Cet anticyclone qui barre la route vers Saint-Barthélemy ressemble à s’y méprendre à l’Everest. Mais par quel côté l’attaquer. La face Nord, l’ubac ou bien la sud, l’adret ? Toujours est il que les 16 duos sont actuellement au camp de base et doivent rapidement prendre une décision. En bon chef de cordée, les deux Figaro, Nacarat et Cercle Vert vont devoir faire la première trace en espérant qu’elle soit la bonne.
La face Nord, la plus rapide en terme de distance mais pas la plus évidente d’un point de vue météorologique ou la face Sud, sur laquelle les 16 Figaro semblent s’engager. Plus longue, mais plus régulière, elle offre le meilleur compromis étant donné les conditions à venir. En effet, la route est barrée par un anticyclone positionné assez bas qui ne permet pas à l’alizé de s’épanouir complètement. Mais face à cette difficulté, les protagonistes sont positionnés de différentes manières.
Au sud, trois concurrents attendent leur tour en espérant que la pression soit un peu plus forte afin de passer rapidement par en dessous et leur permettre de prendre la tête. Dans ce groupe Banque Populaire et Sepalumic sont encordés depuis quelques jours et tracent leur route ensemble. En revanche, c’est en solitaire que les Britanniques d’Artemis tentent une voie bis, mais quelques crevasses les ont empêché d’accéder aux avants-postes.
Sur une voie médiane, attachés à la même cordée, Gedimat, Skipper Macif et Bretagne Crédit Mutuel Performance sont en embuscade à une quarantaine de milles derrière les chefs de file, prêts à bondir à la moindre occasion. Mais derrière cette cordée, un autre groupe attend également son heure. Emmené par les espagnols de Gaes, détenteur du Trophée de la Performance avec 187,8 milles en 24h, ce groupe de poursuivants se compose d’EDM Pays Basque Entreprises, de Cornouaille Port de Pêche et de La Solidarité Mutualiste. Un quatuor intéressant qui dispose d’une grande expérience pour faire face à cette difficulté. De part et d’autres de ces cordées, des tentatives solitaires sont également engagées à l’image des Recycleurs Bretons, les mieux positionnés pour se permettre de partir seul vers la face Nord. Mais plus les jours passent, et plus la distance au but semble figée.
Avec une ETA (Estimation d’arrivée) à Saint-Barthélemy qui se situe désormais entre le 13 et le 14 mai, certains équipages commencent à se poser la question de l’avitaillement. Il faudra faire avec et le rationnement pourrait survenir plus tôt que prévu. D’ici deux à trois jours, la brume qui recouvre de sa chape l’esprit des tacticiens de la Transat, devrait se dissiper en offrant, on l’espère de nouvelle perspective.
Gildas Morvan (Cercle Vert), leader à 19 heures : "Un peu comme sur Facebook"
« On avait, hier, entre 12 et 14 nœuds. C’était un peu la galère ! C’est rentré en fin de journée et là, on a entre 17 et 20 nœuds. Nacarat nous énervait donc on a décidé de se séparer. C’est un peu comme les amis sur Facebook ! Des fois tu es ami et d’autres fois pas ami ! Chacun sa route et sa trajectoire. Le routage nous pousse à descendre vraiment dans le sud. On arrivera à garder un vent assez régulier en descendant très bas, jusqu’à 11° Nord. C’est rare de descendre aussi bas. On va pousser à l’extrême ouest pour passer l’anticyclone, au profit de la courbure (vent qui tourne). On va chercher un angle meilleur pour descendre très sud. On est toujours dans cette phase d’observation : on regarde, on surveille les vitesses, les caps des petits copains… Même si le vent est très irrégulier, on arrive à dormir quand même un peu. »
Erwan Tabarly (Nacarat), 2e à 19 heures : " Fidèles à nos choix"
« On s’est fâché avec Cercle Vert. Hier soir, on a décidé d’empanner et ils n’ont pas suivi. On est parti dans le sud en faisant du bâbord alors que Cercle Vert a continué sur du tribord et il se retrouve donc en tête du classement ce matin. On va essayer de jouer les prochains coups. On évite de trop regarder les classements. Hier, on avait des moyennes à 7 nœuds. Les alizés sont assez faibles. Mais dans la nuit, le vent a forci et là on avance à 8-9 nœuds. On va vers le sud parce que l’anticyclone nous barre le chemin. On poursuit notre route en restant fidèle à notre choix de descendre vraiment dans le sud. On doit contourner dans les prochains jours l’anticyclone mais nous devons savoir de combien on doit le contourner. On cherche le bon compromis. Il nous fait faire un grand détour et les alizés ne sont pas très profitants. Cà peut être encore long ! Le vent varie beaucoup et il y a quand même pas mal de choses à faire à bord. Les quarts ne sont pas très réguliers, l’un ou l’autre part se reposer lorsqu’il en sent le besoin. Avec la chaleur les temps de repos sont plus courts. »
Classement à 19 heures :
1 CERCLE VERT Gildas Morvan Charlie Dalin
2 NACARAT Erwan Tabarly Eric Peron à 10.1
3 LES RECYCLEURS BRETONS Michel Bothuon Simon Troel à 41.4
4 GEDIMAT Thierry Chabagny Christopher Pratt à 47.0
5 SKIPPER MACIF Paul Meilhat Fabien Delahaye à 47.1
Source : Transat AG2R
Credit : A.Courcoux
La face Nord, la plus rapide en terme de distance mais pas la plus évidente d’un point de vue météorologique ou la face Sud, sur laquelle les 16 Figaro semblent s’engager. Plus longue, mais plus régulière, elle offre le meilleur compromis étant donné les conditions à venir. En effet, la route est barrée par un anticyclone positionné assez bas qui ne permet pas à l’alizé de s’épanouir complètement. Mais face à cette difficulté, les protagonistes sont positionnés de différentes manières.
