Le 2 juin prochain, 42 marins seront au départ de La Solitaire du Figaro - Eric Bompard cachemire à Bordeaux. Pour Gilles Le Baud, ce coup de canon aura des allures de retrouvailles aussi enflammées qu'attendues. 40 ans après sa première victoire dans celle qui s'appelait alors la Course de l'Aurore, ce sémillant retraité a en effet décidé de enfiler son ciré de solitaire et de se confronter à une concurrence redoutable. Qualification en poche, épreuves préparatoires dans le sillage et entraînement en phase de finalisation, le skipper de Carnac Thalasso & Spa est prêt pour le rendez-vous.
Credit : Jakez
A bientôt 65 ans, Gilles Le Baud avait annoncé d'entrée de jeu la couleur avec l'honnêteté qui le caractérise. Non, il ne revenait pas pour jouer les symboles d'un temps révolu. Oui, il avait conscience de la difficulté d'un tel défi. Quelques mois plus tard, le marin a gravi les échelons de la préparation avec succès, enchaînant les entraînements avec le groupe des lorientais et décrochant sa qualification en terminant dans les temps deux épreuves d'avant-saison : la Solo Arrimer aux Sables d'Olonne et la Solo Concarneau.
"Le rythme du bord est revenu"
Dans la dernière ligne droite avant le grand départ bordelais, il dresse un bilan du premier acte de son programme : "Le point positif, c'est que je me sens à l'aise sur le bateau et que le rythme du bord est revenu. J'ai terminé les deux épreuves, alors qu'il y a quand même eu pas mal d'abandons, notamment à Concarneau. C'est une satisfaction pour moi. Je continue ma préparation avec un stage cette semaine à Lorient sous la houlette de Tanguy Leglatin. Mon bateau est prêt, j'ai fait en sorte qu'il soit en état de marche. Mon projet s'est également mué en petite entreprise familiale puisque ma femme et deux de mes filles ont pris en charge la logistique et l'avitaillement. Les deux courses d'avant-saison m'ont permis d'avoir une vision plus claire de ce qu'il fallait embarquer".
"Tout en œuvre pour aller jusqu'au bout de mon histoire"
Du côté de la concurrence, le marin a également trouvé un allié solide en la personne de Michel Desjoyeaux : "On se croise beaucoup et le courant passe. Il n'est pas avare de remarques et de conseils. Il y a de belles affinités entre nous. Les très bons sont des gens ouverts, c'est très agréable". De quoi lui permettre d'aborder sereinement son prochain départ pour la capitale girondine et faire son entrée dans le port de la Lune le vendredi 24 mai avec des ambitions honnêtes et assumées :
"Mon objectif est de finir la course, d'arriver à Dieppe de la meilleure manière possible. J'ai identifié quelques concurrents avec lesquels me battre. Je sais que je vais figurer dans le peloton de queue, mais je vais me battre ! Si je récupère mon tonus et la vista que j'ai eu par le passé, j'ai de quoi jouer mon rôle dans ce paquet. Si je dois finir dernier, j'assumerai, mais je mettrai tout en œuvre pour aller jusqu'au bout de mon histoire". Rendez-vous le 2 juin pour le coup d'envoi d'un nouveau chapitre...
Source : Rivacom