En juillet 2010, en prenant le même itinéraire que celui des marins du Vendée Globe, Alessandro Di Benedetto boucle le tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale, sur un voilier de 6.50 mètres. Autrement dit sur une coque de noix à l’échelle des océans. Une première mondiale. Revenant en nouveau héros des Sablais, son record du monde force l’admiration et le respect des plus grands. Cet amoureux des défis, rêvait d’être sur la ligne de départ du prochain Vendée Globe. Aujourd’hui c’est chose faite. Entretien.
A quand remonte ton amour pour la mer ?
Mes parents m’ont initié à la voile dès l’âge de 6 ans, d’abord sur des dériveurs et petits catamarans de plage, puis en m’inscrivant à des cours de voile. Quant à eux, ils avaient commencé à voyager en autodidactes. Il y a maintenant 35 ans, ils ont rejoint la Sicile sur un petit dériveur, d’escale en escale à l’aide d’une simple carte routière. Je pense que c’est durant ces années-là que ma passion pour la mer est née.
Et ensuite ?
J’ai réalisé quatre traversées sur des catamarans de sport, des bateaux de moins de 6 mètres de long. En 1992-1993, nous sommes partis avec mon père de la Sicile pour arriver en Martinique. Première grande aventure ! En 2002, pendant la route du Rhum, j’ai traversé l’Atlantique et c’est là que j’ai commencé à partager ma passion et à écrire mon premier livre.
Quels souvenirs gardes-tu de ton record du monde ?
C’était magique, 268 jours de navigation sur un bateau trois fois plus petit qu’un Imoca 60 pieds. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai mis 3 fois plus de temps que les skippers du Vendée Globe. Je garde un souvenir intact de chaque instant : l’océan, ses couleurs et ses décors à vous couper le souffle. Je me souviens des rencontres avec les animaux, des dauphins que j’ai pu caresser, des albatros, mes compagnons de voyage qui observaient mon mât et mes voiles glisser au gré du vent. Et puis je pense aussi à la fabrication de mon gréement de fortune lors de mon démâtage, à la puissance du vent lors des tempêtes et tout simplement au sel qui brûlait sur mes mains. J’ai eu quelques frayeurs mais je n’ai jamais pensé à m’arrêter ni à abandonner.
Raconte-nous ton envie de participer au Vendée Globe et ta rencontre avec Didier Elin, le président de Team Plastique
Dès mon arrivée le 22 juillet 2010, je rêvais déjà de repartir sur la même route mais à bord d’un 60 pieds. à peine remis de mes émotions et au contact d’Arnaud Boissières, mon voisin de ponton, l’idée a surgi de m’inscrire au prochain Vendée Globe. Ma rencontre avec Didier n’est que le pur fruit du hasard. à mon retour de mon périple en 6.50 mètres, nous avons fait connaissance lors d’une rencontre dans un restaurant. Après lui avoir exposé mon projet et en avoir discuté avec son réseau de partenaires, il m’a proposé de m’aider à participer à cette épreuve extrême.
L’aventure sur un 60 pieds ne sera pas la même que sur un 6.50 mètres, c’est ta première participation au Vendée Globe, tu n’as pas trop d’appréhension ?
C’est sûr, si demain je devais repartir à bord de mon 6.50 mètres que je connais parfaitement, je serais plus serein. Cette fois, mon départ se fera sur un plus grand bateau et parmi d’autres concurrents, l’idée est assez stressante mais excitante à la fois. Aujourd’hui avec mes sponsors et mon équipe, nous mettons en œuvre un travail de titan sur le bateau, dans un temps très limité et avec les moyens dont nous disposons. Le défi, c’est déjà d’être sur la même ligne de départ que les autres skippers.
Parle-nous un peu de ton bateau Team Plastique
Il s‘agit de l’ancien Akéna Vérandas, un monocoque mis à l’eau pour la première fois en 1998 et qui a déjà fait ses preuves. Cette année, il participe à son quatrième Vendée Globe. Notre bateau est l’un des plus vieux, après une remise à neuf, il ne sera pas le plus rapide mais il sera fiable et c’est notre priorité.
