A quelques heures de hisser les voiles, direction Gijon, dernier passage en revue des skippers. Etat d'esprit, concurrents, parcours, ils nous livrent leurs dernières impressions.
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « L'année du vert »
« Quoi qu'il arrive, La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire est difficile. Nous ne sommes pas 7 bateaux comme sur certaines courses, on navigue toujours à une quarantaine. Les mecs sont bons, ils se préparent bien, ils s'entraînent beaucoup, et en plus il y a les nouveaux qui arrivent. Je trouve que le plateau est du coup assez homogène. Il ne faut pas oublier que ce sont des monotypes, ça va se jouer sur des détails. Ça sera difficile, quoi qu'il arrive. Si tu donnes des favoris tu vas te tromper. Morgan Lagravière qui a très bien réussi l'année dernière peut se mettre trop de pression et passer à côté et d'autres comme Charlie Dalin ou Yoann Richomme qui sont bien préparés peuvent sortir du lot. 2012 c'est l'année du vert, c'est l'année Morvan comme pour Groupama alors c'est peut être mon année. »
Anthony Marchand (Bretagne Credit Mutuel) : "Si je ne suis pas dans les dix je serai déçu !"
« Honnêtement, il n’y a pas de stress. Je ne me suis jamais senti aussi prêt, notamment grâce au travail de Goulven, notre préparateur technique : le bateau est nickel. Je suis dans le bain, car nous avons organisé un convoyage avec quelques autres pensionnaires du Pôle Finistère de Port La Forêt – Jeanne Grégoire, Yann Eliès, Nicolas Lunven, Paul Meilhat, etc. – et il a été vraiment musclé ! Dans plus de 30 noeuds de vent, on s’est ‘bien tirés la bourre’, comme on dit ! C’était bien de se remettre dans le bain comme ça. J’espère mettre à profit tout ce que j’ai pu peaufiner au Pôle et pendant la Transat AG2R avec Romain Attanasio. J’ai encore appris plein de choses… En outre, je suis content qu’il y ait ces deux grandes étapes offshore, à l’aller et au retour d’Espagne, j’aime ça, le large. Côté objectifs, je n’aime pas trop m’avancer avant la course, alors qu’il est même encore trop tôt pour étudier la météo. Disons que faire dans les cinq premiers serait très bien et que si je ne suis pas dans les dix je serai déçu !"
Nicolas Lunven (Generali) : "la réussite ne nous appartient pas"
« La chance est le paramètre non maîtrisable du sport, et de la voile. On travaille sur tous les autres secteurs mais la réussite ne nous appartient pas. A nous d'être fort dans la tête pour gérer le facteur chance… Comment faire pour connaitre la réussite d'un Beyou un d'un Le Cléac'h? Je n'ai que ma motivation à opposer, et atteindre un certain relâchement… J'ai très envie cette année. L'impasse sur l'AG2R fait que j'arrive comme un mort de faim. Pas d'esprit de revanche. Je fais tout pour garder de la fraicheur et me concentrer sur mes points faibles. Toute ma motivation va vers la Solitaire. Le parcours, je le prends comme il vient. J'adore le format, indépendamment du parcours. Trois étapes cette année… je ne tire pas de plan sur la comète "parcours" ou la comète "météo". C'est la magie de cette course, on ne sait jamais à quelle sauce on sera mangé… donc, tout est mis sur ma préparation, matérielle et humaine. Il y a des moments magiques dans la Solitaire, les premières lueurs du jour qui débutent très tôt en été… Avec la lumière, tous les problèmes s'effacent, tous les espoirs renaissent… un nouveau mental s'installe… certains matins semblent durer une éternité... Cette magie là aussi est un moteur…"
Erwan Tabarly (Nacarat) : "plus de jeu et de tactique, je trouve ça très intéressant"
"Dans chaque étape il y a une vraie portion côtière, cela devrait produire plus de jeu et de tactique, je trouve ça très intéressant. La première étape entre Paimpol et Gijon (Espagne) est une étape classique de Solitaire du Figaro : une vraie première partie stratégique puis la traversée du Golfe de Gascogne. L’arrivée à Gijon peut être compliquée et piégeuse car les côtes sont hautes. Le vent peut donc être plus faible à l’arrivée, il peut se passer des choses ! Au début de la deuxième étape entre Gijon et St Gilles Croix de Vie, nous traverserons de nouveau le Golfe de Gascogne. Cela peut être compliqué s’il y a une dorsale à éviter par exemple, ou à l’inverse s’il y a de l’air. La suite du parcours présente une autre difficulté et non des moindres, le Raz de Sein qui peut regrouper la flotte ou au contraire l’étirer, ce sera un passage délicat. Quant à la troisième étape entre St Gilles Croix de Vie et Cherbourg, c’est simple : il y a des pièges partout ! Surtout au sud de la côté anglaise… ».
