Figaro / Erwan Tabarly mène la Transat Bretagne Martinique : "Pas mal de boulot"

Les solitaires de la Transat Bretagne - Martinique composent avec un vent très variable, tant en force qu'en direction. Difficile, dans ces conditions de laisser le pilote automatique faire le travail tout seul d'autant que le vent a tellement adonné ces dernières heures, qu'il a fallu déclencher (enfin) quelques empannages.


Credit : A.Courcoux

Entre 15 et 25 nœuds de vent, des bascules jusqu'à 30° : le moins que l'on puisse dire, c'est que la situation est relativement instable sur l'eau. Et pour cause, bien que très étendu en longitude, l'anticyclone des Açores montre quelques signes de faiblesse qui se caractérisent par une fluctuation des pressions. « Il faut régler le bateau en permanence sinon il fait des zigzags. C'est pas mal de boulot » indiquait Erwan Tabarly (Armor Lux – Comptoir de la Mer), ce matin à la vacation de 5 heures.

Même constat pour Gildas Morvan. « Cette nuit, ça dropait bien. On avait entre 20 et 25 nœuds de vent puis vers 2 heures du matin, ça a molli autour de 15 nœuds. Le problème, c'est que la houle reste forte. Du coup, on a un peu l'impression d'être dans un « shaker ». Ca, plus le fait que le vent soit très oscillant, qu'il adonne et refuse constamment, rend l'ensemble assez dur » avouait le skipper de Cercle Vert qui s'étonnait, par ailleurs, de voir le leader de la flotte recalé dans son axe ce matin.

"Ca va se bagarrer"
En effet, 20 milles plus au sud que le géant de Landéda depuis 48 heures, Erwan Tabarly se trouve exactement sur la même trajectoire que lui ce matin. « Depuis hier, le vent a bien adonné. Plus pour moi que pour les autres. Je me suis posé la question de savoir si je devais empanner ou non. C'était limite mais je suis resté tribord amure » a commenté le leader des troupes qui fait actuellement cap plein ouest, sur une route légèrement au dessus de la Martinique. A l'inverse, Gildas Morvan a choisi d'effectuer quelques changements d'amure cette nuit. « Maintenant, on est en mode « vent arrière » et on peut tenter de jouer. Ca va commencer à être un peu moins statique et à se bagarrer un peu » promet le vainqueur de l'édition 2009.

De la bagarre justement, il y en avait déjà ces derniers temps, un peu plus à l'arrière de la flotte. La question que tout le monde se posait hier était : Damien Guillou va-t-il croiser devant Simon Troël (Les Recycleurs Bretons) et Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) ? La réponse est tombée ce matin. Au premier pointage du jour, l'avantage reste en faveur du skipper de La Solidarité Mutualiste.

"Bien goupillé"
Ce dernier a choisi d'empanner pour se retrouver tribord amure, hier, aux alentours de 21h30 afin de conserver un petit décalage au nord de 60-70 milles sur ses adversaires directs. « Je n'avais aucune raison de me caler précisément sur eux. Je préfère conserver un petit décalage que j'espère profitable à l'arrivée sur l'arc Antillais » a commenté le Lorientais, pas si mécontent de son coup. «Au final, ça c'est plutôt bien goupillé » a-t-il précisé. Pour l'heure, reste à savoir s'il parviendra à avoir la même pression que ses concurrents un peu plus au sud. Dans l'immédiat, il peut se satisfaire d'afficher strictement la même vitesse.

Le classement à 9 h :
1 Erwan Tabarly ARMOR LUX - COMPTOIR DE LA MER
2 Gildas Morvan CERCLE VERT à 43.39
3 Fabien Delahaye SKIPPER MACIF 2012 à 68.43
4 Yoann Richomme DLBC - MODULE CREATION à 103.74
5 Adrien Hardy AGIR RECOUVREMENT à 113.33

Source : Rivacom