Yann Riou, le media man de Groupama 4, a fêté hier son 38e anniversaire. Dans quelles conditions ? Du vent, de la mer et le départ de la course vers Auckland. Il raconte.
"Étrange et insolite comme anniversaire. Le genre de jour où tu n'as pas trop la main sur le programme.
La journée a commencé à 04:30 du mat' (en Chine) pour retrouver ma bande : des marins heureux de partir et un shore team encore plus heureux de nous voir partir, tout ce petit monde étant encore passablement endormi. J'ai moi même mis un peu de temps avant de percuter sur la date. Et quand j'ai fini par réaliser, c’était l'heure de déposer les téléphones.
Pour l'anecdote, en France, on était encore le 19 février, les alarmes "iCal", "Skype"et autres "Facebook" ne s’étaient pas encore déclenchées. Un seul message donc au moment de me séparer de mon portable : Gwen, ma soeur (Bien joué frangine!) ! Et j'attendrai Auckland pour lire les autres ! Puis par la suite, pour être franc, j'ai un peu mis ça de côté.
La journée du départ est en fait assez chargée pour un MCM. Il faut bien sûr s'appliquer à retranscrire le mieux possible une des journées les plus importante de l’étape. Il faut également réorganiser la vie à bord, définir les horaires des repas, finir d'organiser le rangement de l'avitaillement, répondre aux questions des marins: "est -ce qu'il reste des fruits ?", "où se trouvent les barres de céréales," "est-ce qu'il y aura de nouveau un petit dej ?". Plomber l'arbre d'hélice, faire une photo et l'envoyer à l'organisation, se souvenir des instructions écrites sur les obligations d'envoi de matériel média, auxquelles s'ajoutent les derniers commentaires lancés oralement au ponton.
Et la mise en jambe d'hier n’a pas été des plus faciles car tout cela s'est passé dans des conditions un peu musclées. 20 nœuds de vitesse bateau pour 20 nœuds de vent réel, le tout sous des trombes de flotte pour la préparation du premier repas. À ce moment là, je suis un peu barbouillé, j'ai du mal à retrouver mes repères, mon équilibre, je pense à la longue liste de trucs qu'il me reste à faire dans la journée. Il y a déjà un peu d'eau dans Groupama 4, je cherche le seau et l'écope. Et je me dis qu'après seulement 5 heures en mer, je commence déjà à en avoir ras la casquette !
Plus tard, dans la journée, la mer s'est calmée. Je consulte mes emails, et je reçois un ou deux messages de personnes de l'organisation. "Bon anniversaire! ". Ah oui c'est vrai, j’avais encore zappé ! Merci c'est sympa. Un classement tombe au même moment. On est en tête. Ça a beau être symbolique, c'est pas mal comme cadeau, non ?
Donc, hier, j'ai eu trente-huit ans, je m'offre le Pacifique avec un petit bout de mer de Chine en apéro, et je n’ai pas vomi !
Yann"
Source : Groupama
Credit : M. Bow/VOR
"Étrange et insolite comme anniversaire. Le genre de jour où tu n'as pas trop la main sur le programme.
La journée a commencé à 04:30 du mat' (en Chine) pour retrouver ma bande : des marins heureux de partir et un shore team encore plus heureux de nous voir partir, tout ce petit monde étant encore passablement endormi. J'ai moi même mis un peu de temps avant de percuter sur la date. Et quand j'ai fini par réaliser, c’était l'heure de déposer les téléphones.
Pour l'anecdote, en France, on était encore le 19 février, les alarmes "iCal", "Skype"et autres "Facebook" ne s’étaient pas encore déclenchées. Un seul message donc au moment de me séparer de mon portable : Gwen, ma soeur (Bien joué frangine!) ! Et j'attendrai Auckland pour lire les autres ! Puis par la suite, pour être franc, j'ai un peu mis ça de côté.
La journée du départ est en fait assez chargée pour un MCM. Il faut bien sûr s'appliquer à retranscrire le mieux possible une des journées les plus importante de l’étape. Il faut également réorganiser la vie à bord, définir les horaires des repas, finir d'organiser le rangement de l'avitaillement, répondre aux questions des marins: "est -ce qu'il reste des fruits ?", "où se trouvent les barres de céréales," "est-ce qu'il y aura de nouveau un petit dej ?". Plomber l'arbre d'hélice, faire une photo et l'envoyer à l'organisation, se souvenir des instructions écrites sur les obligations d'envoi de matériel média, auxquelles s'ajoutent les derniers commentaires lancés oralement au ponton.
Et la mise en jambe d'hier n’a pas été des plus faciles car tout cela s'est passé dans des conditions un peu musclées. 20 nœuds de vitesse bateau pour 20 nœuds de vent réel, le tout sous des trombes de flotte pour la préparation du premier repas. À ce moment là, je suis un peu barbouillé, j'ai du mal à retrouver mes repères, mon équilibre, je pense à la longue liste de trucs qu'il me reste à faire dans la journée. Il y a déjà un peu d'eau dans Groupama 4, je cherche le seau et l'écope. Et je me dis qu'après seulement 5 heures en mer, je commence déjà à en avoir ras la casquette !
Plus tard, dans la journée, la mer s'est calmée. Je consulte mes emails, et je reçois un ou deux messages de personnes de l'organisation. "Bon anniversaire! ". Ah oui c'est vrai, j’avais encore zappé ! Merci c'est sympa. Un classement tombe au même moment. On est en tête. Ça a beau être symbolique, c'est pas mal comme cadeau, non ?
Donc, hier, j'ai eu trente-huit ans, je m'offre le Pacifique avec un petit bout de mer de Chine en apéro, et je n’ai pas vomi !
Yann"
Source : Groupama