VOR / Franck Cammas : "On est assez rapidement passés de 35 à 6 noeuds"

OK, la mer s’est aplatie et le Pacifique est derrière. Mais l’Atlantique Sud n’est pas simple pour autant. Groupama et PUMA, qui ont passé le Cap Horn hier, attaquent leur remontée vers le Brésil dans des conditions déjà complexes.

Yann Riou Groupama
Crédit : Groupama Sailing Team/Volvo Ocean Race 

Après « la victoire pour l’honneur » du Horn, enroulé en tête par Groupama hier, les Français sont repartis cap au nord, vers Itajaí. À quelques dizaines de milles derrière eux, les Américains. À 1600 milles devant, l’arrivée de l’étape 5 dans cette ville portuaire brésilienne.

Et leur duel tactique de continuer. Groupama sailing team a choisi de passer à l’est de l’ile des États, PUMA Ocean Racing à l’ouest, dans le détroit de Le Maire.

Ça n’a pas payé pour ces derniers : « On est passés sous le vent de l’ile, » explique leur navigateur Tom Addis. « On avançait bien au reaching quand un petit front froid nous a piégés par derrière et nous a ralentis. Groupama, lui, a réussi à l’éviter. Finalement, le front les a rattrapés il y a quelques heures et on espère qu’ils vont avoir le même traitement que nous. »

Car au large de la Terre de Feu, la météo est affectée par la cordillère des Andes qui bloque les vents d’ouest. Les vents sont particulièrement changeants. Effectivement, puisqu’après l’échec de l’option américaine, les Français ont eux aussi ralentis.

« Depuis quelques heures, on est assez rapidement passés de 35 à 6 nœuds, » dit Franck Cammas, le skipper de Groupama. « On ne sait vraiment pas comment ça va se passer. C’est extrêmement compliquée et difficile de prévoir. L’étape va se jouer sur cette section du parcours qui est vraiment aléatoire. Il faudra utiliser le vent que l’on aura sans faire de plan sur la comète. »

Derrière les leaders, Telefónica a lui aussi enroulé le Cap Horn à 04h05 UTC ce matin avant de suspendre sa course à 04h27.

Le pit-stop des Espagnols a commencé à 06h40, quand ils ont retrouvé leur équipe technique à Martial Creek, une baie de l'ile Herschel, pour réparer leur étrave endommagée. L’équipage est en contact avec la marine et les autorités chiliennes.

Passé en troisième place après la suspension de course de Telefónica, CAMPER with Emirates Team New Zealand continue son convoyage au ralenti vers Puerto Montt, au Chili, pour réparations structurelles.

Quatrième, Abu Dhabi Ocean Racing. Hier, il a réparé en pleine mer sa coque délaminée en vissant une trentaine de boulons … Mais malgré ce bricolage extrême, le ralentissement du bateau reste nécessaire.

« Ces bateaux ne veulent tout simplement pas freiner, » écrit l’équipier média Nick Dana. « On est quand même sur un Volvo Open 70 dans le Grand Sud – sans doute le meilleur endroit pour que ce bateau accélère. De temps en temps, en descendant une vague, la carène réagit et vous êtes catapultés de 12 à 24 nœuds, à doubler votre vitesse, en quelques secondes. »

L’équipage fait désormais route au nord-est pour trouver des conditions plus favorables.

« Nous avons tous la volonté de terminer l’étape mais il nous faut aussi évaluer nos plans de secours. On espère toujours passer le Cap Horn … Il y en a quelques uns à bord qui ont cet objectif en tête depuis un bout de temps. »

Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la cinquième étape Auckland - Itajai à 1300 UTC (15h00 heure française) le 31/03/2012
1. Groupama 4 à 1 648,9 milles de l'arrivée
2. Puma - à 29,4 milles du premier
4. Camper - à 1 411 milles du premier (se dirige vers le Chili pour réparer)
4. Abu Dhabi Ocean Racing - à 1 737,4 milles du premier
Team Sanya - DNF (abandon dans l'étape 5)
Telefonica - a suspendu sa course pour quelques heures afin de réparer

Source : Volvo Ocean Race