FFV / ITW de Jacques Cathelineau, le nouveau DTN : objectifs, Equipe de France, encadrement...

Avec l’année 2013, la FFVoile entre de plain-pied dans la nouvelle olympiade. Au nouveau mandat de Jean-Pierre Champion, Président de la FFVoile, s’est ajoutée, début mars, la nomination d’un nouveau Directeur Technique National (DTN) en la personne de Jacques Cathelineau. Les deux hommes ont présenté le projet fédéral 2013 – 2016, récemment validé en Assemblée générale de la FFVoile et incluant le haut niveau pour l’olympiade à venir. 


Credit : FFV

Interview de Jacques Cathelineau :
Quels sont les grands axes de votre projet ?
« La toile de fond de notre projet reste, faut-il le rappeler, que la FFVoile, c’est toute la voile : la compétition bien sûr mais également l’apprentissage, le loisir et la croisière. Pour œuvrer à cette vision, nous travaillons sur deux axes : d’une part le haut niveau où nous cherchons à accroitre la notoriété de la France par des résultats au meilleur niveau international ; d’autre part le développement au niveau national de l’adhésion à la FFVoile et à ses valeurs comme conséquence de la pratique de la voile permise à toutes et à tous. Chacun doit pouvoir accéder à la culture maritime et aux joies et aux bienfaits de la navigation à voile.»

Comment développer cette adhésion ?
« Pour développer l’adhésion à la FFVoile et à ses valeurs, et ne pas en rester à un vœu pieux, nous avons choisi d’un côté de cibler des publics pas encore adhérents et de l’autre, de fidéliser nos adhérents les plus versatiles.

Le premier de ces publics, très nombreux, pratique la voile de façon non encadrée : ce sont les plaisanciers, en croisière, et les pratiquants de loisir, en sports de glisse. Il s’agit là d’une véritable conquête, certains n’ayant jamais été licenciés, mais aussi d’une reconquête, car d’autres ont pratiqué la compétition à un moment de leur vie puis ont arrêté et n’éprouvent plus la nécessité d’adhérer à la Fédération.

Le second public est révélé par l’outil statistique de la fédération : la tranche d’âge la plus concernée par la défection est celle des « 18 - 35 ans ». Il est remarquable de constater que le phénomène est identique chez nos voisins anglais. A nous de trouver les moyens pour susciter le renouvellement de leur adhésion à travers des services utiles ouverts par la licence FFVoile. Ce sont également les féminines qui quittent plus vite et plus nombreuses la Fédération que les hommes. Il nous faut analyser ces phénomènes et trouver des réponses adaptées. C’est ainsi que la Fédération propose des animations et des compétitions sur flotte collectives afin de compenser la difficulté d’accession de cette tranche d’âge à la propriété d’un voilier.

Le travail vers les territoires, qui est l’une de mes missions prioritaires, rappelée récemment par Madame la Ministre chargée des sports, entre dans cette catégorie. Car évidemment le développement des adhésions se fera d’abord par les premiers prescripteurs que sont les clubs, mais aussi les ports de plaisance. Il faut développer les réseaux de notre millier de clubs et montrer que l’on peut apprendre et pratiquer la voile dans chaque département français.

La voile est également un réel vecteur de contribution à l’éducation et à l’atteinte des objectifs de compétences scolaires.
Cette nécessité d’un maillage complet du territoire se retrouvera dans la répartition des missions des cadres techniques dans un contexte d’économies budgétaires où il convient de contribuer à l’effort national de diminution de la dette publique, comme le rappelle régulièrement le président Jean-Pierre Champion. 

Puisque nous ne pouvons plus implanter un Cadre Technique Sportif Régional (CTS-R)) dans toutes les régions, certaines montrant des besoins supérieurs à d’autres, nous pouvons par contre anticiper de façon volontariste en faisant en sorte que chaque région ait au moins un CTS référent. Certains devront donc assurer le suivi de plusieurs régions. Le déploiement de missions interrégionales constituera un enjeu administratif et opérationnel stratégique. Aucune région de France ne doit être oubliée. Le projet présenté prochainement au Ministère chargé des sports défendra cette orientation.»

