Pour sa première course océanique à bord de FenêtréA-Cardinal 3, Erwan Le Roux est à l'épreuve du feu. Trois jours après son départ sur les eaux du Saint-Laurent, si le Morbihannais et ses hommes s'imposent comme les leaders incontestés de la Transat Québec-Saint-Malo avec désormais 80 milles d'avance sur leurs poursuivants, à bord l'inconfort règne. Soumis depuis 24 heures à une navigation au près dans une mer formée, les quatre marins commencent tout juste à entrevoir des heures meilleures mais doivent aussi accepter l'idée que la dépression qu'ils espéraient devancer va d'avantage les accompagner de ses disgrâces... En Class40, Riechers seul contre tous tandis que Partouche devait se dérouter suite à la rupture d’une ferrure sur le bout-dehors.
Dimanche dernier, en quittant les pontons de Québec , Erwan Le Roux entrevoyait un scénario idéal pour l'entame de la Transat, à la condition notamment de pouvoir partir suffisamment vite pour pouvoir passer devant un phénomène dépressionnaire. Dans les faits, la situation météo réserve un tout autre menu aux marins. Ainsi, ces derniers sont-ils soumis à une navigation au près dans une mer formée qui les oblige à subir plus qu'à décider strictement de leur sort. Un régime qui ne les a pas empêché pour autant de passer toutes les bouées du Saint-Laurent en leader et de prendre la tête avec près de 80 milles d'avance. Bénéficiant d'une relative accalmie dans la journée, le skipper de FenêtréA-Cardinal en profitait pour donner des nouvelles : " Ca ne se passe pas comme prévu ! On n'avait pas prévu de faire autant de près. On tape des pioches depuis quelques temps et c'est très inconfortable. La vie n'est pas simple à bord de FenêtréA-Cardinal, mais c'est de mieux en mieux. La preuve, on arrive à donner des nouvelles, ce qui nous était impossible hier !" L'occasion également de revenir sur le départ et ces premières heures de course : " Tout ce monde sur les digues, c'était grandiose. Ce soleil, cette chaleur, on en a profité un maximum à bord. Je pense qu'on a plutôt bien navigué et fait deux-trois jolis coups qui nous ont permis de creuser l'écart. Mais il n'a pas été facile d'aller chercher les bouées, surtout les trois premières, à cause de l'instabilité du vent. Après la bouée de Sainte-Anne, il a fallu aller chercher Gaspé. Nous sommes partis au près et la mer a commencé à se lever. Nous avons viré à trois longueurs des récifs, dans 25 nœuds et sous trois ris/trinquette. C'était très joli mais un peu chaud ! "
Un bizuth enthousiaste
Une perspective et des difficultés qui n'entament en rien l'enthousiasme du bizuth du bord, Yvon Cardinal : " La journée d'hier a été très difficile pour moi. Aujourd'hui ça va mieux. Le départ a été magique, superbe ! Nous avons démarré très fort en doublant tout le monde. Depuis la Roche Percé, nous sommes très secoués mais globalement ça se passe bien. Pour des néophytes comme moi, il y a plein de petits détails liés au confort et à la sécurité à gérer dans ces conditions là. J'appends. Il y a une grande différence entre l'idée que je me faisais de ce qu'Erwan et ses équipiers vivaient en course et la réalité. Je me rends compte que l'anticipation est le maître mot. C'est une belle découverte !"
Changement en perspective
Les conditions devraient changer de manière assez franche dans les prochaines heures, imposant même un épisode de calme aux marins. Mais avec le programme rencontré jusqu'à ce soir, la gestion globale est de rigueur et les hommes comme la machine font l'objet de toutes les attentions : " On essaye de gérer notre course comme il faut, mais notre priorité est surtout de préserver les hommes et la machine. Nous allons maintenant chercher Saint-Pierre-et-Miquelon, à 70 milles devant nous. On ne va vraisemblablement pas pouvoir passer devant la dépression. On va avoir un peu de molle d'Est dans les prochaines heures et demain, on devrait toucher du Sud qui nous emmènera vers le large ".
