Ça fume ! Sur la route des Quarantièmes, les solitaires du Vendée Globe profitent d’une mer encore convenablement rangée pour aligner les milles. Plus que les vitesses de pointe, ce sont les moyennes qui impressionnent. Pas loin de vingt nœuds sur vingt-quatre heures pour Jean-Pierre Dick et François Gabart au classement de 16h. Le groupe des huit fonce, tête baissée, vers la porte des Aiguilles, premier point de passage obligé sur la route des glaces.
A ce rythme, les concurrents ne sont pas vraiment diserts. Jean Le Cam (SynerCiel), particulièrement concentré regrettait de ne pas pouvoir barrer plus, estimant que le pilote ne pouvait remplacer le toucher de barre du marin. Jean-Pierre Dick attendait, quant à lui, le passage du premier front derrière lequel la mer risquait de devenir particulièrement hachée et la situation aussi brulante que dans un four à pizza. Plus au nord, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) tout en faisant bonne figure, reconnaissait que la situation ne lui était pas franchement favorable, évoquant même pour la première fois, la possibilité de voir les hommes du sud lui filer devant l’étrave.
A l’arrière, Javier Sanso peut encore espérer échapper aux calmes de l’anticyclone de Sainte-Hélène en train de se reconstituer, mais la situation semble bien compromise pour le trio Arnaud Boissières (Akena Vérandas), Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) et Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets). Seul Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) voit la situation plutôt d’un bon œil, espérant recoller un peu au gruppetto de ce Vendée Globe.
474 milles pour François Gabart en 24 h, nouveau record !
Louis Burton arrivé aux Sables avec Bureau Vallée
Après avoir rejoint La Corgone mardi et réparé Bureau Vallée mercredi, Louis Burton a repris la mer en direction des Sables dans la nuit de mercredi à jeudi, avec Davy Beaudart. Le benjamin du Vendée Globe, contraint à l’abandon suite à une collision avec un chalutier, a amarré son monocoque au port des Sables d’Olonne à 14h30. Louis Burton a prévu ensuite de rentrer à Saint-Malo pour profiter de sa famille et fêter le premier anniversaire de son fils, Lino.
Ils ont dit ou écrit
Armel Le Cléac'h :"Une nouvelle course va commencer"
« Le vent rentre ça avance, l’écart se ressert avec mes petits camarades mais le bilan n’est pas forcement négatif. Une nouvelle course va commencer après le passage de la première porte des glaces car on va avoir des moments délicats à négocier. Il va falloir placer le curseur au bon endroit pour ne pas aller trop vite mais assez pour ne pas se faire décrocher. Il faudra être performant et trouver le bon rythme. Les vérifications sont faites, je ne suis pas monté dans le mât mais j’ai checké la grand voile et les drisses. J’ai également rangé l’intérieur du bateau. Les conditions sont encore bonnes mais on va pas tarder à sortir les polaires et les bottes ».
Dominique Wavre :"nous sommes tous à fond depuis le départ"
« La situation météorologique de ces derniers jours était extrêmement complexe. C’est ce que j’adore. La course est passionnante, et très riche d’un point de vue stratégique. Je suis parfaitement prêt pour affronter les mers du Sud. Comme la flotte s’est resserrée, je m’attends à une navigation particulièrement intense de la part de tous les concurrents. Mais ça ne changera pas grand-chose : nous sommes tous à fond depuis le départ… »
JP Dick :"Je préfère calmer un peu le jeu"
« Je préfère calmer un peu le jeu car la mer est formée et le vent est montée. Je travaille sur la stratégie pour aborder la porte des glaces. Je prends une route légèrement différente de celle François (Gabart). On a flirté avec le record des 24h détenu par Alex Thomson ! C'est marrant car il y'a deux ans, nous étions au même endroit avec Loïck (Peyron) pour le record de distance parcourue en Imoca 60 en 24h en double (506,33 milles).»
Arnaud Boissières :" J’essaie d’être à la hauteur du bateau."
