Europa Warm'Up / Zoom sur Riou, Stamm et Le Cléac'h, le trio de tete

Cela fait maintenant 24 heures que PRB a pris la tête de cette deuxième étape de l’Europa Warm’Up. L’option solitaire réalisée à l’Ouest des Açores a permis à PRB de prendre l’avantage et surpris la jeune génération. « C’était osé et après, il a été super bon pour aller vite » admire le benjamin de la flotte, François Gabard à bord de MACIF.

Bernard Stamm, solide 2e de l'Europa Warm'Up
Credit : J.Vapillon/SeaandCo

Vincent Riou, lancé à près de 20 nœuds dans le Golfe de Gascogne reste serein malgré des conditions musclées. « Il faut surveiller en permanence la vitesse du bateau mais ce n’est pas l’allure la plus fatigante » explique-t-il alors que le vent frôle les 30 nœuds. Cela dit, même à ces vitesses, la course est loin d’être pliée pour Vincent Riou et Bernard Stamm, deuxième se fait à chaque heure plus menaçant. « Au prochain classement, il risque d’être devant » analyse le skipper de PRB. Il faut dire que le Suisse engrange les bénéfices d’une route au sud décidemment payante. 4ème hier soir avec près de 20 milles de retard, il affiche maintenant la meilleure moyenne et n’est plus qu’à 7 milles de Vincent Riou. A l’approche du Fastnet, le vent va refuser et mollir. 490 milles restent à parcourir avant d’enrouler le célèbre rocher et la bataille du Fastnet est loin d’être terminée.

Vincent Riou :
« Depuis ½ heure, le vent est monté. Je dépasse régulièrement les 20 nœuds. Au prochain classement, Bernard risque d’être devant. J’ai ramassé mon petit gennaker ce matin quand ça a refusé. Le vent est monté à 28,4 nœuds. Si cela continue, je vais devoir prendre un ris ! Je suis sur un bord direct vers le Fastnet. Ça va refuser et mollir à l’approche du phare. Nous y serons demain soir. On est à 490 milles du phare. Il faut surveiller en permanence la vitesse du bateau mais ce n’est pas l’allure la plus fatigante. Le bateau se comporte bien, je n’ai aucun souci. »

Bernard Stamm, 2e sur Cheminées Poujoulat
"Ça y est, le près c'est fini, j'ai passé Santa Maria au début de nuit et je suis en train de passer l'île de Sao Miguel par l'Est. Par contre, pour la carte postale, il y a un délai parce que je n'ai vu que quelques feux et l'ombre d'une côte. Voilà, ça c'était le début de mon message avant-hier dans la nuit. Au même moment, mon pilote n'a rien trouvé de mieux à faire que de donner un grand coup de barre, comme si le bateau était arrêté. Du coup, Cheminées Poujoulat est parti au lof et le spi s'est déchiré. Le temps de remettre le tout sur le pont, puis en soute et de monter une autre voile en place, j'étais persuadé que mes petits camarades avaient filé à l'anglaise. Ça n'a pas l'air d'être le cas, je suis content et soulagé.

L'ambiance à bord est plus qu'humide, elle est détrempée. Quand le bateau s'emballe, il part en survitesse dans un vacarme indescriptible. À la fin de cette glisse, il rattrape la vague qui monte en force par dessus le bateau. Et ça repart pour un tour!
Le changement de casquette me procure un poste de veille relativement à l'abri, c'est du "confort". Je suis désolé pour Jean-Pierre et Kito, je comprends ce que l'ajout de travail pas prévu peut avoir comme répercussions sur le programme à tenir. J'espère qu'ils pourront solutionner leur soucis sans trop de mal. Maintenant, je vais faire un peu de météo, visiblement le bateau n'a pas besoin de moi tout de suite pour ruer. Je vais manger un peu avant de retourner au SPA.
Bonne journée.

PS: petite anecdote, comme j'ai des petits soucis avec mes appareils caractériels, je n'ai plus de clavier. Les mails que j'écris sont tapés sur un clavier virtuel sur l'ordinateur. Donc une lettre égale un clic et comme la table à carte n'est pas encore très au point, elle bouge beaucoup comme montée sur un ressort. Deux fois sur trois, un clic est un mauvais clic. Soit à côté, soit si c'est dans un choc, multiclic. Je vous laisse imaginer. Un bête petit mail peut devenir un vrai challenge et je suis plutôt ravi d'avoir réussi celui-ci.
Bernard"

Armel Le Cléac'h, 3e sur Banque Populaire :
Le skipper du Mono 60’ Banque Populaire commente ce tronçon de course plutôt intense et très humide : « Toujours sur l’ « autoroute » en direction du Fastnet, ça va très vite, ça mouille et c’est sport !! Je n’ai pas eu beaucoup le temps de dormir hier car avec cette vitesse il faut être toujours à l’affût du moindre détail sur le bateau. Je vais essayer de me reposer un peu plus aujourd’hui pour pouvoir poursuivre dans les meilleures conditions ! Mais dehors c’est l’essorage… »

Classement à 18 heures :
1 PRB Vincent Riou
2 Cheminées Poujoulat Bernard Stamm 9.5
3 Banque Populaire Armel Le Cléac'h 32.8
4 ACCIONA 100% EcoPowered Javier Sansó 249.0
 MACIF François Gabart NL
Virbac-Paprec Jean-Pierre Dick Abandon
Groupe Bel Kito de Pavant Abandon

Sources : PRB / Poujoulat / Banque Populaire