On le voyait depuis hier sur le tracker, Franck Cammas et son navigateur Jean-Luc Nélias avaient une idée derrière la tête. Chercher une issue à une très insatisfaisante 4ème position qui dure depuis 2 semaines alors que l’arrivée à Miami se précise. Dans les prochaines 48 heures.
Deux semaines à « ramasser les bouées » comme on dit à la Forêt-Fouesnant. Une situation inhabituelle pour l’équipage tricolore qui impressionne depuis le départ d’Alicante par une maîtrise de plus en plus consommée de l’art de cette épreuve au long cours.
Le système de haute pression qui sévit au large de l’archipel des Bahamas, dans les grandes Antilles, à moins de 500 milles de l’arrivée, plonge les skippers et leurs navigateurs dans des abîmes d’incertitudes. Sous un soleil de plomb et sur une mer d’huile. Dans cette pétole qui dure depuis presque 24 heures et qui devrait se prolonger encore 24 heures de plus, difficile de faire des pronostics et de savoir où lancer ses dés. Les images satellites reçues toutes les 3 heures ne reflètent pas vraiment la situation réelle qui se tricote sur site au nuage près. C’est donc les yeux rivés au ciel que les décisions se prennent.
Tous les navigateurs annoncent la même couleur : « Les prochaines 24h vont être très lentes. » La roulette russe s’est remise en marche et personne ne sait qui va remporter le gros lot.
La situation est cependant relativement simple sur le papier comme le déclarait ce matin Tom Addis, navigateur sur Puma : « Nous avons un système de haute pression à notre droite et nous essayons de nous en dégager le plus possible en partant vers la gauche. C’est à dire en allant naviguer au plus près des côtes Est des îles Bahamas. La stratégie de Groupama était l’une des options auxquelles nous avons pensé. Elle offre une meilleure pression de vent car vous être plus loin de la zone de calmes, mais il y a des contraintes pour en sortir. Ils vont certainement distancer Abu Dhabi, mais ils ne sont une menace immédiate pour nous. Mais avec les 24 heures de pétole devant nous, vous ne savez jamais… Il suffit que vous ayiez 2 nœuds de pression en plus et vous faites des ravages… »
C’est dire si la tension à bord du bateau américain est à son comble, lui qui est aux avant-postes de cette 7ème étape depuis 15 jours et qui rêve d’enlever une 2ème victoire d’étape, la plus belle pour eux, puisqu’à domicile.
A bord de Camper with Emirates Team New Zealand, c’est le même sentiment : « La course est au ralenti, précisait Will Oxley dans un ITV ce matin. Nous avons touché un peu de vent en nous approchant des côtes. C’était parfait. On a vu Telefonica empanner il y a quelques heures. Je pense qu’ils sont inquiets de l’option prise par Groupama qui a l’air de bien avancer. Puma s’est échappé à la faveur d’un nuage la nuit dernière. Mais nous sommes toujours au contact. »
La route est encore longue (en temps) pour arriver à Miami et ils sont au moins 4 à rêver d’y arriver en tête. Chacun se bat donc pour être au meilleur endroit quand le vent va repartir.
« Les modèles ne sont pas très optimistes, poursuit Will Oxley. Chacun se positionne pour être dans la position la plus favorable pour repartir dès que le vent va rentrer. Chaque team s’occupe de son business au mieux tout en épiant les faits et gestes de la concurrence. »
C’est surtout vrai pour Telefonia qui lorgne du côté des Français en se posant des questions existentielles. Une angoisse pour Iker Martinez et ses hommes qui n’ont qu’une obsession pour l’arrivée à Miami : y être avant les Français pour remettre un peu de distance entre eux en tête du classement général provisoire. Il semble ce soir que Telefonica s’engage dans un marquage de Groupama 4 sur le flanc ouest des Bahamas.
Les leaders en seraient presque à regretter de ne pas avoir été en queue de flotte ces deux derniers jours, pour s’offrir le luxe de ce morceau de bravoure : Passer à l’ouest ... et dans un coup de panache ultime, tirer une dernière salve pour tenter de ne pas finir avant-dernier. Naviguer sous le vent des îles Bahamas, c’est allonger un peu sa route, mais c’est aussi jouer un quitte ou double plus motivant que de finir au mieux 4ème de cette 7ème étape de 4 800 milles entre Itajai et Miami.
Charles Caudrelier le précisait hier soir : « C’est une option un peu risquée, et nous saurons dans les prochaines 48 heures si nous avions raison ou tord. Mais c’était notre unique chance de menacer nos adversaires. »
Rendez-vous demain matin – mardi - pour un premier verdict. Jugement final, le lendemain, mercredi, sur le ligne d’arrivée de Miami où les premiers sont attendus en milieu de journée. Au mieux…
Classement à 16:03:10 UTC
1 PUMA 0.00
2 Camper 13.20
3 Groupama 68.30
4 Telefonica 83.10
5 Abu Dhabi 96.30
Source : Volvo Ocean Race
Credit : Y.Riou/Groupama/VOR
Deux semaines à « ramasser les bouées » comme on dit à la Forêt-Fouesnant. Une situation inhabituelle pour l’équipage tricolore qui impressionne depuis le départ d’Alicante par une maîtrise de plus en plus consommée de l’art de cette épreuve au long cours.
