VOR / Après s'être retourné cette nuit, Abu Dhabi se délamine

Abu Dhabi Ocean Racing ralentit afin de pouvoir évaluer les dommages après avoir constaté une délamination de la coque de leur Volvo Open 70, Azzam. L'équipage va bien. 

Crédit : Nick Dana/Abu Dhabi Ocean

Ian Walker raconte comment Abu Dhabi Ocean Racing, en cinquième position, s’est retourné cette nuit lors d’un virement accidentel. Le bateau a vite été remis d'aplomb et l'équipage est reparti, mais le skipper l’avoue : « le Grand Sud nous montre qui est le boss. »

En ce moment, le Grand Sud nous montre qui est le boss. On est juste à proximité du 50e degrés sud et, depuis le passage du front il y a 36 heures, on a eu 30 à 40 nœuds constants.

On navigue avec deux ris dans la grand-voile et le J4. C’est assez contrôlable mais l’état de la mer est horrible et reste confus derrière le front.

On navigue dur en essayant de minimiser les chocs autant que possible. Les 24 dernières heures ont été intenses avec des surfs de nuit jusqu’à 40 nœuds (Si Fi, Simon Fisher, s’est déclaré responsable), des barreurs balayés (bon, c’était moi et heureusement, j’ai atterri sur les genoux de Craig) ...

Et le plat de résistance : le virement accidentel.

Celui-là, Nocka (Anthony Nossiter) peut le revendiquer mais il a des circonstances atténuantes : les instruments en tête de mât ont été soufflés par le vent et les chiffres auxquels il se référait pour barrer – dans la nuit noire – sont devenus fous.

Avant qu’il commence à barrer, mes derniers mots ont été « Quoi que tu fasses … Pas de départ à l’abattée ni d’empannage ("Chinese gybe"). »

Il m’a pris au mot puisque, quand les chiffres ont indiqué qu’il allait empanner accidentellement, il a lofé un grand coup.

Le résultat : un virement inattendu et le chavirage qui s’ensuit.

À l’intérieur, c’était bizarre de s’habiller en marchant sur les murs. C’était incroyablement calme. Une fois qu’on a eu des gars sur le pont, on a réussi à virer les bastaques, à remettre la quille en bas et on a recommencé à naviguer.

Après une bonne vérification, on est repartis. On l'a échappé belle.

Il nous reste donc moins de 2000 milles jusqu’au Cap Horn et on dirait bien qu’il y aura du vent jusque là. En espérant que les vagues s’améliorent un peu.

Mais quoi qu’il en soit, les cinq prochains jours seront tout sauf ennuyeux.

Ian

Source : Volvo Ocean Race