24 heures après le départ de Saint Gilles Croix de Vie, cette ultime étape tient toutes ses promesses. On vous annonçait du suspense, il y en a à foison ! En tête de la flotte, le carré d'as du classement général provisoire se bat dans un mouchoir de poche. Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), en tête au Raz de Sein à 14h44, est devenu l'homme à battre.
La nuit dernière, le passage de Belle-Ile a mis un premier ordre dans la hiérarchie. Mais il y avait beaucoup à jouer et de quoi se refaire dès les premières lueurs du jour lorsque la flotte s'est mise à tricoter dans tous les sens, de l'archipel des Glénan jusqu'à la pointe de Penmarc'h, pour exploiter les petites bascules et progresser face au courant.
Parti avec le groupe qui avait choisi de passer sous le vent de Belle-Ile, Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) mène le bal depuis cette nuit. Peu avant l'heure du goûter, il empruntait en tête le Raz de Sein, poussé par un courant favorable, le reste de la meute alignée dans son tableau arrière. En mer d'Iroise, la flotte évolue à nouveau sur un bord bâbord, au bon plein, en direction du phare du Four. Pas facile, pourtant, de se résoudre à aller dormir. Car le vent d'ouest qui accompagne les 36 figaristes depuis le départ (et qui les portera jusqu'à l'arrivée) est particulièrement facétieux : les variations en force (entre 8 et 18 nœuds) et en direction (30 à 40 degrés) sont incessantes et il faut constamment réadapter sa route et ses réglages.
Troisième étape et classement général : même combat
C'est le prix à payer pour gagner les mètres qui se transformeront en précieuses minutes, dans deux jours, sur la ligne d'arrivée à Cherbourg. C'est ce qu'est en train de faire le leader du classement général Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) qui s'échine depuis 24 heures à revenir dans le match après un départ en demi-teinte. Pointé en 9e position hier après-midi, il talonne désormais le 3e, Nicolas Lunven (Generali). Les deux hommes ont d'ailleurs offert un spectacle superbe au niveau de La Plate qu'ils ont doublée bord à bord dans un beau rayon de lumière. « Il faut rester vigilant, confiait Yann en fin de matinée à la VHF. Mes petits copains naviguent bien, ils ne font pas d'erreur. L'idéal serait que je sois devant et j'y travaille assidûment ».
En milieu d'après-midi, toute la flotte évoluait au bon plein, bâbord amures, dans un vent d'ouest de 14 à 15 nœuds et une mer agitée. Le courant sera favorable pour passer le chenal du Four et dès 20 heures ce soir, les 36 Figaro Bénéteau attaqueront le quatrième grand tronçon de parcours : une traversée de la Manche de 90 milles en direction du phare de Wolf Rock. D'ici là, le jeu de placement et la course de vitesse au près continue…
Ils ont dit :
Jeanne Grégoire (Banque Populaire), 5e :
" Je me fends la gueule ! On ne dort pas beaucoup pour l'instant. Quand tu batailles avec le bon paquet, c'est tout de suite beaucoup plus drôle. Après je suis dans une position pas très confortable parce que je suis sous le vent et on approche du raz de Sein, il faudrait mieux être au vent. On verra bien comment on va s'en dépatouiller. Je pense que les mecs qui sont passés au vent de Belle-Ile ont eu un petit moment de bad... Mais quand on voit où on est et tout de ce qu'il reste à faire... Le vent bouge beaucoup, tu es obligé d'être dessus. Là je suis sous pilote et c'est pas terrible. Mais on ne va pas se plaindre, il ne pleut pas ! En plus on passe chez nous. Avec Nico (Lunven), on va mettre la "mogette" derrière parce qu'on est chez nous maintenant ! C'est comme si on était en entraînement à Port La Forêt ".
Yoann Richomme (DLBC), 9e :
" Ca va bien ! Je fais attention à mon épaule, c'est moyen mais ça devrait le faire. J'ai pris une option tout seul cette nuit ce qui m'a permis de recoller un peu au paquet de tête parce que j'avais perdu dans la nuit. Depuis ce matin 4 heures, on est un peu collé à la barre parce que les conditions sont hyper variables, on a besoin d'être dessus tout le temps. On va passer le raz de Sein d'ici 1h30/2h et après on sera au travers et ce sera plus facile d'aller se reposer. Maintenant ça va un peu dérouler tout droit et si j'accroche le bon paquet ça devrait le faire, il ne devrait pas y avoir de rebondissement normalement. Je suis assez content, j'ai hâte d'aller passer le raz de Sein pour aller manger un bout. Sur l'eau on a entre 8 et 18 nœuds, ça oscille de 40°. On a pas mal de petits fronts désagrégés sur la route. Mais là ça s'éclaircit, on devrait avoir une route dégagée jusqu'au raz de Sein".
Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises), 4e :
" J'ai commencé par un départ classique, un départ derrière… On a longé la côte vendéenne jusqu'à Saint Jean de Monts. Et puis on est passé entre Belle-Ile, Houat et Hoëdic. On est allé chercher une renverse de courants qui nous a permis de faire un peu moins de chemin que les copains et puis on a eu un peu de chance en arrivant aux Glénan où on a eu une petite bascule de vent qui nous a permis de nous recaler devant. Depuis on est au louvoyage, on tire des bords, on essaye d'exploiter au mieux les bascules de vent. On fait route directe sur le Raz de Sein, et on s'apprête à le passer contre le courant. J'ai quand même eu un petit coup de stress les premières heures de course et il se trouvait que les 3 principaux concurrents se trouvaient devant et ils sont toujours tous les 3 devant. Je préférerais les avoir derrière. J'y travaille ! Je me donne les moyens et fais tout pour les rattraper. J'ai dormi un peu cette nuit car j'ai pas mal donné ces dernières heures en terme de vitesse et de concentration. A partir de Saint Gilles c'est un terrain de jeux que je connais bien, beaucoup d'entraînements et de convoyages et de régates, les schémas sont assez clairs dans ma tête à part en arrivant sur Penmarc'h. Je ne sais jamais comment aborder cette côte. J'ai donc décidé de minimiser les risques je me suis rangé comme tous les petits copains à terre. "
Thomas Normand (Financière de l'Echiquier), 16e (1er bizuth au général) :
" J'ai eu un passage assez difficile dans les Glénan cette nuit. Je vois toujours Julien, c'est un peu embêtant qu'il soit quelques milles devant mais le jeu est encore ouvert. J'essaye de me dire qu'il peut se passer encore pas mal de choses et qu'il faut en profiter. Et ça ne sert à rien de se faire un ulcère, il y aura encore des occasions de revenir et puis c'est la dernière étape de La Solitaire et il faut la vivre pleinement.
C'est dur de dormir, le vent a été plus capricieux que prévu, j'ai dormi 2 fois 10 minutes. Donc cette nuit il va falloir dormi un peu. Mon objectif principal pour les prochaines heures est de récupérer les quelques milles que j'ai perdu par rapport à Julien et dormir un peu pour ne pas faire de bêtises le long des côtes anglaises…"
Classement à 15 heures
1 SKIPPER MACIF 2012 Fabien Delahaye
2 VENDEE Morgan Lagravière à 0.4
3 GENERALI Nicolas Lunven à 0.6
4 Groupe Queguiner / Journal des entreprises Yann Elies à 0.7
5 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire à 0.9
Source : La Solitaire
Credit : A.Courcoux
La nuit dernière, le passage de Belle-Ile a mis un premier ordre dans la hiérarchie. Mais il y avait beaucoup à jouer et de quoi se refaire dès les premières lueurs du jour lorsque la flotte s'est mise à tricoter dans tous les sens, de l'archipel des Glénan jusqu'à la pointe de Penmarc'h, pour exploiter les petites bascules et progresser face au courant.
Parti avec le groupe qui avait choisi de passer sous le vent de Belle-Ile, Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) mène le bal depuis cette nuit. Peu avant l'heure du goûter, il empruntait en tête le Raz de Sein, poussé par un courant favorable, le reste de la meute alignée dans son tableau arrière. En mer d'Iroise, la flotte évolue à nouveau sur un bord bâbord, au bon plein, en direction du phare du Four. Pas facile, pourtant, de se résoudre à aller dormir. Car le vent d'ouest qui accompagne les 36 figaristes depuis le départ (et qui les portera jusqu'à l'arrivée) est particulièrement facétieux : les variations en force (entre 8 et 18 nœuds) et en direction (30 à 40 degrés) sont incessantes et il faut constamment réadapter sa route et ses réglages.
Troisième étape et classement général : même combat
C'est le prix à payer pour gagner les mètres qui se transformeront en précieuses minutes, dans deux jours, sur la ligne d'arrivée à Cherbourg. C'est ce qu'est en train de faire le leader du classement général Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) qui s'échine depuis 24 heures à revenir dans le match après un départ en demi-teinte. Pointé en 9e position hier après-midi, il talonne désormais le 3e, Nicolas Lunven (Generali). Les deux hommes ont d'ailleurs offert un spectacle superbe au niveau de La Plate qu'ils ont doublée bord à bord dans un beau rayon de lumière. « Il faut rester vigilant, confiait Yann en fin de matinée à la VHF. Mes petits copains naviguent bien, ils ne font pas d'erreur. L'idéal serait que je sois devant et j'y travaille assidûment ».