Le système de haute pression qui sévit au large de l’archipel des Bahamas, dans les grandes Antilles, à moins de 500 milles de l’arrivée, plonge les skippers et leurs navigateurs dans des abîmes d’incertitudes. Sous un soleil de plomb et sur une mer d’huile. Dans cette pétole qui dure depuis presque 24 heures et qui devrait se prolonger encore 24 heures de plus, difficile de faire des pronostics et de savoir où lancer ses dés. Les images satellites reçues toutes les 3 heures ne reflètent pas vraiment la situation réelle qui se tricote sur site au nuage près. C’est donc les yeux rivés au ciel que les décisions se prennent.
Tous les navigateurs annoncent la même couleur : « Les prochaines 24h vont être très lentes. » La roulette russe s’est remise en marche et personne ne sait qui va remporter le gros lot.
La situation est cependant relativement simple sur le papier comme le déclarait ce matin Tom Addis, navigateur sur Puma : « Nous avons un système de haute pression à notre droite et nous essayons de nous en dégager le plus possible en partant vers la gauche. C’est à dire en allant naviguer au plus près des côtes Est des îles Bahamas. La stratégie de Groupama était l’une des options auxquelles nous avons pensé. Elle offre une meilleure pression de vent car vous être plus loin de la zone de calmes, mais il y a des contraintes pour en sortir. Ils vont certainement distancer Abu Dhabi, mais ils ne sont une menace immédiate pour nous. Mais avec les 24 heures de pétole devant nous, vous ne savez jamais… Il suffit que vous ayiez 2 nœuds de pression en plus et vous faites des ravages… »
C’est dire si la tension à bord du bateau américain est à son comble, lui qui est aux avant-postes de cette 7ème étape depuis 15 jours et qui rêve d’enlever une 2ème victoire d’étape, la plus belle pour eux, puisqu’à domicile.
A bord de Camper with Emirates Team New Zealand, c’est le même sentiment : « La course est au ralenti, précisait Will Oxley dans un ITV ce matin. Nous avons touché un peu de vent en nous approchant des côtes. C’était parfait. On a vu Telefonica empanner il y a quelques heures. Je pense qu’ils sont inquiets de l’option prise par Groupama qui a l’air de bien avancer. Puma s’est échappé à la faveur d’un nuage la nuit dernière. Mais nous sommes toujours au contact. »
La route est encore longue (en temps) pour arriver à Miami et ils sont au moins 4 à rêver d’y arriver en tête. Chacun se bat donc pour être au meilleur endroit quand le vent va repartir.
« Les modèles ne sont pas très optimistes, poursuit Will Oxley. Chacun se positionne pour être dans la position la plus favorable pour repartir dès que le vent va rentrer. Chaque team s’occupe de son business au mieux tout en épiant les faits et gestes de la concurrence. »
C’est surtout vrai pour Telefonia qui lorgne du côté des Français en se posant des questions existentielles. Une angoisse pour Iker Martinez et ses hommes qui n’ont qu’une obsession pour l’arrivée à Miami : y être avant les Français pour remettre un peu de distance entre eux en tête du classement général provisoire. Il semble ce soir que Telefonica s’engage dans un marquage de Groupama 4 sur le flanc ouest des Bahamas.
Les leaders en seraient presque à regretter de ne pas avoir été en queue de flotte ces deux derniers jours, pour s’offrir le luxe de ce morceau de bravoure : Passer à l’ouest ... et dans un coup de panache ultime, tirer une dernière salve pour tenter de ne pas finir avant-dernier. Naviguer sous le vent des îles Bahamas, c’est allonger un peu sa route, mais c’est aussi jouer un quitte ou double plus motivant que de finir au mieux 4ème de cette 7ème étape de 4 800 milles entre Itajai et Miami.
Charles Caudrelier le précisait hier soir : « C’est une option un peu risquée, et nous saurons dans les prochaines 48 heures si nous avions raison ou tord. Mais c’était notre unique chance de menacer nos adversaires. »
Rendez-vous demain matin – mardi - pour un premier verdict. Jugement final, le lendemain, mercredi, sur le ligne d’arrivée de Miami où les premiers sont attendus en milieu de journée. Au mieux…
Classement à 16:03:10 UTC
1 PUMA 0.00
2 Camper 13.20
3 Groupama 68.30
4 Telefonica 83.10
5 Abu Dhabi 96.30
Source : Volvo Ocean Race