En franchissant la ligne ce lundi 4 février à 16h05 après 86 jours 03h et 03min 40 sec de course Jean-Pierre Dick réalise l’exploit de boucler son troisième tour du monde en solitaire à la 4ème place, après avoir parcouru plus de 2650 milles sans quille.
Sa plus grosse peur
C’est le moment où j’ai perdu ma quille parce que le bateau s’est vraiment couché. J’avais la chance d’être à côté de l’écoute de grand-voile. J’ai rempli mes ballasts sous le vent. Je devais avoir 50-60° de gîte et à 70° apparemment, c’est le chavirage. J’ai réussi à abattre et à rouler ma voile. Ça s’est bien passé. Dans mon malheur, j’ai eu la réussite de mettre mon bateau droit.
Les causes de la rupture de quille
La quille a rompu de fatigue. Dans notre projet, on a opéré tous les tests qui nous semblaient être les plus pertinents, mais il y a peu d’éléments qui permettent de calculer le vieillissement de la quille. On savait que ce serait son dernier tour du monde.
On aurait dû la changer mais d’après nos tests, la quille nous semblait parfaitement bien. Il faut bien le dire, c’était difficile de prendre cette décision parce que ça coûte quand même très cher. C’était difficile d’en payer une nouvelle uniquement par principe de précaution. A 2 000 milles près, on aurait dû l’appliquer.
Le mouillage
J’ai pris cette décision de me rapprocher de la terre. J’ai sélectionné ce port parce qu’il me semblait être le plus « safe » et il y avait des bouées. Je ne me voyais pas jeter l’ancre avec les 40 nœuds de vent qui étaient attendus. Dans la journée, l’autorité portuaire est venue me voir pour m’avertir que ces bouées risquaient de céder. J’ai plongé et j’ai vu que c’était une grosse chaine, qu’elle était vraiment béton et j’ai accroché des bouts à la chaîne plutôt qu’à la bouée qui risquait d’exploser à tout moment.
La navigation sans quille
J’ai mené ma petite enquête avec Marc Guillemot, Roland Jourdain et Dominique Wavre qui ont l’expérience de la navigation sans quille. Il ne faut pas naviguer dans des vents qui excèdent 27-28 nœuds. J’ai tenu mon cahier des charges et c’est déjà une fierté.
Ce qu’il a appris
Le plus grand enseignement que je tire de cette course, c’est que quand il y a une galère ou quoi que ce soit, même si on n’a pas la confiance en soi pour le résoudre, si on prend les choses une par une et qu’on les fait les plus honnêtement possible, on arrive à solutionner les problèmes.
Je ne suis pas un bricoleur-né, mais j’arrive à faire des choses potentiellement incroyables parce qu’il y a une attention à bâtir un plan pour résoudre le problème. Il faut se défoncer et le fait de réussir à franchir les étapes une par une, ça donne confiance en soi. Aujourd’hui, je suis un meilleur marin, mais j’ai aussi une connaissance accrue de moi-même.
Objectif atteint ?
On est des compétiteurs dans l’âme. Je suis parti en essayant de gagner cette course, mais j’ai basculé dans l’aventure. Après on est content de juste ramener son bateau ici. Mon objectif d’être dans les trois premiers n’est pas réussi au niveau sportif. Après, au niveau humain, c’est différent. Je pense que je vais avoir plus de facilités à me remettre de ma perte de la troisième place parce qu’il y a ce côté glorifiant de la fin de course.
Son meilleur souvenir de la course
Pour moi en tant que régatier, le meilleur moment c’est mon passage en tête. Il m’est arrivé ce qui est arrivé mais j’étais dans le match. Ma culture n’est pas le solitaire, j’ai gagné beaucoup de courses en double, mais là j’ai touché le truc du bout du doigt.
L’intensité de la course
Il faut avoir une envie incroyable, il faut se battre. Avec la nouvelle génération qui est arrivée, il faut une application physique extrêmement forte. Il faut avoir envie d’y aller, ce n’est pas de la demi-mesure.
