Figaro / "Je veux qu’il soit le plus beau et le plus rapide !" dixit Thomas Ruyant

Auteur d’une double victoire historique en 2009 et 2010 dans deux courses transatlantiques en solitaire majeures, la Transat 6,50 et la Route du Rhum, le Dunkerquois Thomas Ruyant a décidé en 2011 de se glisser dans le moule d’une discipline diamétralement opposée à ses affinités premières, celle du circuit monotype Figaro Bénéteau. Ce passage obligé dans un cursus de coureur au large accompli, Thomas Ruyant, bien qu’éloigné des podiums, le vit comme un apprentissage heureux, une découverte permanente de nouvelles facettes de son métier de marin. 

Crédit : JM Liot

Modeste et humble de nature, y compris à l’heure des triomphes d’hier, le jeune Nordiste récite avec passion ses gammes de novices au sein d’une impitoyable classe en perpétuel renouvellement de ses cadres.

« Ce circuit est une école de patience ». Thomas Ruyant masque mal son plaisir et son envie de renouer demain avec la régate au contact à bord de son « Destination Dunkerque » nouvellement acquis. « C’est la différence majeure entre 2011 et 2012 » avoue t’il ; « Je suis l’heureux propriétaire de mon bateau, un Figaro Bénéteau 2 bien né et remarquablement entretenu par son ancien skipper, Jérémie Beyou. »

Après une première saison toute en expérimentation et en découverte, Ruyant, s’il revendique toujours aussi franchement un statut d’apprenti, a franchi un premier palier. « Son » Figaro est désormais le reflet de son investissement personnel, physique et psychologique dans le circuit. « C’est mon bateau. J’en suis fier. Je veux qu’il soit le plus beau et le plus rapide ! » Et Thomas de se réjouir du petit clin d’œil du destin, sous la forme du numéro d’enregistrement de son Figaro, le 99, numéro porté par la légende du Hockey Wayne Gretsky. Le Hockey, l’autre passion du skipper Nordiste !

Là encore une école de patience et de dureté, où l’on répète ses gammes inlassablement. « Je connais mes lacunes, dans les phases de départ notamment » explique Thomas. « Une grande partie du travail réalisé cet hiver sous la houlette de marins expérimentés, Yann Eliès, Seb Audigane, notamment, a été axé sur ces phases cruciales en Figaro. » Mais l’éclectisme est le propre du marin moderne, et Ruyant, avide de sensations et de partage, a rajouté une corde à son arc, celle de la navigation en équipage, toujours au contact et en monotype. « Nous avons monté un très bel équipage pour naviguer cette année, et parallèlement au programme Figaro, en J 80. Un support idéal pour multiplier les manoeuvres, ressentir les réglages les plus ténues, et partager les expériences. »

L’école de la patience, toujours et encore. Thomas Ruyant s’y est converti, et la confiance revient à ce prix. « Je sors un peu plus le nez du bateau » confie-t’il ; « je ressens davantage mes réglages et les réactions du bateau. La technique devient plus instinctive et je peux commencer à présent à regarder un peu plus loin que mon étrave, et retrouver mes sensations de coureur au large, un peu plus libéré de la technique pure. »

La route est longue mais le Dunkerquois sait où il va. Fort de l’appui inconditionnel de ses partenaires de toujours, la société Faber France, la Communauté urbaine de Dunkerque, l’association « Dunkerque Plaisance », il sait que les résultats viennent avec l’application, le sérieux, la modestie.

Source : Denis van den Brink / Dunkerque Nautisme