Thierry Chabagny (Gedimat) : "Il faut toujours trouver l’énergie d’aller plus loin"
« La Solitaire a toujours eu un plateau très relevé, même si la roue tourne avec l'arrivée d'une nouvelle génération comme Fabien Delahaye, Paul Meilhat Alexis Loison ou encore Morgan Lagravière. Il faudrait regarder la moyenne d'âge, mais à mon avis c'est assez jeune. De l'autre côté, on a des skippers comme Gildas Morvan, Yann Eliès, Erwan Tabarly ou encore Fred Duthil qui sont vraiment dans le coup et qui ont de grandes chances d'être sur le podium. Personne ne me fait vraiment peur à part moi. Cette Solitaire est un combat contre soi-même. Il faut toujours trouver l'énergie d'aller plus loin, de remettre le couvert encore et encore pour faire avancer le bateau. Ils sont tous dangereux, mais Yann Eliès me semble super énervé. Le fait de n'avoir que trois étapes est tout aussi difficile, tout peut se jouer sur chacune d'entre elles. Il ne faut pas s'économiser. »
Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) : « Vouloir gagner, ça ne se décide pas comme ça »
« On prend les mêmes et on recommence ! On remplace Beyou par Eliès et voilà… Nous ne sommes que 37 mais le niveau n'est pas plus faible qu'avant… Je pense que 15 bateaux peuvent l'emporter et je me situe là-dedans. Même si je sais que ce sera difficile de confirmer la perf de l'année dernière. Car rentrer dans les 10, c'est toujours compliqué. Mon objectif est de me rapprocher du podium et si je peux prendre ma revanche sur une victoire d'étape, je le ferai. Pour gagner, il faut d'abord avoir un fond de jeu et nous sommes plusieurs à l'avoir. Nous avons tous la même vitesse. Ensuite, il y a l'expérience. Enfin, et c'est le plus important, arriver dans un état mental d'envie. C'est ça qui fera la différence. Cela dit, vouloir gagner, ça ne se décide pas comme ça… »
Pour suivre le départ
Sources : La Solitaire / Nacarat / Generali / Bretagne Credit Mutuel
Credit : A.Courcoux
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « L'année du vert »
« Quoi qu'il arrive, La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire est difficile. Nous ne sommes pas 7 bateaux comme sur certaines courses, on navigue toujours à une quarantaine. Les mecs sont bons, ils se préparent bien, ils s'entraînent beaucoup, et en plus il y a les nouveaux qui arrivent. Je trouve que le plateau est du coup assez homogène. Il ne faut pas oublier que ce sont des monotypes, ça va se jouer sur des détails. Ça sera difficile, quoi qu'il arrive. Si tu donnes des favoris tu vas te tromper. Morgan Lagravière qui a très bien réussi l'année dernière peut se mettre trop de pression et passer à côté et d'autres comme Charlie Dalin ou Yoann Richomme qui sont bien préparés peuvent sortir du lot. 2012 c'est l'année du vert, c'est l'année Morvan comme pour Groupama alors c'est peut être mon année. »
Anthony Marchand (Bretagne Credit Mutuel) : "Si je ne suis pas dans les dix je serai déçu !"
« Honnêtement, il n’y a pas de stress. Je ne me suis jamais senti aussi prêt, notamment grâce au travail de Goulven, notre préparateur technique : le bateau est nickel. Je suis dans le bain, car nous avons organisé un convoyage avec quelques autres pensionnaires du Pôle Finistère de Port La Forêt – Jeanne Grégoire, Yann Eliès, Nicolas Lunven, Paul Meilhat, etc. – et il a été vraiment musclé ! Dans plus de 30 noeuds de vent, on s’est ‘bien tirés la bourre’, comme on dit ! C’était bien de se remettre dans le bain comme ça. J’espère mettre à profit tout ce que j’ai pu peaufiner au Pôle et pendant la Transat AG2R avec Romain Attanasio. J’ai encore appris plein de choses… En outre, je suis content qu’il y ait ces deux grandes étapes offshore, à l’aller et au retour d’Espagne, j’aime ça, le large. Côté objectifs, je n’aime pas trop m’avancer avant la course, alors qu’il est même encore trop tôt pour étudier la météo. Disons que faire dans les cinq premiers serait très bien et que si je ne suis pas dans les dix je serai déçu !"
