ITW / Vainqueurs à Lorient, les hommes de Groupama 4 racontent

Sur le bateau français, on profite ! De retour à la maison après 8 mois de course, Franck Cammas et ses hommes sont rentrés à la Base des Sous-Marins, leur camp d'entraînement, en vainqueur. Avec en prime une très (très) belle opération au général, les hommes de Groupama 4 reviennent sur cette étape 8. 


Franck Cammas et ses hommes, vainqueurs à Lorient
Credit : E.Allaire


Franck Cammas
« J'en rêvais, tout l'équipage en rêvait ! Sur une étape courte comme celle-là, la moindre erreur coûte cher. Avec notre problème de grand-voile à peine deux jours avant l'arrivée, on s'est tous dit que c'était fini… Quand on a pu réparer, on est revenu dans le match : hier soir, c'était un peu en bordure des limites, mais c'est passé. On a pris des risques comme les autres : c'était à celui qui lâchait en premier… Très belle dernière nuit de course. Une dépression aussi violente en juin, ce n'était pas prévu ! Cela veut dire que Lorient est une bonne base pour s'entraîner. Groupama 4 est vraiment un bon bateau de brise et tout l'équipage a bien progressé. On va pouvoir se relâcher et faire la fête à la maison : c'est sympa de retrouver ses copains après huit mois de tour du monde. »

Jean-Luc Nélias
« Il y avait deux points délicats : savoir où il fallait empanner et comment. On a été assez fusionnel avec Franck et le choix a été vite fait : on avait le timing mais ce qui restait délicat, c'était la manœuvre elle-même. On avait le choix entre empanner avec la toile du moment, réduire en grand en affalant une voile, virer de bord… Il y avait 45 nœuds de vent à ce moment là ! C'est une manœuvre « ça passe ou ça casse ». On a choisi la version agressive… On a pris des risques parce qu'on était à vue avec Telefonica qui a effectué sa manœuvre au même moment. Il fallait donc prendre des risques. Dans ces conditions extrêmes, on ne peut pas aller sur la plage avant, il faut ralentir le bateau. On a bien vu sur les traces que tout le monde avait ses petits soucis. Là, on fait carton plein avec la deuxième place de Camper ! C'est l'étape « Monsieur Plus »… »

Charles Caudrelier
« C'était dur parce que quand nous avons voulu réduire avec Puma pour calmer le jeu dans le plus fort de la tempête, Telefonica nous a redoublé avec encore plein de toile ! On a été obligé de répondre en attaquant aussi pendant douze heures… C'était un peu limite, mais si c'est impressionnant, le bateau se comporte très bien. Surtout Groupama 4 qui affectionne la brise : on a pas eu beaucoup d'occasion d'avoir de la brise portante depuis le départ d'Alicante, alors là, c'était notre heure ! Rien n'est joué parce que la flotte est très homogène et c'est facile de terminer quatrième ou pire : il reste encore trois courses et tout peut arriver. Là c'est l'euphorie, mais dans deux semaines on reprend le match. Nerveusement, c'était l'étape la plus dure de ma carrière parce qu'il y avait beaucoup de pression ! »

Thomas Coville
« La nuit dernière était d'anthologie ! On a poussé très loin : à la barre, on se relayait souvent parce que l'étrave plantait et on ne savait pas trop comment elle allait sortir… Dans cette bagarre énorme, on s'en est bien sorti en marquant des points très importants. C'était une nuit exceptionnelle. Ce fut une manche courte, mais sans temps mort et d'une intensité incroyable. Et tellement d'émotion en arrivant : mon trimaran Sodebo est venu nous accueillir : génial ! Maintenant, on a bouclé une boucle et quand je revis les moments qu'on a passé depuis huit mois, il y a eu des instants très forts et difficiles… Mais c'est un beau voyage qui va s'achever. »

Laurent Pagès
« C'était super de découvrir Groix ce matin ! C'est particulièrement plaisant quand on a fait un tour du monde… On n'est jamais complètement serein quand on est devant : on a déjà démâté alors que nous étions en tête avant le Brésil, alors on ne s'emporte pas… On a commencé à se détendre quand on est passé au large des Glénan avec vingt milles d'avance... Cela sentait bon la maison ! »


Source : Groupama