Quel est ton attachement à la Vendée ?
Ce que j’aime en Vendée : l’océan, les gens et bien sûr le Vendée Globe. Mon coup de cœur: la ville des Sables d’Olonne parce que j’y réside. Mon attachement est total. Depuis mon arrivée de mon tour du monde, on m’a accueilli comme un héros et je suis même devenu citoyen d’honneur de la ville. Les Vendéens sont très chaleureux. Je crois d’ailleurs que c’est le meilleur endroit pour une préparation d’un Vendée Globe.
Quel est ton objectif sur cette course ?
Avant tout, je souhaite terminer cette régate. N’étant pas un professionnel de la course au large, c’est déjà pour moi un challenge et un grand défi à accomplir. C’est aussi l’occasion de naviguer avec « des planches à voile de 18 mètres », des monstres de puissance. Je reste lucide mais le but reste bien sûr d’avoir le meilleur placement possible. Surtout, je veux chaque jour, raconter mon aventure au grand public et partager mon rêve au maximum ! J’ai l’esprit de compétition mais j’ai surtout le goût du voyage, ... mon souhait ? Faire naître un nouveau récit et conserver l’âme de cette course au large
Ses petites douceurs en mer
Ecouter de la musique, c’est un petit plaisir dans les activités à bord. Je compte environ 1 heure d’écoute par jour d’une seule oreille pour rester attentif ! Pour moi la plus belle chanson qui évoque la mer est « Odysseus » de Francesco Guccini et mon plus beau livre sur le même sujet est « L’Odyssée, d’Homère ». Je ne vais pas pouvoir beaucoup bouquiner, je vais plutôt prendre des notes pour écrire le récit de mon aventure et retracer chaque moment sans rien oublier.
La nourriture à bord
Mes petits plaisirs en mer : du chocolat et de la sauce tomate ! Pour les repas en mer, je vais essayer de cuisiner des recettes italiennes. Beaucoup de riz, de couscous, de pâtes et je vais aussi faire germer des graines et me préparer des salades. Je vais essayer d’avoir une alimentation équilibrée. Bien sûr, je vais prendre des repas lyophilisés. à la différence de mon dernier tour du monde, je ne vais pas pouvoir beaucoup pêcher, j’irai sûrement trop vite : les poissons devront être bien entrainés !
Source : Team Plastique
Credit : A.Di Benedetto
A quand remonte ton amour pour la mer ?
Mes parents m’ont initié à la voile dès l’âge de 6 ans, d’abord sur des dériveurs et petits catamarans de plage, puis en m’inscrivant à des cours de voile. Quant à eux, ils avaient commencé à voyager en autodidactes. Il y a maintenant 35 ans, ils ont rejoint la Sicile sur un petit dériveur, d’escale en escale à l’aide d’une simple carte routière. Je pense que c’est durant ces années-là que ma passion pour la mer est née.
Et ensuite ?
J’ai réalisé quatre traversées sur des catamarans de sport, des bateaux de moins de 6 mètres de long. En 1992-1993, nous sommes partis avec mon père de la Sicile pour arriver en Martinique. Première grande aventure ! En 2002, pendant la route du Rhum, j’ai traversé l’Atlantique et c’est là que j’ai commencé à partager ma passion et à écrire mon premier livre.
Quels souvenirs gardes-tu de ton record du monde ?
C’était magique, 268 jours de navigation sur un bateau trois fois plus petit qu’un Imoca 60 pieds. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai mis 3 fois plus de temps que les skippers du Vendée Globe. Je garde un souvenir intact de chaque instant : l’océan, ses couleurs et ses décors à vous couper le souffle. Je me souviens des rencontres avec les animaux, des dauphins que j’ai pu caresser, des albatros, mes compagnons de voyage qui observaient mon mât et mes voiles glisser au gré du vent. Et puis je pense aussi à la fabrication de mon gréement de fortune lors de mon démâtage, à la puissance du vent lors des tempêtes et tout simplement au sel qui brûlait sur mes mains. J’ai eu quelques frayeurs mais je n’ai jamais pensé à m’arrêter ni à abandonner.
