Figaro / En tête de l'AG2R, Eric Peron (Nacarat) :"Faire le bon choix"

Nacarat donne toujours le la devant Cercle Vert qui ne lâche rien. Si pour 15 Figaro, la route océanique s’ouvre devant eux, Hôtel Emeraude Plage Saint-Barthélemy devrait, quant à lui, passer dans les prochaines heures le point de passage de La Palma, mettant ainsi un terme à cette longue descente vers les Canaries.

Eric Peron en tête sur Nacarat
Credit : E.Tabarly/Nacarat

À 2 387 milles de l’arrivée à Saint-Barthélemy, la route est encore très longue pour les 16 équipages engagés dans cette 11e édition de la Transat AG2R LA MONDIALE. 24 heures à peine après avoir contourné le point de passage à La Palma, les esprits sont tournés vers la marche à adopter. Les prévisions météorologiques n’étant pas aussi simples que prévues, la donne sera légèrement plus difficile. Avec un anticyclone qui devrait descendre au fil des heures pour s’installer sur une quasi totalité de l’Atlantique, du Nord-Est des Caraïbes jusqu’aux Canaries, les concurrents vont devoir composer avec.

Toujours sur une route au Sud-Ouest, la flotte évolue dans des conditions de vent de Nord-Est d’une quinzaine de nœuds. Une flotte qui se compose de quatre petits groupes composés de : Nacarat et Cercle Vert en pointe, Gedimat, Skipper Macif et Bretagne Crédit Mutuel Performance 14 milles derrière, mais également des inséparables Sépalumic et Banque Populaire à une trentaine de milles des leaders.

C’est à 2H27 ce matin heure de Paris que Yannig Livory et Guillaume Farsy ont à leur tour franchi la marque de parcours de La Palma. Les deux marins sont désormais sur la même trajectoire que leurs concurrents avec un écart de 92,4 milles par rapport à la tête de course. Une route sur laquelle Germain Kerleveo et Jean-Sébastien Henry se sont également lancés. Auteur d’une magnifique remontée en termes de distance avec 45,5 milles de retard en moins et le prix de la Performance du jour à leur actif, Louis-Maurice et Joanna Tannyères sur Hôtel Emeraude Plage Saint-Barthélemy font une excellente descente vers La Palma. Dernier attendu au point de passage, c’est en fin d’après-midi que le père et la fille pourront ensuite s’engager sur l’immensité de l’Atlantique. Avec des systèmes météos différents entre la tête et l’arrière de la course, les choix stratégiques pourraient s’avérer bien différents, mais la route est encore longue pour les 32 marins présents sur l’eau.


Eric Péron (Nacarat), leader : "Il va falloir miser bientôt"
« On a enroulé La Palma hier midi, il n’y avait pas beaucoup de vent et on a eu un peu de mal à s’extirper. Derrière, ils ont moins peiné apparemment, au vu des positions ce matin. Là, pour l’instant c’est tout droit, mais dans quelques heures les options vont se dessiner. Il y en a deux : une option assez classique avec une route relativement sud avec l’alizé profond que l’on va chercher en empannant dans les prochaines heures. Cela consiste à passer dans le dévent des Canaries pour récupérer l’alizé du Cap Vert. Puis, il y a une route un peu intermédiaire, plus nord, dans la courbure anticyclonique. C’est un poil plus court, mais peut-être un peu moins venté. La route des alizés profondes est plus longue, et il peut y avoir une porte qui s’ouvre sur la route intermédiaire. Il faut faire le bon choix.  Il va donc falloir miser dans pas longtemps. »


Charlie Dalin (Cercle Vert), 2e : "Début du deuxième tour"
« Arrivé aux Canaries, il a fallu gérer le ralentissement à La Palma. Il fallait bien jauger de combien s’écarter de la route pour sortir du coussin (sans air). Maintenant, on a l’impression que ça tire par devant. On arrive à avancer à la même vitesse que Nacarat et derrière ça semble creuser un peu. On essaie donc de s’accrocher à Nacarat pour partir avec lui. On a notre schéma en tête, et même si on garde un œil sur eux bien sûr, on va appliquer notre stratégie. Pour la suite, il va falloir gérer le timing des empannages, mais pour nous il n’y a pas vraiment plusieurs options, c’est plutôt clair pour les 2 – 3 prochains jours. Plus ça va, plus on rentre dans un alizé qui forcit. On va gérer les bascules au fur et à mesure de la respiration de l’alizé, car selon les fichiers l’alizé oscille beaucoup. Le bateau est à plat, ça ne tape plus, et ça glisse tout seul dans les vagues, c’est plutôt plaisant. L’objectif pour nous, c’était de passer le premier tour dans le bon paquet. L’objectif est atteint, on est dans le groupe qui peut jouer la gagne au deuxième tour. »

Classement à 15 heures :
1 NACARAT Erwan Tabarly Eric Peron
2 CERCLE VERT Gildas Morvan Charlie Dalin à 3.6
3 SKIPPER MACIF Paul Meilhat Fabien Delahaye à 17.2
4 GEDIMAT Thierry Chabagny Christopher Pratt à 19.4
5 BRETAGNE CRÉDIT MUTUEL  Anthony Marchand Romain Attanasio à 26.1

Source : Transat AG2R