Imoca / Les skippers de l'Europa Warm'Up en route pour La Rochelle, en solo (images)

Vent de nord à nord-ouest 15-16 nœuds, grand soleil, mer plate, les conditions étaient idylliques pour un départ en boulet de canon. Destination La Rochelle, en solo cette fois. Les sept monocoques se sont présentés sur la ligne sous solent et grand-voile. Les difficultés viendront plus tard.

La flotte de l'Europa Warm'Up s'élance en solo vers La Rochelle
Credit : J.Vapillon

On sentait une jubilation intérieure de la part des skippers de l’Europa Warm’Up. Le plaisir de retrouver une navigation en solitaire avant le prochain Vendée Globe, l’excitation d’un affrontement mettant aux prises la plupart des favoris du prochain tour du monde, se mêlaient à la gourmandise de régater sur un parcours promettant une grande variété de situations. Si les conditions restent conformes aux prévisions, les navigateurs vont avoir du grain à moudre durant cette deuxième étape.

Rappel individuel
Décidément, les solitaires veulent en découdre. A l’heure du départ, Virbac-Paprec 3 se présentait trop tôt sur la ligne et se voyait gratifié d’un rappel individuel, tout comme François Gabart à bord de MACIF. Sur PRB, Vincent Riou se présentait dans un timing impeccable, mais, trompé part les signaux de rappel individuel, décidait de revenir couper la ligne sans que ce soit nécessaire. Un petit contretemps qui ne devrait pas avoir d’influence conséquente, eu égard aux 750 milles qui séparent Cascais des Açores.

La dorsale comme premier juge de paix
Si pour l’heure, les solitaires mangent leur pain blanc en déboulant, travers au vent, à près de quinze nœuds, les prochaines vingt-quatre heures vont les ramener à plus de circonspection. En jeu, le passage d’une dorsale anticyclonique. Cette extension de l’anticyclone des Açores génère une zone de vents faibles qu’il va falloir négocier au mieux avec un premier dilemme. Dans sa partie nord, la dorsale est moins étendue et le risque d’être ralenti, plus faible. Mais à l’arrière de ce passage, la flotte va retrouver des vents de sud-ouest dominants. En résumé : celui qui passe au nord peut espérer franchir la dorsale rapidement, mais va se trouver en mauvaise position par rapport aux vents de sud-ouest. En passant au sud, on peut espérer, à l’arrière de la dorsale, avoir un bon angle par rapport au vent pour rejoindre l’île de Santa Maria. Mais on prend le risque de se laisser engluer dans des calmes émollients.

Retrouver le goût du large
Après la marque de Santa Maria, les navigateurs peuvent espérer une longue remontée vers le phare du Fastnet au portant, dans un vent qui devrait forcir au fur et à mesure que l’on montera vers la pointe sud-ouest de l’Irlande. Une bonne manière de retrouver une partie des sensations qui prévaudront l’hiver prochain, quand il s’agira d’affronter la houle des mers du sud. A la seule différence, que l’on va vers l’été et que les températures seront autrement plus clémentes que dans l’océan Indien ou le Pacifique. Au bout du compte, se retrouver face à quelques uns des meilleurs navigateurs solitaires du moment, sur un parcours océanique exigeant, risque bien d’être la meilleure des préparations pour le grand rendez-vous de l’automne prochain.


Source : Europa Warm'Up