Vendée Globe / François Gabart creuse l'écart mais ne crie pas victoire (ITW)

Petit à petit, François Gabart creuse l’écart. Toujours aussi concentré, le skipper de MACIF s’offre même le luxe de prendre un peu d’avance sur les routages théoriques, alors qu’une ouverture semble se profiler dans l’ouest de l’anticyclone des Açores.


François Gabart :"J’ai un peu d’avance mais la situation météo devant moi n’est pas simple"
Credit : JM Liot/DPPI/Vendée Globe


Pour Armel Le Cléac'h, tout est encore possible, quand François Gabart se prémunit par avance d’une éventuelle fonte des milles engrangés, quand il abordera la bordure de l’anticyclone. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), quant à lui, maintient son décalage un peu plus à l’est d’Alex Thomson (Hugo Boss), une position de contrôle idéale. Le navigateur britannique, quant à lui, se satisfaisait déjà d’avoir passé le pot au noir sans encombre, en attendant une opportunité.

Compliqué pour le groupe des cinq !
C’est toujours aussi compliqué pour le groupe des cinq qui affrontent des vents toujours aussi instables. Le vent de nord-est, toujours aussi soutenu, oblige à tirer des bords dans une mer hachée qui malmène coques et gréements. A ces conditions difficiles, s’ajoute l’incertitude absolue qui règne pour savoir qui, des hommes de l’ouest ou des tenants de l’est, tirera son épingle du jeu. Sur les dernières vingt-quatre heures, c’est Dominique Wavre (Mirabaud) qui, sur une position médiane, affiche la meilleure progression. En évitant les options radicales, le navigateur suisse s’est offert une marge de manœuvre tactique que n’ont pas ses concurrents.

Les marins racontent
François Gabart :"La course est très loin d’être terminée"
"J’ai un peu d’avance mais la situation météo devant moi n’est pas simple et je pense que l’écart va se réduire. La course est très loin d’être terminée. L’écart avec Armel (Le Cléac'h) n’est pas suffisant pour se dire que c’est déjà gagné. Je vais me battre jusqu’au bout.

On a forcément des hauts et des bas sur trois mois mais je pense que c’est essentiellement lié à la fatigue. La seule solution que j’ai pour aller mieux, c’est de me reposer et de me concentrer sur ce que je sais faire, c’est-à-dire faire avancer le bateau le plus vite possible. Ça ne dure jamais bien longtemps."

Armel Le Cléac' :"on va se battre pour franchir la ligne d’arrivée avant François"
"On essaie de s’accrocher, d’être à fond et de bien régler le bateau. On va attendre les prochains jours et l’arrivée de l’anticyclone des Açores. Je vais tout donner pour essayer de revenir, c’est une certitude ! Depuis 2 mois on est parti sur un marathon, on essaie de bien anticiper la météo pour être performant. Mes chances de gagner sont encore présentes, on va se battre pour franchir la ligne d’arrivée avant François Gabart aux Sables d’Olonne. »

Jean Le Cam :"c’est le parcours du combattant"
"Pour moi c’est le parcours du combattant. Je suis dans la boue en train de ramper sous les barbelés et il y a l’adjudant chef qui m’a mis des pièges partout. Je n’ai pas été épargné. S’il y a un prix de champion du monde des conditions hard, je pense que depuis la Nouvelle-Zélande j’ai largué le second. Je suis « number one ».

Tanguy de Lamotte :"Rien d’important n’est cassé, le safran fonctionne sans problème"
"Quand on a heurté ce morceau de bois, j’ai tout de suite pensé que la quille était touchée. Le lendemain matin, avec la lumière du jour, j’ai vu que la quille n’avait probablement rien, mais qu’en revanche le safran était touché. Mais rien d’important n’est cassé, tout va bien, le safran fonctionne sans problème. 

Il me reste moins de 6 000 milles avant l’arrivée, je devrais les couvrir en environ 26 jours si je garde une vitesse moyenne correcte. Mon temps de course total serait alors entre 92 et 96 jours, ce qui est franchement bien. C’est très proche des temps des meilleurs de l’édition 2000. Si ça se passe comme ça, je serai satisfait."

Classement à 16 h
1 - François Gabart [ MACIF ] à 2237,5 milles de l'arrivée
2 - Armel Le Cléac’h [Banque Populaire] à 141,0 milles du leader
3 - Jean Pierre Dick [ Virbac-Paprec 3 ] à 506,3 milles du leader
4 - Alex Thomson [ Hugo Boss ] à 766,4 milles du leader
5 - Jean Le Cam [ SynerCiel ] à 2256,1 milles du leader