Temps à battre sur la Transat Québec Saint-Malo en Multi 50 : 11 j 3 h 19 min (détenu par Franck-Yves Escoffier sur Crêpes Whaou !2)
En Class40, Riechers seul contre tous
Quelque peu ralenti à la mi-journée par un petit recalage dans l’est rendu nécessaire par la brutale rotation des vents de nord-ouest au secteur sud-est, l’Allemand Joerg Riechers (Mare) est bien, depuis sa prise de pouvoir au passage de la marque de Sainte-Anne-des-Monts dans la nuit de lundi à mardi le solide leader que l’on attendait. En compagnie de sa « All-Star Team » Rémi Aubrun, Sam Manuard et Ryan Breymaier, il n’a cessé d’appuyer sur l’accélérateur depuis Percé au point de porter un moment son avance à 44 milles. Son petit recalage évoqué plus haut le remet à une portée moins conséquente de ces poursuivants les plus acharnés, le quatuor infernal qui semble se relayer pour donner à cette chasse un tempo des plus soutenu aux allures de « reaching » si appréciées des Class40.
Premier de cordée dans cet exercice de poursuite en ce 4ème après-midi de course, Fabrice Amédéo (Geodis) prend à son tour un relais appuyé qui relègue momentanément Thierry Bouchard (Comiris-Elior) et Sébastien Rogues (Generation Eole- GDF Suez) à une dizaine de milles. Le marin montagnard Aurélien Ducroz (Latitude Neige-Longitude Mer), remarquable depuis les premières minutes de course, cravache pour demeurer au plus près de ce bloc leader désormais sous la menace de se voir « avalé » par le peloton qu’emmène présentement Stéphane Lediraison (IXBlue).
La baie du Saint-Laurent a considérablement ouvert le terrain de jeu des Class40 qui, une fois la dernière marque de Percé franchie, ont profité du vent fort de nord-ouest pour entrer enfin dans un exercice de vitesse pure, on l’imagine, très apprécié des marins soumis à tous les caprices du Saint-Laurent depuis le départ dimanche dernier de Québec.
Partouche, seule victime du Saint-Laurent
Suite à la rupture d’une ferrure sur le bout-dehors de son Class40 Partouche, Christophe Coatnoan a ainsi indiqué, peu avant 19h (1h00 du matin heure française), à Jean-Claude Maltais, directeur de course de la Transat Québec Saint-Malo, qu’il se déroutait vers la Marina de Gaspé afin de réparer. Sur place, un soudeur professionnel attendait le bateau afin d’effectuer la réparation et Partouche est reparti à 6 heures de matin heure française.
Classements à 19 h 15
Open
1 FenêtréA Cardinal 3 Erwan Leroux
2 Vers un Monde sans SIDA Erik Nigon
3 Vento di Sardegna Andrea Mura
Class40
1 Mare Jörg Riechers Distance restante : 2336.0
2 Geodis Fabrice Amedeo / Armel Tripon
3 Eole Generation - GDF SUEZ Sébastien Rogues
Sources : Fenetrea Cardinal et Quebec Saint-Malo
Credit : JM Liot
Dimanche dernier, en quittant les pontons de Québec , Erwan Le Roux entrevoyait un scénario idéal pour l'entame de la Transat, à la condition notamment de pouvoir partir suffisamment vite pour pouvoir passer devant un phénomène dépressionnaire. Dans les faits, la situation météo réserve un tout autre menu aux marins. Ainsi, ces derniers sont-ils soumis à une navigation au près dans une mer formée qui les oblige à subir plus qu'à décider strictement de leur sort. Un régime qui ne les a pas empêché pour autant de passer toutes les bouées du Saint-Laurent en leader et de prendre la tête avec près de 80 milles d'avance. Bénéficiant d'une relative accalmie dans la journée, le skipper de FenêtréA-Cardinal en profitait pour donner des nouvelles : " Ca ne se passe pas comme prévu ! On n'avait pas prévu de faire autant de près. On tape des pioches depuis quelques temps et c'est très inconfortable. La vie n'est pas simple à bord de FenêtréA-Cardinal, mais c'est de mieux en mieux. La preuve, on arrive à donner des nouvelles, ce qui nous était impossible hier !" L'occasion également de revenir sur le départ et ces premières heures de course : " Tout ce monde sur les digues, c'était grandiose. Ce soleil, cette chaleur, on en a profité un maximum à bord. Je pense qu'on a plutôt bien navigué et fait deux-trois jolis coups qui nous ont permis de creuser l'écart. Mais il n'a pas été facile d'aller chercher les bouées, surtout les trois premières, à cause de l'instabilité du vent. Après la bouée de Sainte-Anne, il a fallu aller chercher Gaspé. Nous sommes partis au près et la mer a commencé à se lever. Nous avons viré à trois longueurs des récifs, dans 25 nœuds et sous trois ris/trinquette. C'était très joli mais un peu chaud ! "
Un bizuth enthousiaste
Une perspective et des difficultés qui n'entament en rien l'enthousiasme du bizuth du bord, Yvon Cardinal : " La journée d'hier a été très difficile pour moi. Aujourd'hui ça va mieux. Le départ a été magique, superbe ! Nous avons démarré très fort en doublant tout le monde. Depuis la Roche Percé, nous sommes très secoués mais globalement ça se passe bien. Pour des néophytes comme moi, il y a plein de petits détails liés au confort et à la sécurité à gérer dans ces conditions là. J'appends. Il y a une grande différence entre l'idée que je me faisais de ce qu'Erwan et ses équipiers vivaient en course et la réalité. Je me rends compte que l'anticipation est le maître mot. C'est une belle découverte !"
