Tour Voile / A Gruissan, Ile de France s'impose devant Courrier Dunkerque

Dès 7h00 sur le port de Roses, c’est l’affluence. Les équipages arrivent peu à peu pour être présents. Comme prévu, le vent monte, doucement mais sûrement, les prévisions annoncent plus de 30 nœuds de Nord Ouest. La mer forte risque de rendre le passage des Caps Creus et Cerbère dangereux et imprévisible.

Ile de France s'impose à Gruissan
Credit : JM Liot/ASO

L’incertitude règne donc avant que Christophe Guamont, le directeur de course ne prenne la parole d’autant que les coureurs ont été prévenus la veille d’une possibilité de départ en convoyage. Déjà, la houle est bien trop mauvaise, Creus a hérité du surnom de « Cap Horn de la Méditerranée ». Le comité ne s'y trompe pas, c’est annoncé : la première partie du ralliement se fera en convoyage, au moteur et sous tourmentin. La direction de course annonce cependant qu'elle envisage de donner un départ à mi-chemin, après le passage des caps, devant les plages d'Argelès. Les 14 monotypes s’élanceront alors pour une étape raccourcie à 33 milles pour un coefficient 1.

Top départ devant Argelès
10h30. Le Cap Creus tient ses promesses : une vilaine houle serrée balade les bateaux, les malmène même, sous tourmentin, les M34 sont des bouchons. 25 milles plus tard, le vent souffle entre 15 et 20 nœuds, la mer se range, à 14h09, le coup de pistolet sonne le réveil des concurrents. Départ d'Argelès au près, arrivée à Gruissan prévue pour la fin de l'après-midi. Grand voile haute et solent intermédiaire devant, les marins retrouvent le chemin du rappel. La mer est bleue, mais elle est surtout nettement moins froide qu'en Bretagne, les assauts des vagues n'en seront que moins désagréables. A la bouée de dégagement, c'est Ville de Genève Carrefour Prévention qui brille, devant les Bretons de Troussel et les Franciliens de Pahun, lesquels plaisantaient ce matin même en arborant au passage du fameux roc, un panneau clamant « Cap Creus, le 21/07/2012 », tels des Cap Horniers ironiques.

Le vent monte, 22, 25 puis 28 nœuds, le clapot méditerranéen n'est pas non plus un cadeau, la mer est cassante, les vagues serrées. Les bateaux plantes des pieux, les grands voiles faseyent, choquées pour supporter les conditions. « C'est velu !» comme le prévoyait ce matin Mathieu Renaud sur Courrier Dunkerque 3, la mer est blanche et les matelas de plage volent bas au gré des vagues et des risées, arrachés aux touristes sur les plages. A bord, c'est humide, mais il fait bon, très bon dehors.

Les leaders à l'attaque
Courrier Dunkerque donne le LA, Daniel Souben est maitre d'orchestre soigneux dans ces conditions ; son principal rival TPM Coych est dans son sillage ; au rappel, les gars de Fabien Henry donnent tout. Les régleurs de GV seront très probablement épuisés eux aussi, ça régule en permanence sur les M34 qui jouent à saute-mouton sur les vagues et supportent les surventes occasionnées par le relief et les différents caps. La conduite de barre est précise et essentielle, pour gagner petit rien par petit rien, longueur par longueur sur cette avant-dernière étape de ralliement : tout se fait pratiquement sur un bord.

A ce petit jeu, Nicolas Troussel, chapeau vissé sur la tête, fait parler l'expérience : deux victoires sur la solitaire du Figaro, ça vous forme un barreur ! Bretagne Crédit Mutuel Elite est au contact des leaders.
Un peu plus au vent, près de la côte, Île de France, les Suisses de Ville de Genève Carrefour Prévention et les Omanais de BAE Systems progressent vite et bien. Quant aux amateurs de Bienne Voile, ils font l’une de leurs meilleures courses et sont actuellement en11ème position. Saint Cyprien, Canet en Roussillon, Sainte Marie, Barcarès, Leucate, … Le Languedoc Roussillon défile devant les étraves des M34.

Daniel Souben – skipper, Courrier Dunkerque 3
" C'est une bonne journée, nous refaisons une bonne manche devant TPM Coych, ce n'est qu'un petit point de pris mais c'est déjà ça, d'autant que les écarts sont faibles. Il a fallu batailler ferme, nous avions un petit déficit de vitesse par rapport à eux, nous avons fait un bon départ mais il a fallu les contenir jusqu'au bout. Tant que TPM n'était pas très bien, on pouvait faire un bon jackpot, en fait, ils ont traversé les dévents et ils sont revenus rien qu'en vitesse. Dans ces conditions-là, ils ont un petit plus indéniable. "

Fabien Henry – Skipper, TPM Coych
" La décision de faire un convoyage jusqu'à Argelès était plus prudente. Nous savions qu'en partant d'Argelès, ça allait fermer pas mal le jeu. Cela s’annonçait sur un bord. On savait que le bord de dégagement serait important et nous... nous nous sommes un peu ratés. Nous nous sommes faits sortir par Île de France, et du coup nous nous sommes un peu déphasés. Sur le reaching, nous avons vraiment bien bossé, pas mal tourné aussi : la GV réclame pas mal de régulation. Seb (Col) à la barre a été très exigeant avec l'équipage, c'est ce qu'il fallait faire car c'était compliqué. Il a bien fait marcher le bateau et on a fondu en vitesse sur le paquet de tête. Avec Dunkerque, on va se regarder c'est sûr. Il reste un coefficient 3, peut-être dans le petit temps, je pense que ça va se jouer là..."

Classement à l'arrivée à Gruissan :
1 - ILE DE FRANCE – Jimmy Pahun
2 - COURRIER DUNKERQUE 3 - Daniel Souben
3 - TOULON PROVENCE MEDITERRANEE –COYCH - Fabien Henry
4 - VILLE DE GENEVE – CARREFOUR PREVENTION - Jérôme Clerc / Elodie Mettraux
5 - BRETAGNE - CREDIT MUTUEL ELITE  - Nicolas Troussel
6 - BAE SYSTEMS - Cédric Pouligny
7 - NANTES SAINT NAZAIRE - E.LECLERC  - Corentin Douguet

Classement général :
1 - TOULON PROVENCE MEDITERRANEE –COYCH - Fabien Henry / Tugdual Becquemie, 731 pts
2 - COURRIER DUNKERQUE 3  - Daniel Souben, 729 pts
3 - BRETAGNE - CREDIT MUTUEL ELITE - Nicolas Troussel, 695 pts

Source : Tour Voile