ITW / Heureux, Fred Duthil et JP Nicol sur le podium de La Solitaire à Porto ! Ils racontent.

Deux marins heureux ! Derrière Yann Eliès, Fred Duthil et Jean-Pierre Nicol complètent le podium à Porto. Ils racontent.





Frédéric Duthil (Sepalumic) : " je suis content de finir sur le podium. Cela faisait trois années de disette !"
« C'était une étape qui est restée incertaine jusqu'à la dernière soirée. Avec Yann (Eliès) on a décidé de prendre la même route tous les deux : j'étais assez convaincu et au petit matin, on savait que nous avions fait une bonne nuit puisque nous avions du vent. Mais on ne savait pas où étaient les autres puisqu'il y avait un gros décalage au point qu'on ne les voyait plus à l'AIS. Le classement de ce matin nous a rassuré !

Le delta avec Yann à l'arrivée s'explique parce qu'il est parti avec un petit souffle d'air en plus alors que nous étions côte à côte, et j'ai vu mes poursuivants revenir très fort. Alors je suis content de finir sur le podium parce que cela faisait trois années de disette… ça fait plaisir et j'espère que ça va continuer.

Yann a la vitesse et il arrive toujours à s'extraire d'un paquet de bateaux ; moi, j'ai tiré la bonne option et cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé… Je vais vite au portant dans du vent, mais moins vite que Yann dans les petits airs.

J'ai un écart de 44 minutes sur Yann, mais cette année, la course est en quatre étapes plutôt longues. Le niveau est tellement homogène cette fois que l'issue est incertaine encore : une mauvaise option, et on perd très vite dix ou vingt places et ça peut arriver à tout le monde. »


Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) : "Je suis allé le chercher au mental ce podium"
« Je reviens du bout du monde ! Je me suis battu parce que j'avais en tête de faire quelque chose sur cette Solitaire. Et donc particulièrement sur cette première étape. Yann nous a mis une belle raclée mais par rapport au reste de la flotte, c'est pas mal.

J'ai joué avec mes atouts et parfois cela peut paraître excessif vu de l'extérieur, mais quand il manque une voile (grand spinnaker déchiré), il faut bien se démarquer sur des options. J'en ai chialé quand j'ai vu que je ne pourrais pas le réparer. Heureusement, j'ai travaillé avec un coach cet hiver qui m'a apporté plus de sérénité. Et quand j'ai vu que j'étais encore dans le match au cap Finisterre, ça m'a regonflé à bloc. 

Je suis allé le chercher au mental ce podium et il faut aussi être un peu joueur ! Je commence à prendre du plaisir, à être patient, ce qui n'était pas le cas avant. Je suis passé par dessous ensuite, mais j'ai privilégié l'effet thermique jusqu'à ce que je vois que les gars au large avançaient bien : j'ai mis la poignée dans le coin et je suis parti à leur rencontre sur une route intermédiaire pour avoir un bon angle d'attaque à l'arrivée.

Là, Yann (Eliès) a bien creusé l'écart sur nous mais derrière nous, il y a une dizaine de bateaux dont des favoris, ont pris beaucoup de retard. Il y a encore des opportunités… »

Le podium de la première étape de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire (Bordeaux-Porto : 536 milles)
1-Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie espoir) mercredi 5 juin à 16h 03' 26'' en 3j 3h 3' 26''
2-Frédéric Duthil (Sepalumic) à 16h 47' 30'' à 44' 04''
3-Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) à 56' 18''

Source : Rivacom