Quelles sont les principales nouveautés projetées pour cette nouvelle olympiade qui nous conduira jusqu’à Rio ?
« La première est la désignation d’une vice-présidente du haut niveau, Claire Fountaine, qui marque la forte volonté d’implication politique de la fédération dans la préparation olympique, volonté également consacrée par la création de la Commission du haut niveau qui a pour rôle de valider l’ensemble des orientations stratégiques dans les trois domaines de l’olympisme, des pratiques dites « habitables » (course au large et course côtière) et du Funboard. 

Une des orientations de la Commission du haut niveau est de rapprocher des ligues régionales et des clubs du Parcours d’excellence sportive. Ainsi, la commission rassemble deux autres vice-présidents, Henri Bacchini en charge du département habitable et Jean-Pierre Churet en charge du département voile légère, un président de ligue, Serge Raphalen, un ancien sportif de haut niveau, seul double médaillé d’or olympique de la voile française, Nicolas Henard, chef d’entreprise, auxquels sont associés plusieurs cadres techniques en responsabilité dont Christian Lepape, directeur du Pôle France en course au large de Port La Forêt en Finistère.

Autre nouveauté, la désignation d’un directeur de l’équipe de France de voile olympique. Notre choix s’est porté sur Guillaume Chiellino, déjà entraineur olympique et chargé du suivi socioprofessionnel des Sportifs de haut niveau. Il connait donc bien la compétition internationale et les sportifs de haut niveau.
Le renouvellement partiel de l’équipe des entraîneurs olympiques présentés plus loin consacre un rajeunissement de nos entraîneurs en responsabilité olympique.»

Quels sont les dispositifs du haut niveau globalisé ?
« Le haut niveau globalisé s’appuie sur l’idée de transferts de compétences entre les différentes pratiques de haut niveau : l’olympisme, la course au large et côtière et le Funboard. Le Ministère chargé des sports demande à toutes les fédérations sportives olympiques de décrire un Parcours d’Excellence Sportive (PES), c’est-à-dire les dispositifs qui permettent aux compétiteurs français d’atteindre des performances du meilleur niveau international. Le PES qui sera très prochainement présenté au Ministère de tutelle par la FFVoile s’appuie sur quatre strates de dispositifs qui s’interpénètrent et s’alimentent mutuellement :

- L’Equipe de France de voile qui se décline dans les quatre domaines de la compétition internationale : la voile olympique, le funboard, la course au large et la course côtière (Inshore) incluant le Match racing,
- juste en dessous, les dispositifs France Jeunes décliné dans ces mêmes domaines, ayant vocation à préparer à l’accès en Equipe de France,
- ensuite les Bleuets, dispositif reconduit qui vise la préparation aux championnats du monde et d’Europe jeunes de la fédération internationale de voile (ISAF),
- enfin, autre innovation, nous associerons au PES les clubs de formation qui génèrent des sportifs de haut niveau et dont l’appellation « haut niveau » reconnaitra la contribution, indispensable à la formation des élites sportives.»

Quels sont les principaux objectifs et la stratégie associée en matière de haut niveau olympique ?
« Ces objectifs sont très clairement exprimés par une attente de médailles aux JO et Jeux paralympiques et par une attente de titres aux championnats du monde de séries olympiques. Ceci révèle une très forte volonté d’améliorer les résultats des jeux de 2012, en voile olympique comme en voile paralympique. Cela nécessite d’abord, et c’est le premier objectif, de nous sélectionner dans toutes les séries, ce qui ne sera pas facile, vu l’augmentation de la concurrence internationale. C’est pourquoi le championnat du monde ISAF de Santander en septembre 2014 sera un rendez-vous essentiel dans notre calendrier puisque nous devront y sélectionner le maximum de séries olympiques et paralympiques. »

Comment intégrera-t-on l’équipe de France olympique ?
« Deux entrées seront possibles. En premier lieu, par une performance du meilleur niveau : figurer dans les 8 premiers du championnat du monde annuel de chaque série olympique ou paralympique permettra d’intégrer l’équipe de France pour un an, un podium olympique et un titre mondial permettront d’y figurer pour 2 ans. En second lieu, le choix du DTN, conseillé par son équipe, au regard d’un ensemble de performances reste possible, notamment pour intégrer des sportifs qui changent de série ou qui viennent d’un autre domaine de course à la voile.

