VOR / Les navigants de Groupama 4 sous haute surveillance

Eruptions cutanées, contusions, fractures, plaies ouvertes et le redoutable érythème fessier sont quelques unes des blessures et maladies qui frappent les compétiteurs de la Volvo Ocean Race quand ils sont en mer. 

Credit : I. Roman / VOR


« Les corps et les esprits sont poussés à l'extrême sur cette épreuve », précise le médecin du sport Antonio Zoido, revenu travailler sur la course au sein du Groupama sailing team après une première campagne courronnée de succès dans le team victorieux de l’édition 2008-2009, Ericsson 4.

Le manque de sommeil, des températures extrêmes allant de températeurs négatives à plus de 40° C, des conditions de mer violentes avec des vagues de parfois plus de 15 mètres et des vents allant jusqu’à l’ouragan sont quelques unes des menaces qui pèsent sur le physique des marins.

« S'assurer que ces hommes soient à leur niveau de santé et de forme optimales avant qu'ils ne s’attaquent à la haute mer est vital pour qu’ils surmontent les épreuves sans se blesser ni tomber malade », souligne Dr Zoido.

Le vaste programme d’entraînement physique et d'évaluation des marins de Groupama a commencé environ un an avant le début de la course en Novembre 2011. Depuis lors, le Dr Zoido surveille en permanence la santé des marins du team, vérifiant les marqueurs vitaux, les résultats sanguins, le poids, la graisse et la composition des muscles et des urines immédiatement après la fin de chaque étape.

"Nous avons essayé de veiller à ce que les gars soient au top de leur forme et qu’ils aient parfaitement intégré l’importance vitale de ce qu’ils mangent et de quand ils doivent manger, de ce qu’ils boivent et de quand ils doivent boire, » poursuit Zoido. "Mais parfois des incidents se produisent. Ils peuvent être inévitables."

Le professionnalisme croissant des marins engagés sur la Volvo Ocean Race a aidé à réduire les incidents en course, avec des concurrents qui se considèrent de plus en plus comme des athlètes, et pas seulement comme les marins. « L'implication croissante de médecins, de nutritionnistes, de physiothérapeutes et de diététitiens accompagne fortement cette professionnalisation », poursuit le médecin du Team français.

"Changer les mentalités prend du temps,'' relève-t-il. "L’arrivée de compétiteurs olympiques sur de nombreux bateaux a changé la culture car ils savent parfaitement ce qu’il faut faire pour pousser son corps à niveau d’accomplissement élevé. Nous assistons à une évolution vers un plus fort degré de professionnalisme avec des coureurs océaniques qui deviennent des super athlètes."