Nicolas Lunven (Generali) : "la réussite ne nous appartient pas"
« La chance est le paramètre non maîtrisable du sport, et de la voile. On travaille sur tous les autres secteurs mais la réussite ne nous appartient pas. A nous d'être fort dans la tête pour gérer le facteur chance… Comment faire pour connaitre la réussite d'un Beyou un d'un Le Cléac'h? Je n'ai que ma motivation à opposer, et atteindre un certain relâchement… J'ai très envie cette année. L'impasse sur l'AG2R fait que j'arrive comme un mort de faim. Pas d'esprit de revanche. Je fais tout pour garder de la fraicheur et me concentrer sur mes points faibles. Toute ma motivation va vers la Solitaire. Le parcours, je le prends comme il vient. J'adore le format, indépendamment du parcours. Trois étapes cette année… je ne tire pas de plan sur la comète "parcours" ou la comète "météo". C'est la magie de cette course, on ne sait jamais à quelle sauce on sera mangé… donc, tout est mis sur ma préparation, matérielle et humaine. Il y a des moments magiques dans la Solitaire, les premières lueurs du jour qui débutent très tôt en été… Avec la lumière, tous les problèmes s'effacent, tous les espoirs renaissent… un nouveau mental s'installe… certains matins semblent durer une éternité... Cette magie là aussi est un moteur…"
Erwan Tabarly (Nacarat) : "plus de jeu et de tactique, je trouve ça très intéressant"
"Dans chaque étape il y a une vraie portion côtière, cela devrait produire plus de jeu et de tactique, je trouve ça très intéressant. La première étape entre Paimpol et Gijon (Espagne) est une étape classique de Solitaire du Figaro : une vraie première partie stratégique puis la traversée du Golfe de Gascogne. L’arrivée à Gijon peut être compliquée et piégeuse car les côtes sont hautes. Le vent peut donc être plus faible à l’arrivée, il peut se passer des choses ! Au début de la deuxième étape entre Gijon et St Gilles Croix de Vie, nous traverserons de nouveau le Golfe de Gascogne. Cela peut être compliqué s’il y a une dorsale à éviter par exemple, ou à l’inverse s’il y a de l’air. La suite du parcours présente une autre difficulté et non des moindres, le Raz de Sein qui peut regrouper la flotte ou au contraire l’étirer, ce sera un passage délicat. Quant à la troisième étape entre St Gilles Croix de Vie et Cherbourg, c’est simple : il y a des pièges partout ! Surtout au sud de la côté anglaise… ».
Thierry Chabagny (Gedimat) : "Il faut toujours trouver l’énergie d’aller plus loin"
« La Solitaire a toujours eu un plateau très relevé, même si la roue tourne avec l'arrivée d'une nouvelle génération comme Fabien Delahaye, Paul Meilhat Alexis Loison ou encore Morgan Lagravière. Il faudrait regarder la moyenne d'âge, mais à mon avis c'est assez jeune. De l'autre côté, on a des skippers comme Gildas Morvan, Yann Eliès, Erwan Tabarly ou encore Fred Duthil qui sont vraiment dans le coup et qui ont de grandes chances d'être sur le podium. Personne ne me fait vraiment peur à part moi. Cette Solitaire est un combat contre soi-même. Il faut toujours trouver l'énergie d'aller plus loin, de remettre le couvert encore et encore pour faire avancer le bateau. Ils sont tous dangereux, mais Yann Eliès me semble super énervé. Le fait de n'avoir que trois étapes est tout aussi difficile, tout peut se jouer sur chacune d'entre elles. Il ne faut pas s'économiser. »
Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) : « Vouloir gagner, ça ne se décide pas comme ça »
« On prend les mêmes et on recommence ! On remplace Beyou par Eliès et voilà… Nous ne sommes que 37 mais le niveau n'est pas plus faible qu'avant… Je pense que 15 bateaux peuvent l'emporter et je me situe là-dedans. Même si je sais que ce sera difficile de confirmer la perf de l'année dernière. Car rentrer dans les 10, c'est toujours compliqué. Mon objectif est de me rapprocher du podium et si je peux prendre ma revanche sur une victoire d'étape, je le ferai. Pour gagner, il faut d'abord avoir un fond de jeu et nous sommes plusieurs à l'avoir. Nous avons tous la même vitesse. Ensuite, il y a l'expérience. Enfin, et c'est le plus important, arriver dans un état mental d'envie. C'est ça qui fera la différence. Cela dit, vouloir gagner, ça ne se décide pas comme ça… »
Pour suivre le départ
Sources : La Solitaire / Nacarat / Generali / Bretagne Credit Mutuel