La possibilité pour un sportif qui se prépare individuellement d’intégrer l’équipe de France reste aussi possible à tout moment en fonction des mêmes résultats au championnat du monde. La sélection en Equipe de France comme aux Jeux n’est donc ni figée, ni gagnée d’avance pour qui que ce soit. C’est un système de concurrence ouvert qui est proposé.

La première composition de l’équipe de France sera annoncée avant l’épreuve française de la Sailing Word Cup à Hyères dans quelques jours. Mais n’y figureront bien sûr pas les nouvelles séries : le nouveau catamaran olympique, le Nacra 17, et le nouveau skiff féminin, le FX. On attendra pour cela la SOF à la Rochelle en octobre prochain. La composition de l’équipe de France olympique complète 2014 avec son programme sera présentée lors du salon nautique de Paris, juste avant la soirée des champions. »

L'équipe d'encadrement olympique
Jacques Cathelineau a cherché « des entraineurs travailleurs, solidaires et responsables collégialement et individuellement des résultats. Pas d’entraîneur individuel, au moins dans la première étape de la préparation olympique, parce que la confrontation régulière de plusieurs unités constitue une des conditions du progrès, à très haut niveau comme aux niveaux inférieurs ». Voici la composition de cette équipe d’entraineurs de voile olympique.

Guillaume Chiellino, Directeur de l’équipe de France de Voile Olympique, 34 ans, entraîneur national de la série 49er durant les 3 dernières olympiades depuis 2003.

Deux autres coordonnateurs sont nommés par le DTN :
Cédric Leroy, coordonnateur du dispositif « France Jeunes » Il sera également Entraîneur National en RS-X.

Loïc Billon, coordonnateur du dispositif « Bleuets » Il sera également le coordinateur fédéral des Pôles et centres d’excellence.

5 entraîneurs nationaux coordinateurs de série sont également désignés par le DTN.
Franck Citeau, entraîneur Nacra 17 (mixte) et coordinateur catamaran.

Gildas Philippe, entraîneur 470 et coordinateur dériveur double.

Stéphane Jaouen, entraîneur RSX et coordinateur planche à voile.

Nicolas Huguet, entraîneur 49e et coordinateur Skiff.

Pascal Rambeau, entraîneur laser et coordinateur laser.

D’autres entraîneurs Nationaux auront également en charge une série olympique, outre une mission transversale à l’Equipe de France Olympique. 4 entraîneurs nationaux renforceront cette équipe. Une mission transversale leur sera également confiée par le DTN au service de l’ensemble de l’équipe de France.

Benjamin Bonnaud, entraîneur série FX.
François Lecastrec, entraîneur Finn.
Bertrand Dumortier, entraîneur 470.
Cédric Leroy, entraîneur RSX, déjà cité.

En outre, le DTN met en place 5 cellules d’accompagnement de l’équipe de France olympique et paralympique :
- une cellule d’étude du plan d’eau pour ses conséquences tactiques et stratégiques,
- une cellule recherche et développement pour l’optimisation de la performance des engins,
- une cellule de suivi individuel pour l’optimisation de la performance physique avec surveillance médicale réglementaire,
- une cellule règles de course pour rester au fait de leur utilisation en course et face aux jurys,
- une cellule logistique et communication pour accompagner les équipes.
Le DTN précise que « l’accompagnement de l’équipe paralympique s’effectue en pleine collaboration avec la fédération française handisport et avec le soutien de l’Ecole nationale de voile et des sports nautiques, Pôle France paralympique. ».

Source : Effets Mer