Imoca / Fin du solitaire, place à l'équipage pour Marc Guillemot au Grand Prix Guyader

Marc Guillemot a déjà bouclé deux grandes navigations d’entraînement depuis la remise à l’eau du monocoque Safran, qui retrouve la compétition ce week-end à Douarnenez. A l’occasion du Grand Prix Guyader, deux grands noms viendront compléter l’équipage : Karine Fauconnier et Pascal Bidégorry. Le skipper de Safran fait le point.

Marc Guillemot en solo sur Safran
Credit : JM Liot/DPPI

Déjà plus de 1200 milles au compteur de Safran en ce seul mois d’avril, soit l’équivalent de plus de quatre traversées du golfe de Gascogne ! Marc a d’abord fait 500 milles en "faux solitaire" en compagnie de Pierre Bourcier, puis 720 milles en solo intégral la semaine dernière, en partant de la Trinité-sur-Mer pour aller virer un point fictif à une centaine de milles dans le nord-ouest de Ouessant. Des navigations plus qu’instructives....


Marc, quel bilan tires-tu de ces premières navigations sur Safran version 2012 ?
"Un bilan très positif parce que j’ai testé tout ce que j’avais prévu de tester et identifié encore des points à optimiser sur le bateau. Sur la première navigation avec Pierre, nous avons beaucoup travaillé sur les pilotes. Sur la deuxième, j’ai dû l’écourter un peu : j’ai fait demi-tour une centaine de milles au nord de Ouessant, à cause d’une résonance dans le gréement qui faisait un bruit insupportable dans le bateau. Imaginez la vie au cœur de la guitare d’un rocker surexcité. Donc je suis rentré et nous avons déjà analysé le phénomène et vu comment y remédier, avec l’aide de spécialistes dans les fréquences des vibrations. C’est exactement à ce genre de chose que doivent servir ces navigations de préparation !"

Etant donné la situation dépressionnaire qui perdure sur l’Ouest en ce moment, tu as dû rencontrer des conditions proches de celles du Vendée Globe, non ?
"Exactement ! C’était aussi le but d’aller dans du vent fort et de la mer : j’ai été servi ! C’était relativement musclé au niveau de la pointe de Penmarc’h notamment, avec une mer hachée et 35 nœuds de vent moyen, au près, dans une mer qui faisait beaucoup taper le bateau. Le gréement était fortement sollicité et j’ai pu valider la fiabilité du mât. Au cours de ces deux sorties, j’ai pu tester aussi les instruments et surtout toutes les configurations de voiles. C’était vraiment intéressant. C’est pour cela que j’avais choisi ces parcours et ces moments-là : pour me rapprocher le plus possible des conditions de course en solitaire. Je me suis fixé toute une série de choses à valider sur le bateau d’ici le mois de juin et pour le moment je suis parfaitement dans le timing."

Le programme du Grand Prix Guyader de Douarnenez sera musclé pour les IMOCA... Quel sera l’équipage de Safran et ses objectifs ?
"Oui, en fait nous convoyons vendredi et naviguons dès le lendemain et ce pendant toute la semaine prochaine, sauf le mercredi qui est un day off. Il y aura des parcours côtiers le premier week-end et nous finirons par les traditionnels runs de vitesse dans la baie, le deuxième week-end. Nous serons huit à bord : Loïc Lingois, Pascal Bidégorry, César Dohy, Sébastien Audigane, Alexandre Marmorat, Karine Fauconnier, Vincent Busnel et moi. Comme à chaque départ de course que nous prenons avec Safran, l’objectif sera de gagner ! Mais surtout cela nous permettra de nous comparer avec d’autres IMOCA comme Macif, Banque Populaire ou PRB. Ce sera forcément très intéressant, ça aussi…"

Source : Safran