« J’ai eu une nuit agitée car un front est passé et j’ai du pas mal manœuvrer. Il n’y a plus que 10/15 nœuds de vent mais il reste des creux de 2 m à 2,5 m. C’est pas plus mal car grâce aux vagues j’arrive à avancer à 10/14 nœuds. Heureusement car devant ils vont vite et l’élastique est en train de se tendre de nouveau. Le matin point météo et petit déjeuner puis repas en suivant le soleil, à midi et le soir plus des collations si je dois passer la nuit à manœuvrer. Naviguer en course est un bonheur. J’essaie d’être à la hauteur du bateau. Mon objectif c’est Sanso qui est devant même si en ce moment il va plus vite et je regarde aussi où est Bertrand (De Broc) derrière moi. Quand on voit la liste des abandons, c’est un privilège d’être en course. Je n’arrête jamais de penser que nous avons la chance de faire un super métier ».
Jean Le Cam :"c’est la guerre dehors"
"Ça va carrément. Ça mouille de partout mais il n’y en a plus que pour trois heures. Ça marche bien, j’aimerais bien pouvoir barrer mais là c’est impossible, c’est la guerre dehors. On se met à l’abri.
Dans trois-quatre heures, le front sera passé. Là c’est un peu la guerre, j’aimerais bien pouvoir barrer. Il y a de la mer. Le pilote automatique a du mal à prendre les vagues, à barrer droit. Il fait des surfs à 24 nœuds de temps en temps."
Tanguy de Lamotte :"je mange entre 3500 et 5000 calories par jour"
"En général, je mange entre 3500 et 5000 calories par jour, ça dépend principalement de la température extérieure. Et il y a beaucoup de variété dans ce que je mange : des conserves, du lyophilisé et même un peu de frais. Certains plats que je vais consommer ont été cuisinés par mon oncle. Tout est rangé dans des sacs, un sac par jour. J’ai aussi quelques bouteilles qui contiennent des boissons autres que de l’eau, comme par exemple du jus de fruit. J’ai prévu de la nourriture pour 100 jours, mais j’ai en plus l’équivalent de dix jours de plats lyophilisés. »
Classement à 16 h
1 - Armel Le Cléac’h [ Banque Populaire ] à 19039,8 milles de l’arrivée
2 - Jean Pierre Dick [ Virbac-Paprec 3 ] à 38,7 milles du leader
3 - François Gabart [ MACIF ] à 59,5 milles du leader
4 - Bernard Stamm [ Cheminées Poujoulat ] à 113,8 milles du leader
5 - Alex Thomson [ Hugo Boss ] à 121,5 milles du leader
Sources : Vendée Globe / Akéna / JP Dick / Dominique Wavre / Banque Populaire
Credit : JP Dick
A ce rythme, les concurrents ne sont pas vraiment diserts. Jean Le Cam (SynerCiel), particulièrement concentré regrettait de ne pas pouvoir barrer plus, estimant que le pilote ne pouvait remplacer le toucher de barre du marin. Jean-Pierre Dick attendait, quant à lui, le passage du premier front derrière lequel la mer risquait de devenir particulièrement hachée et la situation aussi brulante que dans un four à pizza. Plus au nord, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) tout en faisant bonne figure, reconnaissait que la situation ne lui était pas franchement favorable, évoquant même pour la première fois, la possibilité de voir les hommes du sud lui filer devant l’étrave.
A l’arrière, Javier Sanso peut encore espérer échapper aux calmes de l’anticyclone de Sainte-Hélène en train de se reconstituer, mais la situation semble bien compromise pour le trio Arnaud Boissières (Akena Vérandas), Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) et Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets). Seul Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) voit la situation plutôt d’un bon œil, espérant recoller un peu au gruppetto de ce Vendée Globe.
474 milles pour François Gabart en 24 h, nouveau record !
Louis Burton arrivé aux Sables avec Bureau Vallée
Après avoir rejoint La Corgone mardi et réparé Bureau Vallée mercredi, Louis Burton a repris la mer en direction des Sables dans la nuit de mercredi à jeudi, avec Davy Beaudart. Le benjamin du Vendée Globe, contraint à l’abandon suite à une collision avec un chalutier, a amarré son monocoque au port des Sables d’Olonne à 14h30. Louis Burton a prévu ensuite de rentrer à Saint-Malo pour profiter de sa famille et fêter le premier anniversaire de son fils, Lino.
