VOR / A force de virements, Franck Cammas et ses hommes reviennent dans le match

Toujours au louvoyage aux abords des bancs de Terre-neuve, Groupama 4 a renoué le contact avec la tête de la flotte à l'occasion des nombreux virements de bord effectués depuis 24h. Encore une demie journée avant de toucher le vent de Nord-Ouest associé à une dépression venue du Labrador et qui va propulser Franck Cammas et ses hommes au-delà des Açores.

Franck Cammas et Jean-Luc Nélias ne lâchent rien à la table à cartes
Credit : Y.Riou/Groupama/VOR

La température est nettement descendue depuis une journée et sur les Grands Bancs, il ne fait plus qu'une douzaine de degrés. La mer devient aussi plus agitée avec le Gulf Stream qui affronte un régime de vent de Nord-Est modéré tandis que le courant froid du Labrador vient apporter sa dense couverture nuageuse. Il est loin le temps des tropiques ! En plus, il y a du travail sur le pont car Groupama 4 enchaîne les virements de bord toutes les deux heures environ, pour rester dans une veine de brise favorable. D'ailleurs le « tricotage » de Franck Cammas et son équipage a porté ses fruits puisque l'équipage français ne concède plus qu'une trentaine de milles sur le leader émirati et surtout, il a dépassé les Espagnols partis plus à l'Est vendredi.

Tout le monde n'avait pas le même point de vue pour aborder cette remontée vers le Nord, en bordure d'un anticyclone positionné sur les bancs de Terre-neuve. Les néo-Zélandais qui avaient réussi à prendre le commandement à l'issue d'un judicieux décalage dans l'Est, ont trop prolongé leur bord en voulant contrôler les Espagnols : ils se sont faits déborder par les partisans de l'Ouest emmenés par les Émiratis fort bien inspirés sur cette septième étape, et les Américains toujours très incisifs. L'option de Franck Cammas et ses hommes de suivre le paquet lorsqu'il était acquis il y a deux jours que le front s'était échappé, leur a finalement permis de limiter la casse et Telefonica a perdu son avantage dans ce louvoyage.

Il y avait encore une petite dizaine de virements de bord à effectuer pour grimper vers la dépression attendue en début de nuit prochaine et il y a toujours du gain à faire avant que le nouveau vent de Nord-Ouest ne vienne caler les trajectoires pour les trois jours à venir. Celui qui arrivera à se positionner le plus au Nord dès la sortie des hautes pressions va décoller en premier. Le jeu consiste donc à s'écarter de l'anticyclone (par l'Est) tout en grimpant vers les Grands Bancs.

À l'exception du voilier chinois désormais trop en retard pour inquiéter le peloton, la flotte va entamer dès dimanche une longue glissade vers les Açores, glissade qui va débuter sous spinnaker dans du Nord-Ouest (15-20 nœuds), se poursuivre par un empannage important quand la brise va tourner à l'Ouest, pour se finir par un vent de travers très rapide au Nord de l'archipel quand le vent va s'orienter au Sud-Ouest. Comme les écarts risquent d'être réduits à une petite trentaine de milles entre les leaders et le duo franco-espagnol lorsque la dépression va arriver, c'est une course de vitesse pure qui se prépare pour la Pentecôte. Et dans ces conditions, Groupama 4 a déjà démontré son aisance…

Position  à 1300 UTC (15h00 heure française)
1. Abu Dhabi  - à 1 868,2 milles de l'arrivée
2. Puma - à 19,6 milles du premier
3. Camper - à 26 milles du premier
4. Groupama 4 - à 37,8 milles du premier
5. Telefonica - à 39,8 milles du premier
6. Team Sanya - à 83,7 milles du premier

Source : Groupama