Jean-Pierre Dick se lance à nouveau dans la quête du Graal des coureurs au large : le Vendée Globe. Très motivé, il se prépare activement à cette course dont il a fait son objectif prioritaire. C’est pour elle qu’il a changé de vie, il y a dix ans, c’est elle qui le motive, c’est elle qu’il veut gagner cette fois.
Lors du Vendée Globe 2008-09, alors qu’il est en tête de la course, un choc avec un OFNI brise ses safrans. Malgré plusieurs tentatives de réparation, JP se résigne à abandonner. Cette année, le skipper niçois est plus déterminé que jamais pour s’illustrer sur le Vendée Globe 2012. Ce sera sans doute sa dernière participation. Ensuite cet homme de défis parcourra sur trois coques (MOD70) les océans qu’il aime tant.
Pourquoi une troisième participation au Vendée Globe ?
JP : « Retrouver cette course du Vendée Globe est important pour moi, c'est une sorte de revanche. Lors de la dernière édition, j'ai été contraint d'abandonner pour un problème de casse matérielle, alors que j'avais fait un bon début de course et que je naviguais en tête. La déception était immense, et la frustration était telle au moment de l'abandon que j'avais déjà décidé dans un coin de ma tête de ne pas en rester là. Je savais déjà que je repartirais quatre ans plus tard et que je me donnerais tous les moyens pour achever le travail interrompu de façon accidentelle. Virbac-Paprec 3 est champion du monde et détient le record de distance parcourue en 24 heures en IMOCA 60. Il a donc fait ses preuves et démontré son potentiel. »
Quels sont tes objectifs pour ton ultime Vendée Globe ?
« Lors de mon premier Vendée Globe, mon objectif était de participer et de bien figurer. Le but premier était de terminer la course, sans véritable ambition pour le classement. Plus de dix années se sont écoulées, je repars pour mon troisième Vendée Globe, et mes objectifs ont bien sûr beaucoup évolué. Cette fois, je compte rivaliser avec les meilleurs : je pars au mieux pour gagner, au moins pour être sur le podium ! »
Le plateau : quels sont les favoris du Vendée Globe selon toi ?
« Aujourd'hui, je ne pense pas trop à mes concurrents. Mon objectif est de me préparer à faire une bonne course, à être bien sur mon bateau, à faire le moins d'erreurs possibles... A l'heure actuelle, je prépare cette course plus comme un défi personnel que comme une compétition contre des adversaires bien identifiés. »
Quels souvenirs marquants gardes-tu des éditions précédentes?
« Lors de la première édition, je me souviens des premières semaines, car elles ont été très dures. Il a fallu s'habituer à la vie en mer, trouver mon rythme... De plus, la casse, les pannes, les problèmes techniques à bord se sont multipliés tout au long de la course. Moi qui n'étais pas du tout réputé pour mes talents de bricoleur, j'ai dû me résigner à vivre avec ma caisse à outils. Je réparais comme je pouvais, puisque l'issue de la course en dépendait. Je pense être le skipper à avoir parcouru le plus de milles avec comme seule source d'énergie mes panneaux solaires. Au cours de mon second Vendée Globe, le meilleur moment était bien sûr quand j'étais en tête et que je creusais l'écart avec mes concurrents, juste avant de casser. C'est une sensation exceptionnelle. Etre en tête devant de tels concurrents, dans une course aussi fabuleuse, c'est une consécration. »
Cette course est-elle chargée pour toi d'émotions particulières?
« Le départ est un moment très fort. Tout le monde peut comprendre que laisser ses proches sur le ponton pour une si longue durée est un moment très délicat à gérer. Cette année, j'imagine que cela va être particulier pour moi, puisque je vais laisser mon fils âgé de deux ans et ma compagne Rozenn derrière moi. Je m'y prépare, mais cela va être un moment fort en émotions de toutes sortes. Et en même temps, une fois confronté à l'événement, j'ai hâte de retrouver toutes les sensations de la navigation en solitaire autour du monde : l'Atlantique-Sud, les couchers de soleil dans les mers calmes, mais aussi l'arrivée dans l'océan austral et le passage du Horn, qui sont toujours des moments magiques dont on ne se lasse pas. »
L'importance du mental :
« Personnellement, j’ai toujours eu conscience de l’importance du mental pour une gestion sereine et lucide de tout projet. J’ai donc décidé de travailler ce domaine avec un spécialiste : Jean-Marc Lhabouz. Ce n’est pas un spécialiste de la voile, il est psychanalyste et coach mental, il situe donc les problèmes dans un contexte général d’optimisation de la performance, avec une approche très pragmatique. Avant le départ, nous cadrons très précisément mon emploi du temps, pour garder une maîtrise de tous les événements : je sais par exemple que la natation m’est indispensable, je nage donc une fois le matin, une fois le soir dans ces périodes où pourtant il est difficile de refuser les sollicitations imprévues. Cette planification stricte de mon emploi du temps me permet d’échapper à l’excitation malsaine qui brûle beaucoup d’énergie et à la dispersion des objectifs. Il est important que je puisse me détendre, me concentrer sur l’essentiel et garder du jus pour les premières heures de la compétition.»
