Les 24 prochaines heures seront cruciales. Divisée entre l’ouest et l’est, la flotte va traverser une zone de calme inévitable. Le premier à en sortir sera aussi le premier à entrer dans les alizés, et à filer vers Miami.
« Aujourd’hui, c’est vraiment le grand jour. » La formule est forte mais Tom Addis, le navigateur de PUMA Ocean Racing, garde sa voix paisible.
Passé en tête au pointage de 10h UTC ce matin, bien placé au milieu de la flotte, l’équipage américain a toutes les raisons de se réjouir. Mais Addis ne sous-estime pas l’importance des prochaines 24 heures. « L’étape s’arrête au sud de Miami, à proximité de la fin des alizés. Du coup, avec des alizés qui partent de Recife jusqu’à l’arrivée, le premier bateau qui les touchera aura un avantage majeur. Vous pouvez creuser votre avance pendant un bon moment et vous retrouver hors d’atteinte. »
La latitude de Recife est encore à 600 milles de distance. Alors pourquoi une telle échéance ? Parce que les cinq concurrents s’apprêtent à traverser une zone de calme, la limite d’un front froid qui leur barre la route. Les alizés sont juste après ! Ces dernières heures, ils ont glissé dans une petite vingtaine de nœuds de sud-ouest, profitant de belles vitesses. Mais tous vont ralentir pour se heurter à ce que Jean-Luc Nélias, navigateur de Groupama sailing team, qualifie de « mur météorologique, un mur de pas de vent. »
À l’ouest, CAMPER with Emirates Team New Zealand et Abu Dhabi Ocean Racing devraient plus souffrir de ce vent faible que les autres. Respectivement deuxième et troisième à 13h UTC, ils vont devoir plonger vers le large ou persévérer à la côte – mais dans les deux cas, leur transition ne sera pas simple.
À droite, PUMA, premier, Telefónica, quatrième, et Groupama, cinquième, franchiront le même obstacle. Leur passage devrait toutefois être plus rapide, leur permettant de toucher plus tôt les alizés. Et leur position plus à l’est leur offrira de meilleurs angles pour glisser une fois entrés dans ces vents d’est-sud-est.
« On fait tous face à une transition à travers un front, » continue Addis l’Australien. « Les risques sont plus grands à la côte – tous préfèreraient être au large, je pense. Je m’attends à ce qu’on gagne du terrain mais, dans ce type de transition, il y a des vents légers et instables et les choses peuvent rapidement changer. C’est un grand jour aujourd’hui, j’ai passé beaucoup de temps à préparer notre approche la nuit dernière. C’est un moment critique. Certains moments de certains parcours ne le sont pas ; celui-ci est critique. »
Prévue pour ce mercredi après-midi, la traversée de ce système météorologique peu consistant va imposer nombre de manœuvres et surtout une adaptation constante de la route pour passer d'un grain à l'autre sans s'arrêter : il faut trouver les veines car il n'y a pas d'artère !
Ce phénomène orageux s'étend très au large du Brésil et il n'y a pas d'autre solution que de le traverser perpendiculairement. C'est pourquoi les routes tendent à converger et les deux options qui avaient scindé la flotte en deux groupes dès mardi matin, devraient fusionner la nuit prochaine au gré des louvoyages qui vont caractériser ces prochaines heures. Mais si les écarts latéraux qui atteignent une cinquantaine de milles entre les partisans de la terre (Camper, Abu Dhabi) et les tenants du large (Puma, Telefonica, Groupama 4) vont se réduire très sensiblement, qu'en sera-t-il des deltas longitudinaux ?
Difficile d'anticiper car les conditions locales peuvent être très différentes à quelques milles près : tout va dépendre des masses nuageuses plus ou moins denses que vont devoir négocier les équipages. Franck Cammas et ses hommes ne sont pas les mieux placés puisqu'ils concèdent une quarantaine de milles au leader américain et l'équipage va devoir cravacher pour sauter d'un grain à l'autre afin de grappiller des milles ou au minimum limiter les dégâts dans ce passage tordu. Car derrière ce front orageux, les alizés sont au rendez-vous même s'ils ne sont pas très soutenus à une dizaine de nœuds seulement.
Le premier à s'extirper de ce piège pourrait toutefois s'échapper rapidement et surtout bénéficier d'un renforcement progressif de la brise d'Est au fur et à mesure qu'il gagnera dans le Nord : au large de Salvador de Bahia, ce sont plutôt une quinzaine de nœuds qui balayent le plan d'eau et devant Recife, une bonne vingtaine de nœuds !