En milieu d'après-midi, toute la flotte évoluait au bon plein, bâbord amures, dans un vent d'ouest de 14 à 15 nœuds et une mer agitée. Le courant sera favorable pour passer le chenal du Four et dès 20 heures ce soir, les 36 Figaro Bénéteau attaqueront le quatrième grand tronçon de parcours : une traversée de la Manche de 90 milles en direction du phare de Wolf Rock. D'ici là, le jeu de placement et la course de vitesse au près continue…
Ils ont dit :
Jeanne Grégoire (Banque Populaire), 5e :
" Je me fends la gueule ! On ne dort pas beaucoup pour l'instant. Quand tu batailles avec le bon paquet, c'est tout de suite beaucoup plus drôle. Après je suis dans une position pas très confortable parce que je suis sous le vent et on approche du raz de Sein, il faudrait mieux être au vent. On verra bien comment on va s'en dépatouiller. Je pense que les mecs qui sont passés au vent de Belle-Ile ont eu un petit moment de bad... Mais quand on voit où on est et tout de ce qu'il reste à faire... Le vent bouge beaucoup, tu es obligé d'être dessus. Là je suis sous pilote et c'est pas terrible. Mais on ne va pas se plaindre, il ne pleut pas ! En plus on passe chez nous. Avec Nico (Lunven), on va mettre la "mogette" derrière parce qu'on est chez nous maintenant ! C'est comme si on était en entraînement à Port La Forêt ".
Yoann Richomme (DLBC), 9e :
" Ca va bien ! Je fais attention à mon épaule, c'est moyen mais ça devrait le faire. J'ai pris une option tout seul cette nuit ce qui m'a permis de recoller un peu au paquet de tête parce que j'avais perdu dans la nuit. Depuis ce matin 4 heures, on est un peu collé à la barre parce que les conditions sont hyper variables, on a besoin d'être dessus tout le temps. On va passer le raz de Sein d'ici 1h30/2h et après on sera au travers et ce sera plus facile d'aller se reposer. Maintenant ça va un peu dérouler tout droit et si j'accroche le bon paquet ça devrait le faire, il ne devrait pas y avoir de rebondissement normalement. Je suis assez content, j'ai hâte d'aller passer le raz de Sein pour aller manger un bout. Sur l'eau on a entre 8 et 18 nœuds, ça oscille de 40°. On a pas mal de petits fronts désagrégés sur la route. Mais là ça s'éclaircit, on devrait avoir une route dégagée jusqu'au raz de Sein".
Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises), 4e :
" J'ai commencé par un départ classique, un départ derrière… On a longé la côte vendéenne jusqu'à Saint Jean de Monts. Et puis on est passé entre Belle-Ile, Houat et Hoëdic. On est allé chercher une renverse de courants qui nous a permis de faire un peu moins de chemin que les copains et puis on a eu un peu de chance en arrivant aux Glénan où on a eu une petite bascule de vent qui nous a permis de nous recaler devant. Depuis on est au louvoyage, on tire des bords, on essaye d'exploiter au mieux les bascules de vent. On fait route directe sur le Raz de Sein, et on s'apprête à le passer contre le courant. J'ai quand même eu un petit coup de stress les premières heures de course et il se trouvait que les 3 principaux concurrents se trouvaient devant et ils sont toujours tous les 3 devant. Je préférerais les avoir derrière. J'y travaille ! Je me donne les moyens et fais tout pour les rattraper. J'ai dormi un peu cette nuit car j'ai pas mal donné ces dernières heures en terme de vitesse et de concentration. A partir de Saint Gilles c'est un terrain de jeux que je connais bien, beaucoup d'entraînements et de convoyages et de régates, les schémas sont assez clairs dans ma tête à part en arrivant sur Penmarc'h. Je ne sais jamais comment aborder cette côte. J'ai donc décidé de minimiser les risques je me suis rangé comme tous les petits copains à terre. "
Thomas Normand (Financière de l'Echiquier), 16e (1er bizuth au général) :
" J'ai eu un passage assez difficile dans les Glénan cette nuit. Je vois toujours Julien, c'est un peu embêtant qu'il soit quelques milles devant mais le jeu est encore ouvert. J'essaye de me dire qu'il peut se passer encore pas mal de choses et qu'il faut en profiter. Et ça ne sert à rien de se faire un ulcère, il y aura encore des occasions de revenir et puis c'est la dernière étape de La Solitaire et il faut la vivre pleinement.
C'est dur de dormir, le vent a été plus capricieux que prévu, j'ai dormi 2 fois 10 minutes. Donc cette nuit il va falloir dormi un peu. Mon objectif principal pour les prochaines heures est de récupérer les quelques milles que j'ai perdu par rapport à Julien et dormir un peu pour ne pas faire de bêtises le long des côtes anglaises…"
Classement à 15 heures
1 SKIPPER MACIF 2012 Fabien Delahaye
2 VENDEE Morgan Lagravière à 0.4
3 GENERALI Nicolas Lunven à 0.6
4 Groupe Queguiner / Journal des entreprises Yann Elies à 0.7
5 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire à 0.9
Source : La Solitaire