Les 41 Figaro Bénéteau sont en train d'arrondir sous spi la pointe occidentale de la péninsule ibérique dans une brise d'Ouest qui s'est renforcée en milieu d'après-midi, 15-18 noeuds. En choisissant de serrer la côte dès le cap Finisterre, Gildas Morvan (Cercle Vert) puis Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) et Simon Troël (Les Recycleurs bretons) ont pris la poudre d'escampette face aux " conservateurs " qui ont préféré assurer en élargissant leur virage espagnol.
Credit : A.Courcoux
Au propre comme au figuré, le cap Finisterre est un tournant. La flotte s'y est scotchée au petit matin, dans une brume épaisse. " On se croirait en Irlande, pas en Espagne " racontaient les coureurs pour décrire le paysage environnant. La panne de vent quasi totale (3 nœuds par endroit) a créé un regroupement et un nouveau départ au large du cap Finisterre, comme à l'aller sur l'étape 1. Mais après cet épisode incertain, le vent est rentré du Sud-Ouest et les spis ont éclos dans un jour blanc, noyé dans le coton d'une brume épaisse.
Au pied des falaises
Jusqu'à présent, la course s'est jouée à la côte, Gildas Morvan (Cercle Vert) en chef de meute devant Yoann Richomme (DLBC), Jérémie Beyou (Maître CoQ), Morgan Lagravière (Vendée), Yannig Livory (Thermacote France) ou encore Armel Le Cléac'h (Banque Populaire). Mais à la vacation de la mi-journée, tout ce groupe commençait à sentir le vent mauvais de la redistribution générale. Les coureurs situés plus au large (Desjoyeaux, Delahaye, Loison, Meilhat, Biarnes entre autres) ont été les premiers à bénéficier du nouveau flux : à midi, ils naviguaient au grand largue dans 10 nœuds de vent quand les concurrents les plus à terre se retrouvaient vent arrière, avec moins de pression et déclenchaient les premiers empannages. Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls), longtemps un des plus extrêmes près des côtes, semble avoir très bien négocié cette transition en se recalant au milieu des deux paquets, de même que Simon Troël (Les Recycleurs bretons), parfaitement inspiré sur cette étape 2, après ses déboires dans la Gironde.
En début d'après midi, la bagarre d'empannages était générale et rien ne semblait acquis sur le tortueux chemin qui mène vers les côtes cantabriques. Fallait-il arrondir le virage par le large pour trouver du vent plus fort ou aller chercher les effets côtiers à terre ? Sous l'influence d'une dorsale, le souffle de secteur Ouest-Sud Ouest faible et très instable en force, reprenait du coffre dès 15h pour 15-18 nœuds d'Ouest et devait atteindre 15 à 20 nœuds la nuit prochaine. Il y aura des hauts et des bas à l'anémomètre et au moral des troupes !
En tout cas, ce long virage espagnol pourrait être un des moments-clés de cette deuxième étape car Gildas Morvan (Cercle Vert) mène la troupe avec assurance et un coussin d'avance sur la meute de deux milles alors que les leaders vont déborder vers 17h30 la seule marque de parcours entre Porto et Gijon, les îles Sisargas, à l'entrée de la baie de La Corogne. A surveiller : l'option du jeune Simon Troël (Les Recycleurs bretons) qui après avoir suivi le sillage du " géant vert " a prolongé son bord vers le large et navigue en solitaire à l'extérieur du virage espagnol…
Classement à 15 h
1 CERCLE VERT Gildas Morvan
2 BERNARD CONTROLS Jean-Pierre Nicol à 1.58
3 LES RECYCLEURS BRETONS Simon Troel à 1.64
4 DLBC Yoann Richomme à 1.79
5 AGIR RECOUVREMENT Adrien Hardy à 1.85
Source : Rivacom