Les 23 rameurs de Bouvet Guyane s'attaquent à l'Atlantique demain dimanche

Demain dimanche à 10 heures sera donné le départ de la troisième édition de la Bouvet Guyane. La nouveauté de la course transatlantique à la rame en solitaire millésime 2012 est qu’elle part de Dakar et non plus de St-Louis du Sénégal et qu’elle compte un nombre records de participants : 23. Présentation.

Credit : E. Rousseau


Une course d’amateurs. Ne cherchez pas de rameurs professionnels bardés de titres internationaux. Il n’y en a pas. Ce sont tous des amateurs, des passionnés qui ont succombé à une tentation : celle de vivre l’aventure de leur vie. Leur ambition est de traverser l’Atlantique sur un canot à rames de 8 m de long et de rallier l’arrivée en Guyane à l’horizon de leurs rêves. Certains plus déterminés visent une bonne place à l’arrivée mais n’osent pas trop l’annoncer. Pour la bonne raison que l’aventure vécue quelques dizaines de cm au-dessus de l’eau réserve un océan d’incertitudes. Physiques et aussi morales. Tous sont unanimes : c’est dans la tête que se conduit leur affaire plus qu’à la force du poignet.

Deux vétérans. Jean-Jacques Gauthier et Didier Lemoine étaient de la première édition de la Bouvet Guyane. Le premier cité, un grand gaillard de 38 ans, est sans doute le meilleur rameur de la bande. Il l’a encore montré en s’imposant sans difficulté lors du prologue à Brest. Pas étonnant ! Il a débuté l’aviron dès l’âge de 11 ans, s’est offert une carrière de haut niveau avec de multiples sélections en équipe de France soldées par quatre titres nationaux et plusieurs participations aux championnats du monde. Pourtant il a connu bien des imprévus durant ses deux transats et n’est jamais arrivé de l’autre côté de l’Atlantique. Son vœu le plus cher est cette fois de fouler le sol guyanais.
Didier Lemoine n’a pas le palmarès de Jean-Jacques ni le même esprit. Il revient sur la Bouvet-Guyane car il est tout simplement bien en mer. Et quand même aussi pour se classer dans la course. En 2006, il s’est fait piéger : « J’ai loupé la ligne d’arrivée, j’allais sur la mangrove », se souvient l’ancien qui a reçu assistance. Le vétéran, aussi doyen de la course rêve à 61 ans de couper cette fois la ligne.

Une femme. Chaque Bouvet Guyane a sa rameuse. Cette année il s’agit d’Olivia La Hondé co-directrice d’une agence de création graphique. Elle connaît bien l’aviron, a pratiqué la voile mais craint le mal de mer comme d’autres rameurs. Elle s’est entraînée et a bénéficié de bons conseils prodigués par Gérard d’Aboville qu’il n’est pas nécessaire de présenter. Derrière ses jolis yeux perce la volonté « de couper la ligne d’arrivée dans les dix premiers et en bonne santé ». 

Statistiques. La moyenne d’âge des 23 concurrents de la Transat solitaire oscille aux alentours des 45 ans.  Le plus jeune est le marocain Saïd Ben Amar, le seul étranger de l’épreuve. Saïd, technicien en énergies renouvelables, a 27 ans et vit à Grenoble. Depuis qu’il a entendu parler de la course en 2009, participer à la Bouvet Guyane est devenu une obsession. Une opportunité aussi de tester les énergies renouvelables. Quels sont les favoris ? Les noms les plus souvent cités par la communauté présente sur la course à Dakar sont Jean-Emmanuel Alein et le discret Julien Besson, technicien au Centre Spatial de Kourou. Tous deux appartiennent au team Guyane qui compte 6 engagés tous bien entraînés. Dans le camp des « métros », Rémy Alnet, ingénieur chez Areva et récidiviste (un naufrage survenu 5 jours avant l’arrivée en 2009 l’avait contraint à l’abandon), le nageur de combat Christophe Dupuy, Jean-Christophe Lagrange, seul « voileux » de la bande, Eric Lainé, 4ème en 2009, Pierre Mastalski sont sur le devant de la scène. Sans oublier Jean-Jacques Gautier capable du meilleur et qui a une sacrée revanche à prendre.

Voie d'eau
Pas de chance pour Jean-Emmanuel Alein. Une pinoche, un petit cône en bois que placé provisoirement sous une coque pour boucher l'absorbtion d'eau du dessalanisateur s'est décrochée hier soir lors des opérations de mise à l'eau de son bateau. Le temps que la manutention se termine, un peu d'eau avait pénétré à l'intrieur et le matériel électronique, ordianteur et téléphone irridium ont été noyé. Tous se sont mobilisés pour lui venir en aide et l'aider à remplacer son matériel défectueux. Jean-Emmanuel Alein a pu tout remettre en ordre et pourra prendre le départ sans encombre.

Source : Bouvet Guyane