VOR / L'équipe technique aux petits soins de Groupama 4 à Sanya

Malgré les nombreuses difficultés de cette troisième étape reliant Abu dhabi à Sanya, les navigants de Groupama sailing team ont le sourire. En plus du beau résultat qui redonne le moral aux troupes, Groupama 4 arrive en Chine en parfait état. 

Credit : I. Roman/VOR

Hier les marins et l'équipe technique de Groupama sailing team ont listé tous les travaux à effectuer avant la remise à l'eau du bateau, la semaine prochaine. Le travail méticuleux de l'équipe à terre à Abu Dhabi, l'esprit d'observation des marins en mer et une petite pointe de chance, permettent de se concentrer sur les innovations à apporter au bateau.

Les discussions peuvent parfois être animées, les enjeux ne sont pas négligeables... : « Ben Wright et Martin Krite, boat capitain à bord de Groupama 4, coordonnent tout cela » explique Erwan Israël « Ensemble, on liste tout ce que l'on doit faire. Les décisions ne sont pas faciles à prendre car les avis ne sont pas toujours les mêmes. Si le temps est généralement un ennemi, ce n'est pas le cas ici à Sanya car l'escale est assez longue».

Ben Wright, Australien à la tête de l’équipe technique, fait le point :

« Malgré les inévitables dommages dus aux filets de pêche, aux débris et aux épaves flottantes, le bateau est en bonne condition. Ils ont pris un filet autour de la quille et de la dérive. Le bateau a bien résisté : ce ne sont pas des dommages sérieux, juste des marques de passage du bout. Le dommage sur la quille en acier est sans doute plus important que sur la dérive. Il semble que le bout, ou câble métallique, s'est enroulé autour de son bord d’attaque pour le scier. Il est abimé en trois endroits – des morceaux de cinq à huit millimètres de profondeur.

« La "crash box" de l’étrave a visiblement touché quelque chose pendant une nuit. C’est un pare-choc fait pour taper de petits objets et sauver la structure du bateau. C’est exactement ce qui s’est passé.  Le bateau est à 100 % structurellement, ce n’est qu’un travail cosmétique – pose d’une couverture en carbone et remplacement de la mousse. » De quoi sortir de bateau de l’eau et occuper les techniciens jusqu’à lundi ou mardi.

Credit : Y. Zedda

« Il s’agit de performance, » commente Wright, « améliorer les systèmes, d’alléger le bateau, d’aider les gars à mieux naviguer, les winchs à mieux fonctionner. C’est toujours beaucoup de travail pour un petit profit. 100 petites tâches pour 100 petits gains qui à la fin, font la différence. C’est ce qui définit cette course : il faut faire mieux, ne pas s’asseoir sur ses lauriers. À chaque fois, vous devez avoir les ressources pour réparer le bateau et pour progresser.

« Vous savez que vous êtes motivés parce que vous êtes en chasse, vous savez que vous avez un bon bateau, vous savez les gars capables de faire du bon boulot. C’est ce mouvement qui vous pousse vers l’avant, qui vous pousse à aller chercher cet avantage.


« C’est une compétition pour nous, les équipes techniques, autant que pour les marins. »

Et la course est loin d'être terminée : l'un des passages les plus difficiles à négocier au niveau du bateau sera la première partie du parcours de Sanya à Auckland. Ben Wright : « Après Singapour ça va être compliqué, surtout aux alentours des Philippines où il y a beaucoup de courants, de vagues et de nombreux récifs. C'est un passage délicat que l'on peut passer au reaching à 25 noeuds » Des conditions parfaites ... pour casser ! Ce n'est toutefois pas le moment de penser à tout cela !