Tactiquement, c’est assez simple : une ligne droite au portant, tribord amure, avec peu de manœuvres. Mais physiquement et moralement, c’est extrême : rafales à plus de 45 nœuds, grosse houle, froid piquant. À la bordure de la limite des glaces, les équipages frôlent aussi la démesure des latitudes australes.
À 16h UTC, Groupama sailing team continue de mener, 21 milles devant Telefónica et 44 milles devant PUMA Ocean Racing. CAMPER with Emirates Team New Zealand est retombé à la quatrième place après un problème de cloison avant récurent que l’équipage s’efforce de réparer.
Abu Dhabi Ocean Racing est à 673 milles, englué dans la dorsale d’un anticyclone. Team Sanya fait toujours route vers la Nouvelle-Zélande où il est attendu autour du 28 mars.
Pour les quatre premiers bateaux, 35 nœuds de sud-ouest en moyenne et des rafales à 45 nœuds. Une mer creusée et hachée qui secoue les machines et les hommes.
À les écouter, pourtant, ce serait presque simple. « C’est une navigation tout droit avec très peu de manœuvres, » assure Tom Addis, le navigateur de PUMA, au téléphone. « On donne juste aux gars une route très générale et on les laisse gérer les détails. Vous voulez peut-être qu’ils barrent au 95, par exemple, mais si les gens à la barre se font balayer toutes les demi-heures, il faut changer de cap. »
Pour le navigateur de Telefónica, la trajectoire actuelle de la flotte est également « relativement simple. » Mais Andrew Cape estime que la situation va changer.
« On est au reaching mais, surtout, en survie. On va bientôt empanner et tout va de nouveau être bouleversé. La fin de la limite des glaces (limite centrale au 47°S, 130°W ; limite est au 54°S, 106°W) changera complètement la donne. Je pense que les bateaux vont rester proches jusqu’à ce qu’on atteigne la fin de la limite : ce sera intéressant quand l’océan s’ouvrira à nous. Ce sera un changement majeur, presque comme un nouveau départ. »
Nouveau départ tactique et changement météo, aussi. Les conditions devraient empirer dans les prochaines 24 heures. La flotte va atteindre la partie ouest de la dépression australe, la partie la plus violente, avec des rafales à 55 nœuds et des creux de neuf mètres.
« Personne ne navigue à 100 %, » rassure Addis. « On essaye juste d’amener le bateau de l’autre côté et de naviguer en sécurité. »
L’impassible Cape parle de « quelques bleus et de peu de sommeil. Ce n’est pas quelque chose que vous adorez. »
Laurent Pagès, barreur et régleur pour Groupama, dit « que les premiers symptômes de la fatigue sont d’abord musculaires. C’est long d’être debout, campé sur ses appuis, déstabilisé de manière violente par les vagues qui nous tombent dessus, bien cramponné à la barre pour ne pas se faire éjecter. »
Limite géographique, limite physique, limite matérielle. À la barre, par exemple : « Il faut suivre au feeling avec le bateau, en fonction de son angle de gite, de son accélération, de son assiette longitudinale. En fonction, on sait que l'échappatoire est dans le lof ou l'abattée. »
Et Pagès d'ajouter que « parfois, il y a peu d'échappatoire. »
À 16h UTC, Groupama sailing team continue de mener, 21 milles devant Telefónica et 44 milles devant PUMA Ocean Racing. CAMPER with Emirates Team New Zealand est retombé à la quatrième place après un problème de cloison avant récurent que l’équipage s’efforce de réparer.
Abu Dhabi Ocean Racing est à 673 milles, englué dans la dorsale d’un anticyclone. Team Sanya fait toujours route vers la Nouvelle-Zélande où il est attendu autour du 28 mars.
Pour les quatre premiers bateaux, 35 nœuds de sud-ouest en moyenne et des rafales à 45 nœuds. Une mer creusée et hachée qui secoue les machines et les hommes.
À les écouter, pourtant, ce serait presque simple. « C’est une navigation tout droit avec très peu de manœuvres, » assure Tom Addis, le navigateur de PUMA, au téléphone. « On donne juste aux gars une route très générale et on les laisse gérer les détails. Vous voulez peut-être qu’ils barrent au 95, par exemple, mais si les gens à la barre se font balayer toutes les demi-heures, il faut changer de cap. »
Pour le navigateur de Telefónica, la trajectoire actuelle de la flotte est également « relativement simple. » Mais Andrew Cape estime que la situation va changer.
« On est au reaching mais, surtout, en survie. On va bientôt empanner et tout va de nouveau être bouleversé. La fin de la limite des glaces (limite centrale au 47°S, 130°W ; limite est au 54°S, 106°W) changera complètement la donne. Je pense que les bateaux vont rester proches jusqu’à ce qu’on atteigne la fin de la limite : ce sera intéressant quand l’océan s’ouvrira à nous. Ce sera un changement majeur, presque comme un nouveau départ. »
Nouveau départ tactique et changement météo, aussi. Les conditions devraient empirer dans les prochaines 24 heures. La flotte va atteindre la partie ouest de la dépression australe, la partie la plus violente, avec des rafales à 55 nœuds et des creux de neuf mètres.
« Personne ne navigue à 100 %, » rassure Addis. « On essaye juste d’amener le bateau de l’autre côté et de naviguer en sécurité. »
L’impassible Cape parle de « quelques bleus et de peu de sommeil. Ce n’est pas quelque chose que vous adorez. »
Laurent Pagès, barreur et régleur pour Groupama, dit « que les premiers symptômes de la fatigue sont d’abord musculaires. C’est long d’être debout, campé sur ses appuis, déstabilisé de manière violente par les vagues qui nous tombent dessus, bien cramponné à la barre pour ne pas se faire éjecter. »
Limite géographique, limite physique, limite matérielle. À la barre, par exemple : « Il faut suivre au feeling avec le bateau, en fonction de son angle de gite, de son accélération, de son assiette longitudinale. En fonction, on sait que l'échappatoire est dans le lof ou l'abattée. »
Et Pagès d'ajouter que « parfois, il y a peu d'échappatoire. »
24 Mar 2012, 16:08:51 UTC
1 GPMA 4418.3 milles du but
2 TELE 21.10 milles du leader
3 PUMA 44.20 milles du leader
4 CMPR 96.60 milles du leader
5 ADOR 672.80 milles du leader
6 SNYA
Source : Volvo Ocean Race