ITW / "Des surfs magnifiques, des vitesses incroyables, des moments inoubliables" dixit Franck Cammas

Ce dimanche à 2h (heure française), Franck Cammas et ses hommes se sont élancés pour les 6 705 milles qui séparent Auckland (Nouvelle-Zélande) d'Itajaï (Brésil) dans une brise d'une vingtaine de noeuds. Cette cinquième étape de la Volvo Ocean Race est le parcours phare de ce tour du monde, avec le célèbre passage du cap Horn !

Credit : IAN ROMAN/Volvo Ocean Race

Franck Cammas : « Les conditions vont être difficiles pour la nuit prochaine et demain. Il va falloir passer une pointe à l'extérieur d'Auckland avec beaucoup de vent de face, du courant et de la mer. Les premières trente-six heures seront certainement la partie la plus difficile de cette étape. On peut s'attendre à des vents allant jusqu'à 50 noeuds et à la mer qui va avec. Sur la durée de l'étape, on va avoir des conditions ventées, mais à priori du portant. Ce sera donc mieux qu'au départ qui devrait à priori se faire au près. Avec du vent fort au portant, les bateaux peuvent faire des surfs magnifiques, un peu stressants, certes avec des vitesses incroyables, mais ce sont des moments inoubliables. Le travail du skipper est de donner le tempo à son équipage. Parfois, il faut lever le pied pour passer en douceur sans casser le bateau ni les voiles pour pouvoir continuer la course. Cette étape ne va pas se jouer au cap Horn. Elle se jouera certainement après. Il est donc important d'avoir un bateau en bon état au cap Horn pour le sprint final, qui va être décisif avec des conditions plus changeantes. »

Charles Caudrelier : « Il y a un peu stress car les trente premières heures vont être difficiles, face au vent avec de la mer. On a peur pour le bateau et ce n'est pas agréable de partir comme ça. Hier soir on dormait à l'hôtel et ce soir on va dormir dans 6 mètres de creux, tout mouillé, ça va taper, ça va bouger. Le contraste est brutal. Je pense que physiquement ça va être l'étape la plus dure. On va avoir froid avec une eau qui va descendre à 5°C. Ça va aller très vite et on va avoir 12 jours très difficiles. Le passage du cap Horn, ça va être la délivrance. Pour ma part c'est ma première traversée du Pacifique. J'espère qu'il aura du plaisir parce que c'est aussi pour cela que l'on part. Mais parfois la proportion de plaisir est de 10% contre 90% de souffrance. Là, clairement, on part pour une étape avec un fort taux de difficulté. Mais c'est ce qui fait le challenge, l'aventure et le côté extrême de cette course. »

Jean-Luc Nélias : « Moi je ne connais pas, je suis un bizuth du Horn, je n'y suis jamais passé. L'étape est longue dans des conditions difficiles car on navigue dans le Pacifique Sud même si on a des portes qui nous poussent au nord pour éviter de rencontrer des icebergs. On risque quand même de rencontrer un peu de glace, il fait froid, les vents sont forts et rien qu'aujourd'hui au départ et dans les prochaines 48 heures, la météo n'est pas loin d'être exécrable. On a gagné la dernière étape donc on a envie de faire aussi bien. Il y a beaucoup d'options dès le départ, il ne faut pas casser, il faut savoir lever le pied et choisir : est-ce qu'on va au Sud/ au Nord, est-ce qu'on contrôle la flotte ou pas ? A l'heure où je vous parle, on n'est pas sûr à 100% de ce que l'on va faire une fois sorti de la baie de Hauraki. »


Liste d'équipage Etape 5 Auckland - Itajaï (entre parenthèses - nombre de passage au cap Horn)
Franck Cammas (1)
Thomas Coville (8)
Damian Foxall (6)
Phil Harmer (1)
Martin Strömberg (1)
Laurent Pagès (0)
Charles Caudrelier (0)
Martin Krite (1)
Brad Marsh (0)
Jean-Luc Nélias (0)
Yann Riou (0)

Source : Groupama