Record / Top départ pour Francis Joyon sur l'Atlantique !

Francis Joyon est entré ce matin à 11 heures, 15 minutes et 20 secondes HF de plain pied dans sa tentative contre le record absolu de la traversée de l'Atlantique à la voile, en solitaire et en multicoque. Pour battre les 5 jours, 19 heures, 30 minutes et 40 secondes de l'actuel record établi en juillet 2008 par Thomas Coville sur le trimaran Sodebo, Francis Joyon et son maxi-trimaran IDEC doivent franchir la latitude du cap Lizard lundi 17 juin avant 06 heures, 45 minutes (heure française soit 04 heures et 45 minutes TU).


Top départ pour Francis Joyon !
Credit : V.Curutchet/DPPI/Idec

Fidèle à sa légende...
Les dernières 24 heures new-yorkaises du skipper de Locmariaquer ont été stressantes et quelque peu précipitées. Trouver un semi rigide pour sortir de la Marina de Gateway, terminer l'avitaillement, affiner l'analyse de la météo… autant de tâches que Francis Joyon, fidèle à lui-même, a géré seul.

"La houle était contraire à la marche du bateau en quittant Ambrose" racontait à la mi-journée un Francis Joyon heureux d'être seul en mer.

Ses dernières heures dans la cité américaine ont été agitées. "Je n'ai pas eu le temps de procéder à l'avitaillement. J'ai demandé de l'aide à un gars sur le ponton. C'était un russe ; il m'a fourni de la nourriture de son pays. Je vais donc manger russe toute la semaine…".

Dernier regard panoramique, enclenchement du pilote automatique, génois bordé… et Francis Joyon donnait le top départ au commissaire du World Speed Sailing Record Council missionné à New-York pour enregistrer le départ du grand trimaran rouge. A 09 heures, 15 minutes et 20 secondes GMT (11 heures, 15 minutes HF), IDEC entamait un nouveau mano a mano avec l'immense Atlantique.

"On fait avec ce qu'on a"
"La fenêtre météo n'est pas extraordinaire, mais on fait avec ce que l'on a…" Un poil badin, une fois la décision prise en étroite concertation avec Jean-Yves Bernot, Francis Joyon ne se projette pas au delà des prochaines heures. "Je sais que je dois bénéficier de bonnes conditions sur les deux premiers tiers du parcours, et qu'il subsiste, selon les modèles météo, une incertitude sur l'arrivée, suivant la route que suivra la dépression que nous avons choisi de chevaucher" explique Francis. "La route ne sera pas optimale par rapport à l'ortho, puisque je serai un peu plus sud. Mais c'est un mal pour un bien puisque je devrais ainsi éviter le gros des brouillards sous les grands bancs…"

Des brouillards qui ont dès les premiers milles enserrés IDEC dans l'opacité de leurs griffes, contraignant Francis Joyon à une veille décuplée au radar et sur l'avant du bateau. "Je viens juste de passer entre deux baleines. C'était sympa ! Elles se sont suffisamment écartées à mon passage pour que je n'ai pas à manoeuvrer…" 30 nœuds de vent de secteur sud-ouest sont attendus devant les étraves du maxi-trimaran IDEC, sur une mer de plus en plus contraignante.

Source : Idec