours…
Le classement général final (quatre courses effectuées, trois meilleurs résultats retenus) :
Classique Marconi 1 :
1/ Galvana (Pella Borja)
2/ Emeraude (Vittorio Cavazzana)
3/ Windrush II (Jean Magnan)
Classique Marconi 2 :
1/ Maria Giovanna II (Jean-Pierre Sauvan)
2/ Kertios (Franck Bourriot)
3/ Noryema 4 (Patrice Vazeux)
Epoque Marconi 1 :
1/ Jour de Fête (Pascal Oddo)
2/ Andale (Denis Dumoulin)
3/ Eilidh (Joël Laid)
Epoque Marconi 2 :
1/ Sonda (Pascal Borel)
2/ Lak (Roger Vanni)
3/ Windhover (Olivier Poullain)
Epoque Aurique :
1/ Moonbeam III (Erwan Noblet)
2/ Nan of Fife (Philippe Menhinick)
3/ Moonbeam IV (Mickaël Creac’h)
SOT (jauge IRC) :
1/ Paihere (Denis Villerme)
2/ Peau Brune (Sylvie Holzmann Theric)
3/ Rüm (Theodorus Danel)
Source : R Mira