Les temps de passage de Jean-Pierre Dick dans le Vendée Globe :
- Les Sables – Equateur : 11 j 00h 25 mn (record détenu par Jean Le Cam en 2004-2005 en 10j 11h 28mn)
- Equateur – Bonne Espérance : 12j 02h 40mn (passage en tête)
- Bonne Espérance – Cap Leeuwin : 12j 13h 25 mn
- Cap Leeuwin – Cap Horn : 18j 00h 12mn (nouveau record)
- Cap Horn – Equateur : 14j 5h 30 mn
- Equateur – Les Sables d’Olonne : 18j 05h 03min
Source : Vendee Globe
C’est le moment où j’ai perdu ma quille parce que le bateau s’est vraiment couché. J’avais la chance d’être à côté de l’écoute de grand-voile. J’ai rempli mes ballasts sous le vent. Je devais avoir 50-60° de gîte et à 70° apparemment, c’est le chavirage. J’ai réussi à abattre et à rouler ma voile. Ça s’est bien passé. Dans mon malheur, j’ai eu la réussite de mettre mon bateau droit.
Les causes de la rupture de quille
La quille a rompu de fatigue. Dans notre projet, on a opéré tous les tests qui nous semblaient être les plus pertinents, mais il y a peu d’éléments qui permettent de calculer le vieillissement de la quille. On savait que ce serait son dernier tour du monde.
On aurait dû la changer mais d’après nos tests, la quille nous semblait parfaitement bien. Il faut bien le dire, c’était difficile de prendre cette décision parce que ça coûte quand même très cher. C’était difficile d’en payer une nouvelle uniquement par principe de précaution. A 2 000 milles près, on aurait dû l’appliquer.
Le mouillage
J’ai pris cette décision de me rapprocher de la terre. J’ai sélectionné ce port parce qu’il me semblait être le plus « safe » et il y avait des bouées. Je ne me voyais pas jeter l’ancre avec les 40 nœuds de vent qui étaient attendus. Dans la journée, l’autorité portuaire est venue me voir pour m’avertir que ces bouées risquaient de céder. J’ai plongé et j’ai vu que c’était une grosse chaine, qu’elle était vraiment béton et j’ai accroché des bouts à la chaîne plutôt qu’à la bouée qui risquait d’exploser à tout moment.
La navigation sans quille
J’ai mené ma petite enquête avec Marc Guillemot, Roland Jourdain et Dominique Wavre qui ont l’expérience de la navigation sans quille. Il ne faut pas naviguer dans des vents qui excèdent 27-28 nœuds. J’ai tenu mon cahier des charges et c’est déjà une fierté.
Ce qu’il a appris
Le plus grand enseignement que je tire de cette course, c’est que quand il y a une galère ou quoi que ce soit, même si on n’a pas la confiance en soi pour le résoudre, si on prend les choses une par une et qu’on les fait les plus honnêtement possible, on arrive à solutionner les problèmes.
Je ne suis pas un bricoleur-né, mais j’arrive à faire des choses potentiellement incroyables parce qu’il y a une attention à bâtir un plan pour résoudre le problème. Il faut se défoncer et le fait de réussir à franchir les étapes une par une, ça donne confiance en soi. Aujourd’hui, je suis un meilleur marin, mais j’ai aussi une connaissance accrue de moi-même.
Objectif atteint ?
On est des compétiteurs dans l’âme. Je suis parti en essayant de gagner cette course, mais j’ai basculé dans l’aventure. Après on est content de juste ramener son bateau ici. Mon objectif d’être dans les trois premiers n’est pas réussi au niveau sportif. Après, au niveau humain, c’est différent. Je pense que je vais avoir plus de facilités à me remettre de ma perte de la troisième place parce qu’il y a ce côté glorifiant de la fin de course.
Son meilleur souvenir de la course
Pour moi en tant que régatier, le meilleur moment c’est mon passage en tête. Il m’est arrivé ce qui est arrivé mais j’étais dans le match. Ma culture n’est pas le solitaire, j’ai gagné beaucoup de courses en double, mais là j’ai touché le truc du bout du doigt.
L’intensité de la course
Il faut avoir une envie incroyable, il faut se battre. Avec la nouvelle génération qui est arrivée, il faut une application physique extrêmement forte. Il faut avoir envie d’y aller, ce n’est pas de la demi-mesure.
Crédit : O Blanchet / Vendée Globe / DPPI
- Les Sables – Equateur : 11 j 00h 25 mn (record détenu par Jean Le Cam en 2004-2005 en 10j 11h 28mn)
- Equateur – Bonne Espérance : 12j 02h 40mn (passage en tête)
- Bonne Espérance – Cap Leeuwin : 12j 13h 25 mn
- Cap Leeuwin – Cap Horn : 18j 00h 12mn (nouveau record)
- Cap Horn – Equateur : 14j 5h 30 mn
- Equateur – Les Sables d’Olonne : 18j 05h 03min
Source : Vendee Globe