VOR / Interrogations tactiques en ce début d'étape compliquée (vidéo)

Un vent qui tombe progressivement, un front froid qui barre la porte des alizés et beaucoup de transitions météo. PUMA en tête, les cinq concurrents prennent tant bien que mal leurs positions au large du Brésil. Un début d'étape compliqué tactiquement.


Le Volvo Open 70 Camper vers Miami
Credit : H. Hooper/Camper/VOR

Sur ce début de sixième étape entre Itajaí et Miami, il y a le soulagement d’une première nuit relativement calme. Les cinq Volvo Open 70 ont glissé toute la nuit sur dans une vingtaine de nœuds de sud-est et deux à trois mètres de vague. « Mon dieu, quel soulagement, » souffle par exemple le skipper de PUMA Ocean Racing, Ken Read. « Quel soulagement que cette introduction accueillante, quelle bonne nuit de voile ça a été ! Les 11 gars sur ce bateau sont soulagés d’avoir pu s’allonger dans leurs bannettes sans leurs cirés, et d’avoir dormi quelques heures sans être constamment appelés au milieu d’une grosse tempête. Pendant les bastons des premières nuits, on se sent vraiment mal, ce n’est pas marrant. »

Sur ce début d’étape, il y a aussi les interrogations tactiques que soulève une météo tropicale difficile à prévoir. À 130 milles de la côte, au sud du cap Frio, la flotte progresse toujours au reaching, mais le vent tombe : 10 à 12 nœuds actuellement, moins dans les prochaines heures …

« Il y aura beaucoup de transitions à négocier dans les deux prochains jours, » annonce le météorologiste de l’organisation, Gonzalo Infante. « Un front froid se déplace vers le nord-est, d’où un vent faiblissant et une possible pétole demain matin. Ce front va bloquer l’entrée des alizés, que la flotte devrait attendre jeudi. Celui qui y entrera le premier sera évidemment en bonne position. »

En attendant, l’option collective est de faire cap au nord-est, vers le large, pour échapper au courant brésilien et attraper la brise.

« Je pense qu’on aimerait bien être un peu plus haut pour le moment, » continue Read, pourtant en tête depuis la sortie de la baie d’Itajaí. L’Américain mène, mais garde un œil sur ses quatre adversaires.

Surtout ceux de l’est : Telefónica, quatrième à 6,4 milles à 10h UTC, et Groupama, cinquième à 9,3 milles. Espagnols et Français ferment la marche, mais sont bien placés.

« Telefónica et Groupama sont tous les deux très rapides dans ce reaching serré et c’est important de tenir l’est comme ils le font. Pour une raison ou une autre, ces deux bateaux nous sont toujours un peu supérieurs à cette allure. On n’est pas mal placés, mais on aimerait se déplacer un peu plus à l’est en secouant notre baguette magique. »