Ils ont dit ou écrit
Armel Le Cléac'h :"Une nouvelle course va commencer"
« Le vent rentre ça avance, l’écart se ressert avec mes petits camarades mais le bilan n’est pas forcement négatif. Une nouvelle course va commencer après le passage de la première porte des glaces car on va avoir des moments délicats à négocier. Il va falloir placer le curseur au bon endroit pour ne pas aller trop vite mais assez pour ne pas se faire décrocher. Il faudra être performant et trouver le bon rythme. Les vérifications sont faites, je ne suis pas monté dans le mât mais j’ai checké la grand voile et les drisses. J’ai également rangé l’intérieur du bateau. Les conditions sont encore bonnes mais on va pas tarder à sortir les polaires et les bottes ».
Dominique Wavre :"nous sommes tous à fond depuis le départ"
« La situation météorologique de ces derniers jours était extrêmement complexe. C’est ce que j’adore. La course est passionnante, et très riche d’un point de vue stratégique. Je suis parfaitement prêt pour affronter les mers du Sud. Comme la flotte s’est resserrée, je m’attends à une navigation particulièrement intense de la part de tous les concurrents. Mais ça ne changera pas grand-chose : nous sommes tous à fond depuis le départ… »
JP Dick :"Je préfère calmer un peu le jeu"
« Je préfère calmer un peu le jeu car la mer est formée et le vent est montée. Je travaille sur la stratégie pour aborder la porte des glaces. Je prends une route légèrement différente de celle François (Gabart). On a flirté avec le record des 24h détenu par Alex Thomson ! C'est marrant car il y'a deux ans, nous étions au même endroit avec Loïck (Peyron) pour le record de distance parcourue en Imoca 60 en 24h en double (506,33 milles).»
Arnaud Boissières :" J’essaie d’être à la hauteur du bateau."
« J’ai eu une nuit agitée car un front est passé et j’ai du pas mal manœuvrer. Il n’y a plus que 10/15 nœuds de vent mais il reste des creux de 2 m à 2,5 m. C’est pas plus mal car grâce aux vagues j’arrive à avancer à 10/14 nœuds. Heureusement car devant ils vont vite et l’élastique est en train de se tendre de nouveau. Le matin point météo et petit déjeuner puis repas en suivant le soleil, à midi et le soir plus des collations si je dois passer la nuit à manœuvrer. Naviguer en course est un bonheur. J’essaie d’être à la hauteur du bateau. Mon objectif c’est Sanso qui est devant même si en ce moment il va plus vite et je regarde aussi où est Bertrand (De Broc) derrière moi. Quand on voit la liste des abandons, c’est un privilège d’être en course. Je n’arrête jamais de penser que nous avons la chance de faire un super métier ».
Jean Le Cam :"c’est la guerre dehors"
"Ça va carrément. Ça mouille de partout mais il n’y en a plus que pour trois heures. Ça marche bien, j’aimerais bien pouvoir barrer mais là c’est impossible, c’est la guerre dehors. On se met à l’abri.
Dans trois-quatre heures, le front sera passé. Là c’est un peu la guerre, j’aimerais bien pouvoir barrer. Il y a de la mer. Le pilote automatique a du mal à prendre les vagues, à barrer droit. Il fait des surfs à 24 nœuds de temps en temps."
Tanguy de Lamotte :"je mange entre 3500 et 5000 calories par jour"
"En général, je mange entre 3500 et 5000 calories par jour, ça dépend principalement de la température extérieure. Et il y a beaucoup de variété dans ce que je mange : des conserves, du lyophilisé et même un peu de frais. Certains plats que je vais consommer ont été cuisinés par mon oncle. Tout est rangé dans des sacs, un sac par jour. J’ai aussi quelques bouteilles qui contiennent des boissons autres que de l’eau, comme par exemple du jus de fruit. J’ai prévu de la nourriture pour 100 jours, mais j’ai en plus l’équivalent de dix jours de plats lyophilisés. »
Classement à 16 h
1 - Armel Le Cléac’h [ Banque Populaire ] à 19039,8 milles de l’arrivée
2 - Jean Pierre Dick [ Virbac-Paprec 3 ] à 38,7 milles du leader
3 - François Gabart [ MACIF ] à 59,5 milles du leader
4 - Bernard Stamm [ Cheminées Poujoulat ] à 113,8 milles du leader
5 - Alex Thomson [ Hugo Boss ] à 121,5 milles du leader
Sources : Vendée Globe / Akéna / JP Dick / Dominique Wavre / Banque Populaire