Au sud, trois concurrents attendent leur tour en espérant que la pression soit un peu plus forte afin de passer rapidement par en dessous et leur permettre de prendre la tête. Dans ce groupe Banque Populaire et Sepalumic sont encordés depuis quelques jours et tracent leur route ensemble. En revanche, c’est en solitaire que les Britanniques d’Artemis tentent une voie bis, mais quelques crevasses les ont empêché d’accéder aux avants-postes.
Sur une voie médiane, attachés à la même cordée, Gedimat, Skipper Macif et Bretagne Crédit Mutuel Performance sont en embuscade à une quarantaine de milles derrière les chefs de file, prêts à bondir à la moindre occasion. Mais derrière cette cordée, un autre groupe attend également son heure. Emmené par les espagnols de Gaes, détenteur du Trophée de la Performance avec 187,8 milles en 24h, ce groupe de poursuivants se compose d’EDM Pays Basque Entreprises, de Cornouaille Port de Pêche et de La Solidarité Mutualiste. Un quatuor intéressant qui dispose d’une grande expérience pour faire face à cette difficulté. De part et d’autres de ces cordées, des tentatives solitaires sont également engagées à l’image des Recycleurs Bretons, les mieux positionnés pour se permettre de partir seul vers la face Nord. Mais plus les jours passent, et plus la distance au but semble figée.
Avec une ETA (Estimation d’arrivée) à Saint-Barthélemy qui se situe désormais entre le 13 et le 14 mai, certains équipages commencent à se poser la question de l’avitaillement. Il faudra faire avec et le rationnement pourrait survenir plus tôt que prévu. D’ici deux à trois jours, la brume qui recouvre de sa chape l’esprit des tacticiens de la Transat, devrait se dissiper en offrant, on l’espère de nouvelle perspective.
Gildas Morvan (Cercle Vert), leader à 19 heures : "Un peu comme sur Facebook"
« On avait, hier, entre 12 et 14 nœuds. C’était un peu la galère ! C’est rentré en fin de journée et là, on a entre 17 et 20 nœuds. Nacarat nous énervait donc on a décidé de se séparer. C’est un peu comme les amis sur Facebook ! Des fois tu es ami et d’autres fois pas ami ! Chacun sa route et sa trajectoire. Le routage nous pousse à descendre vraiment dans le sud. On arrivera à garder un vent assez régulier en descendant très bas, jusqu’à 11° Nord. C’est rare de descendre aussi bas. On va pousser à l’extrême ouest pour passer l’anticyclone, au profit de la courbure (vent qui tourne). On va chercher un angle meilleur pour descendre très sud. On est toujours dans cette phase d’observation : on regarde, on surveille les vitesses, les caps des petits copains… Même si le vent est très irrégulier, on arrive à dormir quand même un peu. »
Erwan Tabarly (Nacarat), 2e à 19 heures : " Fidèles à nos choix"
« On s’est fâché avec Cercle Vert. Hier soir, on a décidé d’empanner et ils n’ont pas suivi. On est parti dans le sud en faisant du bâbord alors que Cercle Vert a continué sur du tribord et il se retrouve donc en tête du classement ce matin. On va essayer de jouer les prochains coups. On évite de trop regarder les classements. Hier, on avait des moyennes à 7 nœuds. Les alizés sont assez faibles. Mais dans la nuit, le vent a forci et là on avance à 8-9 nœuds. On va vers le sud parce que l’anticyclone nous barre le chemin. On poursuit notre route en restant fidèle à notre choix de descendre vraiment dans le sud. On doit contourner dans les prochains jours l’anticyclone mais nous devons savoir de combien on doit le contourner. On cherche le bon compromis. Il nous fait faire un grand détour et les alizés ne sont pas très profitants. Cà peut être encore long ! Le vent varie beaucoup et il y a quand même pas mal de choses à faire à bord. Les quarts ne sont pas très réguliers, l’un ou l’autre part se reposer lorsqu’il en sent le besoin. Avec la chaleur les temps de repos sont plus courts. »
Classement à 19 heures :
1 CERCLE VERT Gildas Morvan Charlie Dalin
2 NACARAT Erwan Tabarly Eric Peron à 10.1
3 LES RECYCLEURS BRETONS Michel Bothuon Simon Troel à 41.4
4 GEDIMAT Thierry Chabagny Christopher Pratt à 47.0
5 SKIPPER MACIF Paul Meilhat Fabien Delahaye à 47.1
Source : Transat AG2R