Tout droit, plein sud. Les stratèges peuvent partir en vacances, la consigne est claire. Devant les étraves des solitaires, le pot au noir commence à se profiler, mais ils ont encore deux à trois jours devant eux, avant de devoir jouer au chat et à la souris avec les calmes de la fameuse Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) chère aux météorologues.
Le vent risquant de mollir progressivement par l’avant, chacun tente de tirer le meilleur parti de son bateau, histoire de ne pas perdre en chemin quelques milles qui pourraient se révéler précieux à l’heure du pot. la guerre des ondes reprend ses droits. On marque psychologiquement l’adversaire en laissant entendre que l’on en a encore sous le pied et que les conditions sont particulièrement paisibles. Même si certains, tel Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) ou Vincent Riou (PRB), vendent la mèche, en décrivant le pont du bateau submergé régulièrement par les vagues. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) a subtilisé le fauteuil de dauphin d’Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à François Gabart (MACIF), mais l’écart entre les deux hommes est plus ténu qu’il n’y paraît.
François Gabart : "M. Kairos c'est top l'AIS, mais il faut aussi rester en veille sur le 16..."
Un voilier "Kairos" apparaît à l'AIS. Il fait route perpendiculaire à Macif à 6nds et nous sommes en parfaite route de collision. Au début je pense que c'est un voilier de croisière qui veut venir voir nos jolis bateaux. J'essaie d'appeler à la VHF. Rien. Pas de réponse. 5-10-15min passent. Après plusieurs appels toujours rien et nous sommes toujours "un coup je passe devant, un coup je passe derrière". À la fin, je prends la barre sur les 2 dernières minutes pour être sûr de passer devant. Je passe à 100m. Un petit coup de lumière dans les voiles. Je crois qu'il a paniqué. Il a lofé en grand en se demandant certainement quel était ce feu rouge qui est passé à toute vitesse devant son étrave! M. Kairos c top l'AIS, mais il faut aussi rester en veille sur le 16... François à bord de Macif
Bubi (Javier Sanso) raconte sa réparation
« Hier, c’était une journée bien chargée. J’ai du m’abriter près de Tenerife pour pouvoir monter en tête de mât, afin de trouver un endroit sans trop de vague pour pouvoir grimper. Mais derrière Tenerife, je suis tombé dans une zone sans vent, avec de la houle, après deux heures frustrantes, j’ai donc essayé de me rapprocher de la terre pour avoir moins de houle, et laisser le bateau quasiment à la dérive sans gouvernail.
Chaque fois que je grimpais d’un mètre, c’était comme si j’étais un sac de pommes de terre qui se balançait d’un côté à l’autre, par chance j’étais bien placé, bien face au mât. Une fois au milieu du mât, l’alarme du pilote automatique s’est mis en marche, j’avais perdu le cap. Il n’y avait quasi pas vent, et le solent portait à peine, le problème c’était que la houle résiduelle compliquait tout.
Quand je suis arrivé à 30 mètres du pont, je dois admettre que la vue était splendide, j’avais déjà trouvé un système pour contrôler le roulis, c’était quasiment à la limite de mes forces. J’ai attendu quelques minutes, j’ai déconnecté le système qui m’attachait au mât, plus facile dans ce sens là malgré quelques coups dû au roulis, mais rien de grave !
Une fois descendu, le travail a commencé, j’ai démonté les charriots pour les remplacer car ils étaient cassés notamment celui de la dernière latte de grand voile. A 20 heures, le bateau était prêt à repartir pour continuer la régate à 100%.
Classement à 16 h
1 Banque Populaire Armel Le Cléac´h
2 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm à 38.6 nm
3 MACIF François Gabart à 56.7 nm
4 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 75.6 nm
5 PRB Vincent Riou à 83.9 nm
Source : Vendee Globe
Credit : J.Sanso
Le vent risquant de mollir progressivement par l’avant, chacun tente de tirer le meilleur parti de son bateau, histoire de ne pas perdre en chemin quelques milles qui pourraient se révéler précieux à l’heure du pot. la guerre des ondes reprend ses droits. On marque psychologiquement l’adversaire en laissant entendre que l’on en a encore sous le pied et que les conditions sont particulièrement paisibles. Même si certains, tel Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) ou Vincent Riou (PRB), vendent la mèche, en décrivant le pont du bateau submergé régulièrement par les vagues. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) a subtilisé le fauteuil de dauphin d’Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à François Gabart (MACIF), mais l’écart entre les deux hommes est plus ténu qu’il n’y paraît.
François Gabart : "M. Kairos c'est top l'AIS, mais il faut aussi rester en veille sur le 16..."
Un voilier "Kairos" apparaît à l'AIS. Il fait route perpendiculaire à Macif à 6nds et nous sommes en parfaite route de collision. Au début je pense que c'est un voilier de croisière qui veut venir voir nos jolis bateaux. J'essaie d'appeler à la VHF. Rien. Pas de réponse. 5-10-15min passent. Après plusieurs appels toujours rien et nous sommes toujours "un coup je passe devant, un coup je passe derrière". À la fin, je prends la barre sur les 2 dernières minutes pour être sûr de passer devant. Je passe à 100m. Un petit coup de lumière dans les voiles. Je crois qu'il a paniqué. Il a lofé en grand en se demandant certainement quel était ce feu rouge qui est passé à toute vitesse devant son étrave! M. Kairos c top l'AIS, mais il faut aussi rester en veille sur le 16... François à bord de Macif
Bubi (Javier Sanso) raconte sa réparation
« Hier, c’était une journée bien chargée. J’ai du m’abriter près de Tenerife pour pouvoir monter en tête de mât, afin de trouver un endroit sans trop de vague pour pouvoir grimper. Mais derrière Tenerife, je suis tombé dans une zone sans vent, avec de la houle, après deux heures frustrantes, j’ai donc essayé de me rapprocher de la terre pour avoir moins de houle, et laisser le bateau quasiment à la dérive sans gouvernail.
Chaque fois que je grimpais d’un mètre, c’était comme si j’étais un sac de pommes de terre qui se balançait d’un côté à l’autre, par chance j’étais bien placé, bien face au mât. Une fois au milieu du mât, l’alarme du pilote automatique s’est mis en marche, j’avais perdu le cap. Il n’y avait quasi pas vent, et le solent portait à peine, le problème c’était que la houle résiduelle compliquait tout.
Quand je suis arrivé à 30 mètres du pont, je dois admettre que la vue était splendide, j’avais déjà trouvé un système pour contrôler le roulis, c’était quasiment à la limite de mes forces. J’ai attendu quelques minutes, j’ai déconnecté le système qui m’attachait au mât, plus facile dans ce sens là malgré quelques coups dû au roulis, mais rien de grave !
Une fois descendu, le travail a commencé, j’ai démonté les charriots pour les remplacer car ils étaient cassés notamment celui de la dernière latte de grand voile. A 20 heures, le bateau était prêt à repartir pour continuer la régate à 100%.
Classement à 16 h
1 Banque Populaire Armel Le Cléac´h
2 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm à 38.6 nm
3 MACIF François Gabart à 56.7 nm
4 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 75.6 nm
5 PRB Vincent Riou à 83.9 nm
Source : Vendee Globe