Figaro / Top départ pour La Solitaire ! Paul Meilhat en tête, deux marins dans la difficulté (Images - Vidéo)

Le stress de l’abordage et l’angoisse de percuter un tronc d’arbre ont vite laissé place à l’impératif de s’extraire au plus vite de la Garonne. Si Jérémie Beyou (Maître Coq) prenait le meilleur départ, le leadership était contesté en permanence sur cet aller-retour sur la Garonne, prélude à la sortie de l'estuaire de la Gironde.



Les Solitaires du Figaro sur la Garonne. Cap sur Porto !
Credit : A.Courcoux

Au louvoyage contre le courant de marée montante qui ralentissait de deux bons nœuds la progression vers le Nord, les concurrents ont rapidement dû choisir leur camp : soit le long des rives Nord où Jérémie Beyou, le plus prompt au coup de canon, menait le pack, soit à raser les joncs des rives Sud où Frédéric Duthil (Sepalumic) tirait des bords en compagnie de Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) et Gildas Morvan (Cercle Vert).

Beau départ de Fred Duthil
Et au bout de deux milles à tirer des bords le long des berges, Frédéric Duthil enroulait le premier la bouée de dégagement, suivi de près par Jean-Pierre Nicol et le Britannique Nick Cherry (Magma Structures).

Trois milles à courir sous spinnaker avec un ou deux empannages à effectuer en tentant de rester le plus possible dans les veines de courant portant. Mais un fleuve est capricieux et les coureurs avaient une nouvelle fois le choix de la rive à suivre ! Paul Meilhat repartait vers les abords boisés du Nord avec Jean-Pierre Nicol tandis que Jérémie Beyou avec Gildas Morvan, Adrien Hardy (Agir recouvrement), Yoann Richomme (DLBC) et le « bleu » Simon Troël (Les recycleurs bretons) partaient vers les pieds de vigne de Pauillac.

L’option était payante puisque les partisans des vignobles croisaient en même temps les deux échappés partis vers les bois… En revanche derrière, le peloton commençait à s’étirer sur plus d’un mille quand il fallut passer une deuxième fois à raser les carrelets des pêcheurs et les digues du port de Pauillac.

Damien Guillou percute une épave
Mais à force de jouer avec les rives, Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) percutait une épave près de la bouée n°51 : le solitaire constatait que plusieurs varangues (renforts structurels de fond de coque) avaient été abîmées et que le monotype faisait un peu d’eau par la quille. Sans gravité, puisque le skipper continue sa route vers Porto.

Quant à Simon Troel, il se retrouve enlisé et échoué dans la vase. Gros coup dur pour le jeune skipper qui pourrait rester scotché jusqu'à la prochaine marée !

Paul Meilhat mène le bal
Au dernier pointage possible, Paul Meilhat menait toujours le bal suivi de près par Jérémie Beyou, Jean-Pierre Nicol et Gildas Morvan. Mais la plus spectaculaire remontée était le fait de Michel Desjoyeaux (TBS) qui pointait alors à la 5ème place alors qu’il était en milieu de flotte lors de l’envoi de spinnaker une heure plus tôt !


Les marins racontent
Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) : "la transition espagnole sera compliquée"
« Ça va aller vite dans le golfe de Gascogne mais la transition espagnole sera compliquée : je ne suis pas sûr que le virage après le cap Finisterre sera aussi simple qu’annoncé ! Comme souvent, il n’y aura pas de position d’attente dès le coup de canon ; il faut être dans le groupe de tête pour profiter du renforcement du vent par devant jusqu’au virage… »

Thierry Chabagny (Gedimat) : "Le palpitant va bien monter"
« Ça va monter en pression sur la ligne de départ. Avec les hélicos, on ne va rien entendre donc, un moment assez intense. Le palpitant va bien monter. Après, ce sera le jeu de la régate : un petit bord de près, un petit bord sous spi, puis à nouveau du près. Il faut vraiment être concentré sur la première partie, il y a beaucoup de bouées à respecter. »

Frédéric Duthil (Sepalumic) : "Le golfe de Gascogne au portant, c'est quand même exceptionnel"
« Déjà, on part avec du beau temps, sous le soleil. Et ça, c'est bien ! Traverser le golfe de Gascogne au portant, c'est quand même exceptionnel aussi. Je pense qu'il y aura un resserrement de la flotte au cap Finisterre et à partir de là, des options qui vont se dessiner : raser la côte ou faire le tour de cette petite bulle dépressionnaire qui nous amène du vent faible. La question n'est pas simple, car faire le tour nécessite un gros investissement en termes de milles. Mais ça va être intéressant et au final ça peut générer des écarts non négligeables. Car on termine dans peu de vent. »

Xavier Macaire (Skipper Hérault) : "on va se sentir bien en mer"
« On va avoir une première partie stressante, un peu difficile avant d’être lâchés dans le golfe de Gascogne. Là, la pression va s’envoler et on va se sentir bien en mer. On va être sous spi, dans de super conditions, avant une fin de parcours compliquée qui nous attend, avec des risques de rebondissement. Il faudra bien suivre l’évolution météo et avoir du feeling. Il y a une petite partie que je vais apprécier, je pense : ce sera dans le vent fort, sous spi au cap Finisterre. J’aime bien ça quand ça va vite, quand il faut bien gérer le bateau et le bonhomme. »






Passage de la bouée n°38 (15h15) à 23 milles de la pointe du Verdon
1-Paul Meilhat (Skipper Macif 2011)
2-Jérémie Beyou (Maître Coq)
3-Jean Pierre Nicol (Bernard Controls)
4-Gildas Morvan (Cercle Vert)
5-Michel Desjoyeaux (TBS)
6-Frédéric Duthil (Sepalumic)
7-Adrien Hardy (Agir recouvrement)
8-Thierry Chabagny (Gedimat)
9-Vincent Biarnes (Prati’Bûches)
10-Nick Cherry (Magma Structures) 1er étranger

Source : Rivacom