Bord à bord et sous une lune éclatante avec Foncia (Michel Desjoyeaux) et Groupe Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) durant une grande partie de la nuit dernière, Spindrift racing est parvenu juste avant l’aube, de haute lutte, à décramponner un à un ces deux redoutables rivaux. Yann Guichard et ses hommes dévalent depuis sur la face occidentale de la presqu’île du Jutland aux allures proches du vent, sur une mer du Nord moins chaotique que la Baltique, en route directe vers la porte obligée située à moins de 80 milles de leurs étraves.
Cette trajectoire imposée leur permet pour l’heure de contrôler leurs adversaires mais le jeu va singulièrement s’ouvrir à l’approche des îles de Zélande dans le nord des Pays Bas, puis au passage du Pas de Calais, quand chaque équipage va abattre ses cartes pour franchir une dorsale anticyclonique et ses (très) faibles pressions. Le contournement du Danemark se termine cet après midi à des vitesses toujours honorables puisque Spindrift racing a déjà « avalé » plus de 400 milles en 24 heures. Guichard et ses hommes sont depuis entrés en Mer du Nord, installés dans leur régime de quart, et le mot d’ordre est à la récupération avant la grande bataille de petit temps annoncée à l’approche de la Manche.
C’est donc à grande vitesse, et dans des conditions de navigation difficiles que la flotte des MOD70 s’est extraite de la Mer Baltique et de ses pièges. Aux allures portantes puis travers au fort vent d’Ouest, de 25 à 30 nœuds, les grands trimarans ont maintenu toute la nuit des vitesses élevées. Leurs équipages y ont veillé, multipliant les changements de voilure, du gennaker à la trinquette en passant par le solent, prenant et défaisant des ris à la recherche permanente du meilleur compromis vitesse/ confort de navigation.
Confort ? Un terme qui fait sursauter quelque peu Yann Guichard à l’évocation d’une nuit fantasmagorique, sous une lune éblouissante qui rendait certes lisibles mais pas moins spectaculaires les énormes vagues chevauchées par Spindrift racing. Passé Skaegen Point, marque la plus septentrionale du Danemark, avec un fléchissement sensible de l’intensité du vent d’Ouest Sud Ouest, la mer s’est rangée quelque peu, autorisant l’organisation des rythmes de vie à bord du grand trimaran noir et blanc. Deux hommes sont ainsi en permanence à la barre et aux écoutes, tandis que deux hommes demeurent en veille, prêts à intervenir pour toute manœuvre « lourde » de type changement de voile, les deux derniers équipiers plongeant avec délectation dans les bras de Morphée.
Le temps des calmes et de la stratégie
Des premières 24 heures de course intenses, sportives à souhait, à vue de la concurrence ont ainsi donné le ton à cette première longue étape de l’European Tour. Yann Guichard n’en retient que la prise de commandement obtenue de haute lutte et qui lui permet d’appréhender la suite des événements dans la position de leader qu’il affectionne. « Musandam-Oman sail et Race for Water viennent d’opérer un petit décalage rendu nécessaire par le passage obligé d’une porte de sécurité placée en raison de l’important trafic maritime en cet endroit du globe, et de la présence d’importants champs pétrolifères. » explique-t-il, « Ils cherchent aussi un peu plus de pression dans l’ouest ». Les cinq MOD70 doivent en tout état de cause converger ce soir vers un même point de passage au large des îles Frisonnes. Mais au-delà de cette porte, chacun va y aller de son option et de son choix de route. « Dès ce soir, il va falloir faire des choix tout en surveillant nos petits camarades… » poursuit Yann.
La première étape de cet European Tour, démarrée sur les chapeaux de roue dans les embruns de la Mer Baltique, va dès ce soir prendre une connotation éminemment tactique dans les petits airs de la Mer du Nord puis de la Manche. Le rythme ne va certes pas baisser, car à l’ivresse des hautes vitesses va succéder la réflexion intellectuelle doublée d’une adaptation permanente de la garde robe du trimaran aux flux changeants de la météo.