Changement en perspective
Les conditions devraient changer de manière assez franche dans les prochaines heures, imposant même un épisode de calme aux marins. Mais avec le programme rencontré jusqu'à ce soir, la gestion globale est de rigueur et les hommes comme la machine font l'objet de toutes les attentions : " On essaye de gérer notre course comme il faut, mais notre priorité est surtout de préserver les hommes et la machine. Nous allons maintenant chercher Saint-Pierre-et-Miquelon, à 70 milles devant nous. On ne va vraisemblablement pas pouvoir passer devant la dépression. On va avoir un peu de molle d'Est dans les prochaines heures et demain, on devrait toucher du Sud qui nous emmènera vers le large ".
Temps à battre sur la Transat Québec Saint-Malo en Multi 50 : 11 j 3 h 19 min (détenu par Franck-Yves Escoffier sur Crêpes Whaou !2)
En Class40, Riechers seul contre tous
Quelque peu ralenti à la mi-journée par un petit recalage dans l’est rendu nécessaire par la brutale rotation des vents de nord-ouest au secteur sud-est, l’Allemand Joerg Riechers (Mare) est bien, depuis sa prise de pouvoir au passage de la marque de Sainte-Anne-des-Monts dans la nuit de lundi à mardi le solide leader que l’on attendait. En compagnie de sa « All-Star Team » Rémi Aubrun, Sam Manuard et Ryan Breymaier, il n’a cessé d’appuyer sur l’accélérateur depuis Percé au point de porter un moment son avance à 44 milles. Son petit recalage évoqué plus haut le remet à une portée moins conséquente de ces poursuivants les plus acharnés, le quatuor infernal qui semble se relayer pour donner à cette chasse un tempo des plus soutenu aux allures de « reaching » si appréciées des Class40.
Premier de cordée dans cet exercice de poursuite en ce 4ème après-midi de course, Fabrice Amédéo (Geodis) prend à son tour un relais appuyé qui relègue momentanément Thierry Bouchard (Comiris-Elior) et Sébastien Rogues (Generation Eole- GDF Suez) à une dizaine de milles. Le marin montagnard Aurélien Ducroz (Latitude Neige-Longitude Mer), remarquable depuis les premières minutes de course, cravache pour demeurer au plus près de ce bloc leader désormais sous la menace de se voir « avalé » par le peloton qu’emmène présentement Stéphane Lediraison (IXBlue).
La baie du Saint-Laurent a considérablement ouvert le terrain de jeu des Class40 qui, une fois la dernière marque de Percé franchie, ont profité du vent fort de nord-ouest pour entrer enfin dans un exercice de vitesse pure, on l’imagine, très apprécié des marins soumis à tous les caprices du Saint-Laurent depuis le départ dimanche dernier de Québec.
Partouche, seule victime du Saint-Laurent
Suite à la rupture d’une ferrure sur le bout-dehors de son Class40 Partouche, Christophe Coatnoan a ainsi indiqué, peu avant 19h (1h00 du matin heure française), à Jean-Claude Maltais, directeur de course de la Transat Québec Saint-Malo, qu’il se déroutait vers la Marina de Gaspé afin de réparer. Sur place, un soudeur professionnel attendait le bateau afin d’effectuer la réparation et Partouche est reparti à 6 heures de matin heure française.
Classements à 19 h 15
Open
1 FenêtréA Cardinal 3 Erwan Leroux
2 Vers un Monde sans SIDA Erik Nigon
3 Vento di Sardegna Andrea Mura
Class40
1 Mare Jörg Riechers Distance restante : 2336.0
2 Geodis Fabrice Amedeo / Armel Tripon
3 Eole Generation - GDF SUEZ Sébastien Rogues
Sources : Fenetrea Cardinal et Quebec Saint-Malo