Raconte-nous ton envie de participer au Vendée Globe et ta rencontre avec Didier Elin, le président de Team Plastique
Dès mon arrivée le 22 juillet 2010, je rêvais déjà de repartir sur la même route mais à bord d’un 60 pieds. à peine remis de mes émotions et au contact d’Arnaud Boissières, mon voisin de ponton, l’idée a surgi de m’inscrire au prochain Vendée Globe. Ma rencontre avec Didier n’est que le pur fruit du hasard. à mon retour de mon périple en 6.50 mètres, nous avons fait connaissance lors d’une rencontre dans un restaurant. Après lui avoir exposé mon projet et en avoir discuté avec son réseau de partenaires, il m’a proposé de m’aider à participer à cette épreuve extrême.
L’aventure sur un 60 pieds ne sera pas la même que sur un 6.50 mètres, c’est ta première participation au Vendée Globe, tu n’as pas trop d’appréhension ?
C’est sûr, si demain je devais repartir à bord de mon 6.50 mètres que je connais parfaitement, je serais plus serein. Cette fois, mon départ se fera sur un plus grand bateau et parmi d’autres concurrents, l’idée est assez stressante mais excitante à la fois. Aujourd’hui avec mes sponsors et mon équipe, nous mettons en œuvre un travail de titan sur le bateau, dans un temps très limité et avec les moyens dont nous disposons. Le défi, c’est déjà d’être sur la même ligne de départ que les autres skippers.
Parle-nous un peu de ton bateau Team Plastique
Il s‘agit de l’ancien Akéna Vérandas, un monocoque mis à l’eau pour la première fois en 1998 et qui a déjà fait ses preuves. Cette année, il participe à son quatrième Vendée Globe. Notre bateau est l’un des plus vieux, après une remise à neuf, il ne sera pas le plus rapide mais il sera fiable et c’est notre priorité.
Quel est ton attachement à la Vendée ?
Ce que j’aime en Vendée : l’océan, les gens et bien sûr le Vendée Globe. Mon coup de cœur: la ville des Sables d’Olonne parce que j’y réside. Mon attachement est total. Depuis mon arrivée de mon tour du monde, on m’a accueilli comme un héros et je suis même devenu citoyen d’honneur de la ville. Les Vendéens sont très chaleureux. Je crois d’ailleurs que c’est le meilleur endroit pour une préparation d’un Vendée Globe.
Quel est ton objectif sur cette course ?
Avant tout, je souhaite terminer cette régate. N’étant pas un professionnel de la course au large, c’est déjà pour moi un challenge et un grand défi à accomplir. C’est aussi l’occasion de naviguer avec « des planches à voile de 18 mètres », des monstres de puissance. Je reste lucide mais le but reste bien sûr d’avoir le meilleur placement possible. Surtout, je veux chaque jour, raconter mon aventure au grand public et partager mon rêve au maximum ! J’ai l’esprit de compétition mais j’ai surtout le goût du voyage, ... mon souhait ? Faire naître un nouveau récit et conserver l’âme de cette course au large
Ses petites douceurs en mer
Ecouter de la musique, c’est un petit plaisir dans les activités à bord. Je compte environ 1 heure d’écoute par jour d’une seule oreille pour rester attentif ! Pour moi la plus belle chanson qui évoque la mer est « Odysseus » de Francesco Guccini et mon plus beau livre sur le même sujet est « L’Odyssée, d’Homère ». Je ne vais pas pouvoir beaucoup bouquiner, je vais plutôt prendre des notes pour écrire le récit de mon aventure et retracer chaque moment sans rien oublier.
La nourriture à bord
Mes petits plaisirs en mer : du chocolat et de la sauce tomate ! Pour les repas en mer, je vais essayer de cuisiner des recettes italiennes. Beaucoup de riz, de couscous, de pâtes et je vais aussi faire germer des graines et me préparer des salades. Je vais essayer d’avoir une alimentation équilibrée. Bien sûr, je vais prendre des repas lyophilisés. à la différence de mon dernier tour du monde, je ne vais pas pouvoir beaucoup pêcher, j’irai sûrement trop vite : les poissons devront être bien entrainés !
Source : Team Plastique