"Je viens de battre le record de la traversée de la manche en kitesurf. Je deviens par la même occasion le premier kitesurf à aller aux JO en kitesurf de manière symbolique. Ce fut un grand moment d’émotion et de concentration que je vais partager avec vous. Je viens de battre cette traversée en 5h sur une distance de 100 miles nautiques soit 186 km.
Les 20 premiers miles furent un bon échauffement avec une moyenne de 22 knots (41 km/h). Je suis parti en 13 m car c’était difficile d’estimer la force du vent sur l’ensemble du parcours. La prévision météorologique annonçait force 5 à 6 avec un avis de grand frais. Ma première difficulté fut de slalomer entre les algues et rester concentrer pour ne pas tomber. Cette première partie fut un vrai plaisir en navigation. Une grosse surprise m’attendait au large de Bréhat: la mer s’est transformé en marmite en ébullition. Une seule solution amortir le clapot pour maintenir la vitesse la plus élevée.
Plus on avançait, et plus le plan d’eau devenait difficile. Le vent s’est renforcé m’obligeant à changer de flotteur. Plus le temps passait et plus les conditions devenaient musclées. Le bateau d’accompagnement devait passer des creux de 3 m.
Je m’attendais à voir beaucoup de tankers sur le trajet, j’en ai aperçu quelques uns mais je n’ai pas eu la chance de les croiser de près. Dans ces conditions de mer, ils allaient plus vite que moi (près de 25 knots) donc impossible de les rattraper.
La douleur dans les jambes a commencé à se faire sentir, garder la même position tout le temps n’est pas chose facile surtout dans un champ de bosse en mouvement.
Après plusieurs heures de navigation, les signes de vie apparaissent, les premiers Fou de bassan, puis la côté apparaissent dans mon champs de vision. Comme dans le désert, on a aperçoit des mirages, a plusieurs reprises, j’ai confondu des portes containers avec des îles. Il me reste plus d’une 1h30 de navigation. Dans toute traversée la fin du parcours se fait au mental, il me restait près de 35 miles m’a annoncé le bateau, pas le choix, il faut accélérer. J’ai perdu du temps sur le milieu du parcours à cause des conditions de mer difficile pour accélérer. Je demande au bateau de me suivre à fond, pour essayer de gagner du temps. A près de 23 knots de moyenne je file en direction de Plymouth. Plus que 2 miles, ouf… ça y est, la fin approche alors que ma jambe arrière fume et me fait terriblement mal… Mais dans ces moment il ne faut pas réfléchir, il faut avancer et rester concentrer sur le parcours pour ne pas tomber et perdre encore du temps.
Le bateau s’arrête annonçant la fin de la traversée je m’en rapproche, je viens de battre le record. 5h pour réaliser 100 miles nautiques. Difficile de montrer ses émotions quand tout le corps fait mal. J’ai froid, je suis encore dans l’eau à l’entrée du port de Plymouth. Je commence à réaliser l’exploit lorsque je remonte sur le bateau. Et c’est à ce moment la qu’une longue discussion avec l’équipage commence. Nous partageons les émotions et ils me racontent comment ils ont vécu cette aventure.
Je suis vraiment heureux d’avoir faire cette traversée et d’être symboliquement le premier kitesurfeur à aller aux JO pour les Jeux de Londres. Le kitesurf vient d’intégrer les Jeux de Rio en 2016 et ce fut pour moi ma manière de fêter cette victoire en tant qu’ambassadeur de la fédération internationale de kitesurf et de la FFVL.
Le temps officiel sur les 100 miles nautiques est de 5h."
Texte de Bruno Sroka
Credit : F. Van Malleghem
Les 20 premiers miles furent un bon échauffement avec une moyenne de 22 knots (41 km/h). Je suis parti en 13 m car c’était difficile d’estimer la force du vent sur l’ensemble du parcours. La prévision météorologique annonçait force 5 à 6 avec un avis de grand frais. Ma première difficulté fut de slalomer entre les algues et rester concentrer pour ne pas tomber. Cette première partie fut un vrai plaisir en navigation. Une grosse surprise m’attendait au large de Bréhat: la mer s’est transformé en marmite en ébullition. Une seule solution amortir le clapot pour maintenir la vitesse la plus élevée.
Plus on avançait, et plus le plan d’eau devenait difficile. Le vent s’est renforcé m’obligeant à changer de flotteur. Plus le temps passait et plus les conditions devenaient musclées. Le bateau d’accompagnement devait passer des creux de 3 m.
Je m’attendais à voir beaucoup de tankers sur le trajet, j’en ai aperçu quelques uns mais je n’ai pas eu la chance de les croiser de près. Dans ces conditions de mer, ils allaient plus vite que moi (près de 25 knots) donc impossible de les rattraper.
La douleur dans les jambes a commencé à se faire sentir, garder la même position tout le temps n’est pas chose facile surtout dans un champ de bosse en mouvement.
Après plusieurs heures de navigation, les signes de vie apparaissent, les premiers Fou de bassan, puis la côté apparaissent dans mon champs de vision. Comme dans le désert, on a aperçoit des mirages, a plusieurs reprises, j’ai confondu des portes containers avec des îles. Il me reste plus d’une 1h30 de navigation. Dans toute traversée la fin du parcours se fait au mental, il me restait près de 35 miles m’a annoncé le bateau, pas le choix, il faut accélérer. J’ai perdu du temps sur le milieu du parcours à cause des conditions de mer difficile pour accélérer. Je demande au bateau de me suivre à fond, pour essayer de gagner du temps. A près de 23 knots de moyenne je file en direction de Plymouth. Plus que 2 miles, ouf… ça y est, la fin approche alors que ma jambe arrière fume et me fait terriblement mal… Mais dans ces moment il ne faut pas réfléchir, il faut avancer et rester concentrer sur le parcours pour ne pas tomber et perdre encore du temps.
Le bateau s’arrête annonçant la fin de la traversée je m’en rapproche, je viens de battre le record. 5h pour réaliser 100 miles nautiques. Difficile de montrer ses émotions quand tout le corps fait mal. J’ai froid, je suis encore dans l’eau à l’entrée du port de Plymouth. Je commence à réaliser l’exploit lorsque je remonte sur le bateau. Et c’est à ce moment la qu’une longue discussion avec l’équipage commence. Nous partageons les émotions et ils me racontent comment ils ont vécu cette aventure.
Je suis vraiment heureux d’avoir faire cette traversée et d’être symboliquement le premier kitesurfeur à aller aux JO pour les Jeux de Londres. Le kitesurf vient d’intégrer les Jeux de Rio en 2016 et ce fut pour moi ma manière de fêter cette victoire en tant qu’ambassadeur de la fédération internationale de kitesurf et de la FFVL.
Le temps officiel sur les 100 miles nautiques est de 5h."
Texte de Bruno Sroka