Classement à 13 h UTC
1 Puma 0.00
2 Camper 5.70
3 Abu Dhabi 12.10
4 Telefonica 21.10
5 Groupama 37.90
- Sanya Non Partant
Sources : Volvo Ocean Race et Groupama
Credit : A.Ross/Puma/VOR
« Aujourd’hui, c’est vraiment le grand jour. » La formule est forte mais Tom Addis, le navigateur de PUMA Ocean Racing, garde sa voix paisible.
Passé en tête au pointage de 10h UTC ce matin, bien placé au milieu de la flotte, l’équipage américain a toutes les raisons de se réjouir. Mais Addis ne sous-estime pas l’importance des prochaines 24 heures. « L’étape s’arrête au sud de Miami, à proximité de la fin des alizés. Du coup, avec des alizés qui partent de Recife jusqu’à l’arrivée, le premier bateau qui les touchera aura un avantage majeur. Vous pouvez creuser votre avance pendant un bon moment et vous retrouver hors d’atteinte. »
La latitude de Recife est encore à 600 milles de distance. Alors pourquoi une telle échéance ? Parce que les cinq concurrents s’apprêtent à traverser une zone de calme, la limite d’un front froid qui leur barre la route. Les alizés sont juste après ! Ces dernières heures, ils ont glissé dans une petite vingtaine de nœuds de sud-ouest, profitant de belles vitesses. Mais tous vont ralentir pour se heurter à ce que Jean-Luc Nélias, navigateur de Groupama sailing team, qualifie de « mur météorologique, un mur de pas de vent. »
À l’ouest, CAMPER with Emirates Team New Zealand et Abu Dhabi Ocean Racing devraient plus souffrir de ce vent faible que les autres. Respectivement deuxième et troisième à 13h UTC, ils vont devoir plonger vers le large ou persévérer à la côte – mais dans les deux cas, leur transition ne sera pas simple.
À droite, PUMA, premier, Telefónica, quatrième, et Groupama, cinquième, franchiront le même obstacle. Leur passage devrait toutefois être plus rapide, leur permettant de toucher plus tôt les alizés. Et leur position plus à l’est leur offrira de meilleurs angles pour glisser une fois entrés dans ces vents d’est-sud-est.
« On fait tous face à une transition à travers un front, » continue Addis l’Australien. « Les risques sont plus grands à la côte – tous préfèreraient être au large, je pense. Je m’attends à ce qu’on gagne du terrain mais, dans ce type de transition, il y a des vents légers et instables et les choses peuvent rapidement changer. C’est un grand jour aujourd’hui, j’ai passé beaucoup de temps à préparer notre approche la nuit dernière. C’est un moment critique. Certains moments de certains parcours ne le sont pas ; celui-ci est critique. »
Prévue pour ce mercredi après-midi, la traversée de ce système météorologique peu consistant va imposer nombre de manœuvres et surtout une adaptation constante de la route pour passer d'un grain à l'autre sans s'arrêter : il faut trouver les veines car il n'y a pas d'artère !
Ce phénomène orageux s'étend très au large du Brésil et il n'y a pas d'autre solution que de le traverser perpendiculairement. C'est pourquoi les routes tendent à converger et les deux options qui avaient scindé la flotte en deux groupes dès mardi matin, devraient fusionner la nuit prochaine au gré des louvoyages qui vont caractériser ces prochaines heures. Mais si les écarts latéraux qui atteignent une cinquantaine de milles entre les partisans de la terre (Camper, Abu Dhabi) et les tenants du large (Puma, Telefonica, Groupama 4) vont se réduire très sensiblement, qu'en sera-t-il des deltas longitudinaux ?
Difficile d'anticiper car les conditions locales peuvent être très différentes à quelques milles près : tout va dépendre des masses nuageuses plus ou moins denses que vont devoir négocier les équipages. Franck Cammas et ses hommes ne sont pas les mieux placés puisqu'ils concèdent une quarantaine de milles au leader américain et l'équipage va devoir cravacher pour sauter d'un grain à l'autre afin de grappiller des milles ou au minimum limiter les dégâts dans ce passage tordu. Car derrière ce front orageux, les alizés sont au rendez-vous même s'ils ne sont pas très soutenus à une dizaine de nœuds seulement.
Le premier à s'extirper de ce piège pourrait toutefois s'échapper rapidement et surtout bénéficier d'un renforcement progressif de la brise d'Est au fur et à mesure qu'il gagnera dans le Nord : au large de Salvador de Bahia, ce sont plutôt une quinzaine de nœuds qui balayent le plan d'eau et devant Recife, une bonne vingtaine de nœuds !
Crédits : Media Crew Members
Classement à 13 h UTC
1 Puma 0.00
2 Camper 5.70
3 Abu Dhabi 12.10
4 Telefonica 21.10
5 Groupama 37.90
- Sanya Non Partant
Sources : Volvo Ocean Race et Groupama