Depuis son arrivée hier (jeudi) à 5h30 devant le port de San Ciprián, Jean-Pierre Dick n’est pas resté les bras ballants. Il s’est mis à l’eau deux fois pour sécuriser son amarrage et a inspecté son bateau pour être prêt à repartir. Pour la première fois, il a pu constater de visu les dégâts occasionnés par la perte de sa quille. Derrière, la bagarre Jean Le Cam - Mike Golding redouble d'intensité.
Credit : JP Dick/Virbac Paprec
Hier, des blogueurs, des journalistes et la télévision espagnole ont saisi au vol ce fait divers incongru. Et sur les digues de San Ciprián, il y avait du monde pour admirer le grand monocoque, devenu curiosité locale. Le marin niçois a pu se reposer, malgré le coup de vent passé dans la nuit. Il a l’intention de rependre la mer dimanche au lever du jour. Eole, au début, ne sera pas très coopératif : il faudra s’extraire des côtes espagnoles dans les petits airs avant de trouver un flux d’ouest qui gonflera les voiles de Virbac-Paprec 3 jusqu’aux Sables d’Olonne.
Grosse bagarre Le Cam / Golding
Entre Madère et les Açores, c’est toujours la même histoire entre Jean Le Cam et Mike Golding. Leur duel avait démarré mi-novembre, pratiquement au même endroit, lors de la descente de l’Atlantique Nord. Pour une énième fois, il est en train de redoubler en intensité. Au moment de faire le grand tour de l’anticyclone, Gamesa n’est plus qu’à 4 milles de SynerCiel.
Jean Le Cam qui apprécie sa position septentrionale, malgré ses faibles vitesses (3 nœuds entre les deux derniers classements). Théoriquement, il sera le premier à retoucher du vent quand son camarade verra à son tour son speedomètre chuter. Selon les routages, moins extrêmes qu’il y a 48 heures, le tandem pourrait remonter jusqu’à la pointe de la Bretagne pour contourner l’anticyclone. Les deux hommes sont attendus aux Sables d’Olonne le 6 février.
Ils racontent
JP Dick :"Ici, tout le monde est au courant qu’il y a un bateau du Vendée Globe dans ce mouillage !"
"Le vent est monté dans l’après-midi, ça soufflait très fort, même en étant bien abrité. J’ai passé une bonne partie de la journée pour sécuriser le mouillage, pour être sûr d’être bien amarré. Je me prépare doucement à repartir dimanche matin, voire samedi soir si c’est possible mais je préfère assurer le coup si le vent est plus modéré dimanche.
J’espère avoir pris la bonne décision. Je suis dans un port minier. Il y a des bateaux, j’ai aussi vu des gens du port. Certains sont venus, ils avaient un peu peur pour moi mais tout le monde est d’accord pour que je reste ici. Plusieurs blogueurs et la télé espagnole étaient là, quelques badauds se sont approchés pour m’éclairer depuis le quai... Tout le monde est au courant qu’il y a un bateau du Vendée Globe dans ce mouillage !"
Jean Le Cam :" Il n’y a pas de vent, tout simplement"
"Je suis dans la molasse, dans la pétole, dans la calmasse. Il n’y a pas de vent, tout simplement. Mais je suis au nord. Et comme la situation se dégagera par le nord à un moment ou à un autre, je repartirai avec mon fier destrier vers le nord. Et faire le tour de cet anticyclone pour arriver dans les vents des Sables d’Olonne qui s’annoncent très copieux. Pour contourner l’anticyclone, j’ai un routage qui ne me fait pas aller tant au nord que ça, vers 46°24, quasiment la latitude des Sables. Autrement, j’en ai un autre qui me fait aller à 47°29, au niveau de Port la Forêt. J’ai le choix !"
ETA au 1er février
- Jean Le Cam le mercredi 6 février
- Mike Golding entre 5 et 7 heures plus tard
- Bernard Stamm (hors course) le 7 février
- Dominique Wavre et Arnaud Boissières le vendredi 8 février
- Javier Sanso le 8 ou le 9 février
- Bertrand de Broc le 11 ou le 12 février
- Tanguy De Lamotte le 14 ou le 15 février
- Alessandro Di Benedetto entre le 16 et le 18 février
5 - Jean Le Cam [ SynerCiel ] à 901,3 milles de Virbac-Paprec 3
6 - Mike Golding [ Gamesa ] à 905,4 milles
7 - Dominique Wavre [ Mirabaud ] à 1321,4 milles
8 - Arnaud Boissières [ AKENA Vérandas ] à 1492,6 milles
Source : Vendee Globe