Classement à 14h30 le 3 septembre 2012
1. Spindrift racing
2. Foncia (5,5 milles)
3. Groupe Edmond de Rothschild (14,2 milles)
4. Musandam-Oman Sail (49,3 milles)
5. Race for Water (70,6milles)
Source : Spindrift racing
Cette trajectoire imposée leur permet pour l’heure de contrôler leurs adversaires mais le jeu va singulièrement s’ouvrir à l’approche des îles de Zélande dans le nord des Pays Bas, puis au passage du Pas de Calais, quand chaque équipage va abattre ses cartes pour franchir une dorsale anticyclonique et ses (très) faibles pressions. Le contournement du Danemark se termine cet après midi à des vitesses toujours honorables puisque Spindrift racing a déjà « avalé » plus de 400 milles en 24 heures. Guichard et ses hommes sont depuis entrés en Mer du Nord, installés dans leur régime de quart, et le mot d’ordre est à la récupération avant la grande bataille de petit temps annoncée à l’approche de la Manche.
C’est donc à grande vitesse, et dans des conditions de navigation difficiles que la flotte des MOD70 s’est extraite de la Mer Baltique et de ses pièges. Aux allures portantes puis travers au fort vent d’Ouest, de 25 à 30 nœuds, les grands trimarans ont maintenu toute la nuit des vitesses élevées. Leurs équipages y ont veillé, multipliant les changements de voilure, du gennaker à la trinquette en passant par le solent, prenant et défaisant des ris à la recherche permanente du meilleur compromis vitesse/ confort de navigation.
Confort ? Un terme qui fait sursauter quelque peu Yann Guichard à l’évocation d’une nuit fantasmagorique, sous une lune éblouissante qui rendait certes lisibles mais pas moins spectaculaires les énormes vagues chevauchées par Spindrift racing. Passé Skaegen Point, marque la plus septentrionale du Danemark, avec un fléchissement sensible de l’intensité du vent d’Ouest Sud Ouest, la mer s’est rangée quelque peu, autorisant l’organisation des rythmes de vie à bord du grand trimaran noir et blanc. Deux hommes sont ainsi en permanence à la barre et aux écoutes, tandis que deux hommes demeurent en veille, prêts à intervenir pour toute manœuvre « lourde » de type changement de voile, les deux derniers équipiers plongeant avec délectation dans les bras de Morphée.
Le temps des calmes et de la stratégie
Des premières 24 heures de course intenses, sportives à souhait, à vue de la concurrence ont ainsi donné le ton à cette première longue étape de l’European Tour. Yann Guichard n’en retient que la prise de commandement obtenue de haute lutte et qui lui permet d’appréhender la suite des événements dans la position de leader qu’il affectionne. « Musandam-Oman sail et Race for Water viennent d’opérer un petit décalage rendu nécessaire par le passage obligé d’une porte de sécurité placée en raison de l’important trafic maritime en cet endroit du globe, et de la présence d’importants champs pétrolifères. » explique-t-il, « Ils cherchent aussi un peu plus de pression dans l’ouest ». Les cinq MOD70 doivent en tout état de cause converger ce soir vers un même point de passage au large des îles Frisonnes. Mais au-delà de cette porte, chacun va y aller de son option et de son choix de route. « Dès ce soir, il va falloir faire des choix tout en surveillant nos petits camarades… » poursuit Yann.
La première étape de cet European Tour, démarrée sur les chapeaux de roue dans les embruns de la Mer Baltique, va dès ce soir prendre une connotation éminemment tactique dans les petits airs de la Mer du Nord puis de la Manche. Le rythme ne va certes pas baisser, car à l’ivresse des hautes vitesses va succéder la réflexion intellectuelle doublée d’une adaptation permanente de la garde robe du trimaran aux flux changeants de la météo.
Classement à 14h30 le 3 septembre 2012
1. Spindrift racing
2. Foncia (5,5 milles)
3. Groupe Edmond de Rothschild (14,2 milles)
4. Musandam-Oman Sail (49,3 milles)
5. Race for Water (70,6milles)
Source : Spindrift racing
