"C'est toujours la même histoire, on rêve d'y aller, de passer ce cap mythique mais ce n'est pas si facile les routes venant d'Europe par les mers du sud ou par l'ouest sont semés d'embûches. Hier, seul lieu de passage des navires marchands pour rejoindre la cote ouest des USA, aujourd'hui marque de parcours des courses à la voile telle le Vendée Globe ou la Volvo Océan Race, le Horn est une véritable porte de sortie des Mers du Sud et délivrance pour les navigateurs mais reste avant tout un passage délicat souvent très venté, difficile à négocier.
A l'approche de la cote, sortant d'un bon quart de repos, on aperçoit soudain à l'horizon un formidable paysage, une chaîne de montagne monstrueuse se jetant dans l'océan. Quelques dizaines de milles plus tard, on découvre une cote magnifique découpée et parsemée d'îles aux falaises abruptes et habitées par des milliers d'oiseaux marins.
Au loin dans les terres, la chaîne montagneuse de Patagonie découpe le ciel de ses glaciers et cimes enneigées. Le paysage est sans exagérer grandiose, ça vous saute à la figure comme un monstre sortant d'une boite.
Ses falaises sont hautes de 500 mètres et il mesure 8 km dans sa plus grande longueur. Un sémaphore abrite deux guetteurs à l'année, quelques touristes peuvent depuis peu, visiter l’île qui était minée depuis la guerre des Falkand.
Pour nous à bord de Maserati, une fois n'est pas coutume la météo est plutôt clémente et c'est au reaching dans le petit temps que nous passons dans l'archipel de l'île des Etats avant de récupérer un bon flux d'Ouest 20 nds et de longer le fameux rocher au pré serré.
A bord de Maserati, Carlos, Michèle, Guido, Tiger, et Corado savourent leur premier passage. Comme le dit la chanson ils pourront maintenant pisser au vent. Pour moi, c'est la troisième fois et toujours une joie de naviguer dans ces contrées, il faudra vraiment que je revienne en croisière.
En attendant nous sommes maintenant dans l'océan Pacifique sur la Route de San Francisco."
Source : Seb Audigane