« C’était osé mais il est passé dans son trou de souris !!! » Invité à la vacation de la mi-journée, Roland Jourdain a bien résumé la situation des dernières heures concernant François Gabart. La nuit dernière a été éprouvante pour les 18 solitaires. Dans le groupe de tête, de François Gabart (1er) à Jérémie Beyou (7e à 129,3 milles), les marins ont relaté des rafales sous grains à 40 nœuds et surtout des vents très instables, obligeant à d’incessantes manœuvres de changement de voiles.
Credit : F.Gabart
Mais l'avance du skipper Macif sur le tandem Le Cléac’h/Stamm est en train de fondre sous le soleil des Canaries. Le vent de nord-ouest est en train d’adonner et de faiblir. Au pointage de 16 heures, Macif n’avançait plus qu’à 4,6 nœuds, soit deux à trois fois moins vite que ses poursuivants. Il y a de la compression dans l’air. Dans les prochaines heures, les écarts devraient franchement diminuer.
Les conditions de navigation vont progressivement s’améliorer à mesure que les solitaires glissent vers le sud. Déjà, au large des Canaries, les leaders se réjouissaient de voir monter la température de l’eau. Bientôt, ils enlèveront les couches de vêtements polaires et pourront faire sécher les cirés sur le pont. Ils seront aussi les premiers à ralentir dans un vent de nord-ouest puis de nord faiblissant.
François Gabart à la vacation :
« Que je sois en tête ou 10ème ne change pas grand-chose pour moi, j’essaie de rester le plus neutre possible par rapport à la situation et au classement. Je ne boude pas mon plaisir, certes, mais dans ma façon de gérer le rythme, ou de mener la machine, je fonctionnerai pareil si je n’étais pas devant. C’est important car le Vendée Globe dure longtemps. Il faut donc avoir le rythme que l’on peut tenir. Le vent est plus qu’instable et irrégulier. C’est même un peu tordu… et j’espère que cela le sera pour tout le monde. La mer commence à se ranger… (…) On devrait « jiber*» dans les 24 ou 36 prochaines heures, il faut garder de l’approximation dans tout ça vu les fichiers du moment. Puis, on aura un long bord bâbord amure qui devrait nous conduire ainsi jusqu’à l’Equateur et au Pot-au-Noir selon une trajectoire relativement simple. Par contre, vu dans le détail, avec le vent très instable que l’on a, il peut se passer plein de choses. Il va donc falloir être bon et attentif pour faire avancer le bateau le plus vite possible ! »
Classement à 16 h
1 - François Gabart [ Macif ] à 22572,7 milles de l’arrivée
2 - Armel Le Cléac’h [ Banque Populaire ] à 29,7 milles du leader
3 - Bernard Stamm [ Cheminées Poujoulat ] à 32,9 milles du leader
4 - Vincent Riou [ PRB ] à 103,6 milles du leader
5 - Jean Pierre Dick [Virbac-Paprec 3] à 131,8 milles du leader
Sources : Macif et Vendee Globe
