Avec environ 200 milles de retard sur le leader, Armel Le Cléac’h est en position de chasseur avec quelques bons atouts dans la main : le Pot au Noir n’est pas très actif mais assez étendu en latitude et surtout, une dépression Nord Atlantique vient perturber le régime des alizés d’Est. La route vers Les Sables d’Olonne est encore pavée de pièges… Et le skipper de Banque Populaire compte bien en profiter. Derrière, les routages tournent à plein régime tandis que Tanguy de Lamotte fêtait son premier passage du Cap Horn.
Credit : V.Curutchet/Dark Frame/DPPI
Avec environ une demie journée de décalage, Banque Populaire peut déjà aborder différemment l’entrée dans le Pot au Noir : alors que François Gabart vise le 29°30 Ouest, Armel Le Cléac’h oblique vers le 28°30 Ouest. Car la météo bouge beaucoup au-dessus de l’équateur ces jours prochains avec des alizés qui diminuent sous l’influence d’une dépression atlantique en voie d’extinction.
«J’approche de l’équateur que je devrais passer mercredi après-midi. Je gratte des milles sur François (Gabart) en ce moment mais il va falloir bien anticiper le Pot au Noir : j’ai encore la possibilité de lofer ou d’abattre en fonction du vent et des images satellites qui montrent le chemin. Il y a des ouvertures pour remonter vers l’anticyclone des Açores : j’ai encore le choix de ma trajectoire car ce n’est pas encore évident entre partir dans l’Ouest et prendre le chemin le plus court… L’Atlantique Nord bouge assez vite en ce moment : je suis en position de chasseur ce qui me permet de m’adapter encore aux évolutions météorologiques à venir. » indiquait Armel Le Cléac’h ce mardi.
François Gabart a sérieusement ralenti la nuit dernière et Armel Le Cléac’h était ce mardi matin cinq nœuds plus rapide que le leader. En position d’ouvreur, le premier va en sus devoir négocier un régime d’alizés qui ne va pas dépasser une douzaine de nœuds toute la semaine… Or la brise d’Est va se renforcer d’abord par le Sud, ce qui rendra la remontée de Banque Populaire moins fastidieuse ce week-end alors que de hautes pressions s’installent sur la route entre la Floride et les Canaries : il y aura un nouveau ralentissement par devant !
Les marins racontent
JP Dick :"L'équateur dans 2 jours environ"
Cela accélère un peu en adonnant. Je vais poursuivre la navigation au reaching jusqu'au pot au noir où le vent va refuser. Je réfléchis en permanence à la meilleure trajectoire afin de pouvoir choisir toutes les routes possibles dans l'hémisphère nord. Je devrais atteindre l'équateur dans 2 jours environ. »
Jean Le Cam :"C’est mon destin"
"J’ai repris l’avantage sur Mike (Golding) mais la situation est compliquée et variable donc ce n’est pas facile, clairement. Ça commence à faire pas mal de bagarre avec lui. J’aurais préféré autre chose mais bon c’est comme ça, c’est mon destin. Je fais pas mal de routage en ce moment. On ne rate pas un fichier météo et on passe beaucoup de temps dessus, sur toutes les situations car ça bouge et il faut être à l’affut des changements."
Dominique Wavre :"Je compte bien les inquiéter"
«Depuis le départ, l’esprit de compétition ne m’a pas quitté une seconde. Et il y a une chose de très claire : je déteste me faire dépasser. D’ailleurs le fait que Jean Le Cam et Mike Golding me soient passés devant me reste encore en travers de la gorge. Mais ils ne sont pas loin, et ils sont actuellement ralentis, et je compte bien les inquiéter. Je n’ai pas eu de gros coup de barre après le passage du Horn comme ça avait été le cas lors de certaines expériences précédentes. Physiquement, je me sens costaud. Et je suis parfaitement prêt pour la phase finale de ce Vendée Globe.»
Cela accélère un peu en adonnant. Je vais poursuivre la navigation au reaching jusqu'au pot au noir où le vent va refuser. Je réfléchis en permanence à la meilleure trajectoire afin de pouvoir choisir toutes les routes possibles dans l'hémisphère nord. Je devrais atteindre l'équateur dans 2 jours environ. »
Jean Le Cam :"C’est mon destin"
"J’ai repris l’avantage sur Mike (Golding) mais la situation est compliquée et variable donc ce n’est pas facile, clairement. Ça commence à faire pas mal de bagarre avec lui. J’aurais préféré autre chose mais bon c’est comme ça, c’est mon destin. Je fais pas mal de routage en ce moment. On ne rate pas un fichier météo et on passe beaucoup de temps dessus, sur toutes les situations car ça bouge et il faut être à l’affut des changements."
Dominique Wavre :"Je compte bien les inquiéter"
«Depuis le départ, l’esprit de compétition ne m’a pas quitté une seconde. Et il y a une chose de très claire : je déteste me faire dépasser. D’ailleurs le fait que Jean Le Cam et Mike Golding me soient passés devant me reste encore en travers de la gorge. Mais ils ne sont pas loin, et ils sont actuellement ralentis, et je compte bien les inquiéter. Je n’ai pas eu de gros coup de barre après le passage du Horn comme ça avait été le cas lors de certaines expériences précédentes. Physiquement, je me sens costaud. Et je suis parfaitement prêt pour la phase finale de ce Vendée Globe.»
Premier Horn pour Tanguy de Lamotte « Irréel et pourtant si attendu »
Tanguy de Lamotte a célébré aujourd’hui son premier passage du Cap Horn. Le monocoque a croisé le mythique caillou à 6h07 (heure française), quittant ainsi le Pacifique pour l’Atlantique. « Mentalement je sais que j’ai passé une grosse étape, j’avoue avoir été un peu frustré cette nuit de ne pas apercevoir le fameux rocher ». Son Initiatives Cœur est pourtant passé à moins de 5 milles de l’Ile Hermite. « Mais belle surprise au lever du jour, le vent a molli et j’ai pu voir la terre, un moment extraordinaire! » Quatre empannages ont rythmé la nuit blanche de Tanguy « il y avait un vent très variable avec un pic à 36 nœuds, mais les conditions auraient pu être plus difficiles. J’ai profité hier des derniers instants dans le Pacifique, j’étais accompagné de dauphins et d’albatros».
Sources : JP Dick / Initiatives Coeur / Dominique Wavre / Banque Populaire
Tanguy de Lamotte a célébré aujourd’hui son premier passage du Cap Horn. Le monocoque a croisé le mythique caillou à 6h07 (heure française), quittant ainsi le Pacifique pour l’Atlantique. « Mentalement je sais que j’ai passé une grosse étape, j’avoue avoir été un peu frustré cette nuit de ne pas apercevoir le fameux rocher ». Son Initiatives Cœur est pourtant passé à moins de 5 milles de l’Ile Hermite. « Mais belle surprise au lever du jour, le vent a molli et j’ai pu voir la terre, un moment extraordinaire! » Quatre empannages ont rythmé la nuit blanche de Tanguy « il y avait un vent très variable avec un pic à 36 nœuds, mais les conditions auraient pu être plus difficiles. J’ai profité hier des derniers instants dans le Pacifique, j’étais accompagné de dauphins et d’albatros».
Credit : T.De Lamotte
Sources : JP Dick / Initiatives Coeur / Dominique Wavre / Banque Populaire