Les petits plaisirs culinaires :
"Pour le moral, il est important aussi de se faire plaisir, et je trouve toujours une place à bord pour mes péchés mignons : des biscuits St Michel et Bonne Maman, mais aussi du chocolat (de Ploemeur) et du bon thé. »
Source : JP Dick
Credit : V.Curutchet
Lors du Vendée Globe 2008-09, alors qu’il est en tête de la course, un choc avec un OFNI brise ses safrans. Malgré plusieurs tentatives de réparation, JP se résigne à abandonner. Cette année, le skipper niçois est plus déterminé que jamais pour s’illustrer sur le Vendée Globe 2012. Ce sera sans doute sa dernière participation. Ensuite cet homme de défis parcourra sur trois coques (MOD70) les océans qu’il aime tant.
Pourquoi une troisième participation au Vendée Globe ?
JP : « Retrouver cette course du Vendée Globe est important pour moi, c'est une sorte de revanche. Lors de la dernière édition, j'ai été contraint d'abandonner pour un problème de casse matérielle, alors que j'avais fait un bon début de course et que je naviguais en tête. La déception était immense, et la frustration était telle au moment de l'abandon que j'avais déjà décidé dans un coin de ma tête de ne pas en rester là. Je savais déjà que je repartirais quatre ans plus tard et que je me donnerais tous les moyens pour achever le travail interrompu de façon accidentelle. Virbac-Paprec 3 est champion du monde et détient le record de distance parcourue en 24 heures en IMOCA 60. Il a donc fait ses preuves et démontré son potentiel. »
Quels sont tes objectifs pour ton ultime Vendée Globe ?
« Lors de mon premier Vendée Globe, mon objectif était de participer et de bien figurer. Le but premier était de terminer la course, sans véritable ambition pour le classement. Plus de dix années se sont écoulées, je repars pour mon troisième Vendée Globe, et mes objectifs ont bien sûr beaucoup évolué. Cette fois, je compte rivaliser avec les meilleurs : je pars au mieux pour gagner, au moins pour être sur le podium ! »
Le plateau : quels sont les favoris du Vendée Globe selon toi ?
« Aujourd'hui, je ne pense pas trop à mes concurrents. Mon objectif est de me préparer à faire une bonne course, à être bien sur mon bateau, à faire le moins d'erreurs possibles... A l'heure actuelle, je prépare cette course plus comme un défi personnel que comme une compétition contre des adversaires bien identifiés. »
Quels souvenirs marquants gardes-tu des éditions précédentes?
« Lors de la première édition, je me souviens des premières semaines, car elles ont été très dures. Il a fallu s'habituer à la vie en mer, trouver mon rythme... De plus, la casse, les pannes, les problèmes techniques à bord se sont multipliés tout au long de la course. Moi qui n'étais pas du tout réputé pour mes talents de bricoleur, j'ai dû me résigner à vivre avec ma caisse à outils. Je réparais comme je pouvais, puisque l'issue de la course en dépendait. Je pense être le skipper à avoir parcouru le plus de milles avec comme seule source d'énergie mes panneaux solaires. Au cours de mon second Vendée Globe, le meilleur moment était bien sûr quand j'étais en tête et que je creusais l'écart avec mes concurrents, juste avant de casser. C'est une sensation exceptionnelle. Etre en tête devant de tels concurrents, dans une course aussi fabuleuse, c'est une consécration. »
Cette course est-elle chargée pour toi d'émotions particulières?
« Le départ est un moment très fort. Tout le monde peut comprendre que laisser ses proches sur le ponton pour une si longue durée est un moment très délicat à gérer. Cette année, j'imagine que cela va être particulier pour moi, puisque je vais laisser mon fils âgé de deux ans et ma compagne Rozenn derrière moi. Je m'y prépare, mais cela va être un moment fort en émotions de toutes sortes. Et en même temps, une fois confronté à l'événement, j'ai hâte de retrouver toutes les sensations de la navigation en solitaire autour du monde : l'Atlantique-Sud, les couchers de soleil dans les mers calmes, mais aussi l'arrivée dans l'océan austral et le passage du Horn, qui sont toujours des moments magiques dont on ne se lasse pas. »
L'importance du mental :
« Personnellement, j’ai toujours eu conscience de l’importance du mental pour une gestion sereine et lucide de tout projet. J’ai donc décidé de travailler ce domaine avec un spécialiste : Jean-Marc Lhabouz. Ce n’est pas un spécialiste de la voile, il est psychanalyste et coach mental, il situe donc les problèmes dans un contexte général d’optimisation de la performance, avec une approche très pragmatique. Avant le départ, nous cadrons très précisément mon emploi du temps, pour garder une maîtrise de tous les événements : je sais par exemple que la natation m’est indispensable, je nage donc une fois le matin, une fois le soir dans ces périodes où pourtant il est difficile de refuser les sollicitations imprévues. Cette planification stricte de mon emploi du temps me permet d’échapper à l’excitation malsaine qui brûle beaucoup d’énergie et à la dispersion des objectifs. Il est important que je puisse me détendre, me concentrer sur l’essentiel et garder du jus pour les premières heures de la compétition.»
Les petits plaisirs culinaires :
"Pour le moral, il est important aussi de se faire plaisir, et je trouve toujours une place à bord pour mes péchés mignons : des biscuits St Michel et Bonne Maman, mais aussi du chocolat (de Ploemeur) et du bon thé. »
Source : JP Dick