François Gabart (MACIF) et Armel le Cléac'h (Banque Populaire) poursuivent leur mano à mano en route directe vers la porte Ouest Pacifique. Ce midi, il tournait à l'avantage d'Armel Le Cléac'h, d'une courte tête. Pendant que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) trouvait, non sans mal, un abri dans l'archipel des îles Auckland, Jean Le Cam (SynerCiel) fait le break avec le reste du groupe des tontons chasseurs.
Credit : JM Liot/DPPI
Avec près de 400 milles parcourus ces dernières 24 h, Jean le Cam (SynerCiel) fait une entrée tonitruante dans le Pacifique. Avant de quitter l'Indien hier soir, aux alentours de 22 h 30, il a marché toute la nuit entre 16 et 18 nœuds, bien calé dans un flux de 25 nœuds de nord-ouest, pendant que ses poursuivants directs étaient ralentis, parfois presque arrêtés comme Dominique Wavre. En avant du groupe, le skipper de SynerCiel est parvenu a éviter la petite bulle anticyclonique qui descend du sud de la Tasmanie et freine la progression de ses poursuivants depuis hier soir.
Seul Mike Golding peut espérer échapper à la punition s'il parvient à maintenir un peu de vitesse. Il a cependant déjà perdu 70 milles sur Jean Le Cam qui, à ce rythme, pourrait bien le distancer de près de 250 milles les prochaines 24 h...l'addition devrait être encore plus salée pour Dominique Wavre et Javier Sanso qui ont a traverser la zone de transition entre cette petite bulle de haute pression et la dépression qui arrive.
A l'abri, Bernard Stamm s'attaque aux réparations
De son côté, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) a peiné à trouver un abri dans l'archipel des îles Auckland, au sud de la Nouvelle-Zélande. Ce matin peu avant 6 heures, alors qu'il se trouvait par 50°30'275 S et 166°16'773 E, il a déplombé son moteur pour pouvoir se mettre au mouillage. Une manoeuvre délicate compte tenu des 40 noeuds de vent soufflant sur zone.
Il s'est depuis attaqué aux travaux de remise en état de ses hydrogénérateurs et a coupé toute communication afin d'économiser le peu d'énergie qui lui reste pour repartir, une fois l'opération terminée. Il estime la durée de cet abri aux îles Auckand de 25 à 48 heures. Quoi qu'il en soit, compte tenu des prévisions, dans l'idéal, il faudrait qu'il soit reparti avant le 25 décembre afin d'échapper aux vents soutenus de Nord qui sont annoncés. Marc Guillemot lui a d'ailleurs fait un road book pour l'aider à s'abriter, lui qui avait dû y faire un pit-stop il y a 4 ans.
Jolie bagarre en tête
Devant, la course au contact continue. Au classement de 12 h, Armel Le Cléac'h passait devant François Gabart (MACIF) d'une courte tête, avec un écart latéral de 20 milles. Les deux skippers filent actuellement dans un flux de nord-ouest de 20 nœuds qui devrait légèrement se renforcer dans l'après-midi. A 800 milles de la porte Ouest Pacifique, ils devraient l'atteindre dans deux jours. Ils ont déjà parcouru un tiers du plus grand océan de la planète...
462,5 milles pour Jean-Pierre Dick !
Dans leur magnifique sillage, Jean-Pierre Dick, au nord de la porte de Nouvelle-Zélande, affiche de loin la plus belle progression des dernières 24 h avec 462,5 milles et reprend 120 milles sur les deux leaders dans la même période ! Une belle remontée qui devrait durer encore un peu puisque le vent de nord-ouest de 30 nœuds dans lequel il évolue va tenir toute la journée, avant de passer sud-ouest.
Alex Thomson (Hugo Boss), libéré pour l'instant de sa la lutte avec Bernard Stamm, s'installe dans une position de solide 4ème. Dans un flux de sud-ouest de 15 nœuds, qui va tenir au moins 24 h, il fait route directe vers la porte de Nouvelle-Zélande à bonne vitesse, en reprenant un peu plus de 40 milles sur la tête de flotte.
Les marins racontent
François Gabart:
"Les conditions sont musclées : 25-28 noeuds. Avec Armel (Le Cléac'h), c'est une fois l'un, une fois l'autre. Si ça pouvait durer jusqu'aux Sables, ce serait rigolo. Il reste environ 40 jours, les bateaux peuvent encore se séparer. Il reste tellement de choses à faire ! Mais avec déjà un demi tour du monde ensemble, finir près d'Armel est aussi un scénario possible"
Dominique Wavre :
"J'ai retrouvé un petit peu de vent, je suis content d'avancer à nouveau. Le bateau part un peu dans tous les sens sans aller très vite, on est à 8 ou 9 noeuds. Les perspectives sont bonnes, je dois quand même faire attention à cette dépression un peu virulente"
Classement à 12 h
1 Banque Populaire Armel Le Cléac´h
2 MACIF François Gabart 5.1 nm
3 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 429.5 nm
4 HUGO BOSS Alex Thomson à 845.5 nm
5 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm à 1154.6 nm
Source : Vendée Globe / Poujoulat