A moins de 400 milles de la zone « furtive » instaurée par la Volvo Ocean Race pour éviter les pirates, Groupama 4 conforte son avance sur ses trois plus dangereux concurrents, relégués à plus de 80 milles. Pas de trajectoire biscornue en vue : il faut gagner dans le Nord jusqu'au Pot au Noir dans un régime d'alizés d'Est mollissant
Cela fait maintenant trois jours que toute la flotte navigue en bordure de l'anticyclone des Mascareignes, dans une brise de secteur Est d'une petite vingtaine de nœuds, pas toujours très stable en force et en direction. Par son décalage au large, Groupama 4 a pu accélérer davantage que ses adversaires qui tentent désormais de converger vers le même point, sur le 67° Est, afin de rentrer progressivement dans un Pot au Noir assez large mais peu actif entre le 10° et le 5° Sud.
« Ce ne sont pas des conditions faciles parce que nous sommes travers au vent avec une mer un peu désordonnée : le bateau mouille beaucoup ! Et il faut souvent changer les voiles assez rapidement pour s'adapter aux variations de la brise. Heureusement les températures de l'eau et de l'air sont bonnes : il fait chaud mais nous sommes tous trempés… Mais on est content de notre positionnement et ça va vite : Groupama 4 est rapide dans ces conditions. Le barreur est à la fête parce que le bateau est très agréable et peut surfer sur les vagues, mais les régleurs regardent plutôt le sillage que devant parce qu'il est impossible de garder les yeux ouverts dans les embruns constants. »
Le doute est levé !
Un peu déstabilisé par l'attitude conservatrice de ses concurrents (à l'exception du voilier chinois), Franck Cammas a pu conforter sa manière de naviguer en privilégiant les grandes options stratégiques pour jouer les variations du vent plutôt que les petits coups tactiques visant à se positionner par rapport à la flotte. L'expérience malheureuse de la première étape n'a pas entamé la vision de l'équipage de Groupama 4.
« On s'est encore retrouvé à naviguer seul dans le front ! Alors on est revenu dans le paquet parce que les conditions n'étaient pas évidentes à suivre. Mais ensuite, on a trouvé une issue par le Sud. Je crois que les autres équipages travaillent plutôt sur le court terme parce que nous n'avons pas compris pourquoi personne ne nous a suivi quand nous sommes partis pour la troisième fois vers le Sud-Est… A la sortie du front et avec le décalage que nous avons acquis, nous avons bénéficié d'un meilleur angle pour remonter vers le Nord durant ces trois derniers jours. Maintenant, nous allons progressivement rentrer dans du petit temps et il est probable que toute la flotte se regroupe au passage de l'équateur. C'est vrai que nous commencions à avoir un petit complexe à force de partir seuls dans notre coin… On a repris confiance dans notre façon d'aborder la stratégie. Et ça a bien remotivé l'équipage ! »
Changement de démarche
Mais avec l'approche du Pot au Noir, Franck Cammas et son équipage vont modifier leur approche par rapport à leurs concurrents : comme il n'y a pas de phénomène météorologique perturbateur sur la route, l'objectif est avant tout de traverser au plus vite la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) qui n'est pas aussi active qu'elle peut l'être en Atlantique. Il faut donc privilégier une route directe au 20° vers le port « secret » et jouer avec les variations du vent et les nuages au fil de la remontée vers l'équateur.
« La meilleure tactique est de rester entre nos concurrents et l'arrivée : on va donc essayer de glisser petit à petit en suivant leurs trajectoires. Mais le Pot au Noir reste une zone aléatoire qui peut aussi bien favoriser le leader que les poursuivants. D'autant plus qu'on ne peut pas trop compter sur les fichiers météo par là-bas ! Il faudra être opportuniste en exploitant bien les nuages et les grains qu'il y aura sur place. C'est une région que je ne connais pas, mais les autres non plus… »
Dès cet après-midi, les alizés vont prendre une composante Sud-Est d'une quinzaine de nœuds, ce qui sera plus agréable sur le pont. La brise va mollir à une dizaine de nœuds jeudi midi, annonciatrice d'un ralentissement conséquent pour les deux jours suivants, favorisant ainsi un regroupement de la flotte. Ce n'est normalement qu'en milieu du week-end que le régime d'Ouest d'une douzaine de nœuds va s'installer autour du 4° Sud et ce, jusqu'à l'arrivée.
Classement à 17 heures :
1 Groupama
2 Puma 77.90
3 Telefonica 85.20
4 Camper 107.00
5 Abu Dhabi 228.90
- Sanya Suspended Racing
Source : Groupama
Credit : Y. Riou/Groupama/VOR
Cela fait maintenant trois jours que toute la flotte navigue en bordure de l'anticyclone des Mascareignes, dans une brise de secteur Est d'une petite vingtaine de nœuds, pas toujours très stable en force et en direction. Par son décalage au large, Groupama 4 a pu accélérer davantage que ses adversaires qui tentent désormais de converger vers le même point, sur le 67° Est, afin de rentrer progressivement dans un Pot au Noir assez large mais peu actif entre le 10° et le 5° Sud.
« Ce ne sont pas des conditions faciles parce que nous sommes travers au vent avec une mer un peu désordonnée : le bateau mouille beaucoup ! Et il faut souvent changer les voiles assez rapidement pour s'adapter aux variations de la brise. Heureusement les températures de l'eau et de l'air sont bonnes : il fait chaud mais nous sommes tous trempés… Mais on est content de notre positionnement et ça va vite : Groupama 4 est rapide dans ces conditions. Le barreur est à la fête parce que le bateau est très agréable et peut surfer sur les vagues, mais les régleurs regardent plutôt le sillage que devant parce qu'il est impossible de garder les yeux ouverts dans les embruns constants. »
Le doute est levé !
Un peu déstabilisé par l'attitude conservatrice de ses concurrents (à l'exception du voilier chinois), Franck Cammas a pu conforter sa manière de naviguer en privilégiant les grandes options stratégiques pour jouer les variations du vent plutôt que les petits coups tactiques visant à se positionner par rapport à la flotte. L'expérience malheureuse de la première étape n'a pas entamé la vision de l'équipage de Groupama 4.
« On s'est encore retrouvé à naviguer seul dans le front ! Alors on est revenu dans le paquet parce que les conditions n'étaient pas évidentes à suivre. Mais ensuite, on a trouvé une issue par le Sud. Je crois que les autres équipages travaillent plutôt sur le court terme parce que nous n'avons pas compris pourquoi personne ne nous a suivi quand nous sommes partis pour la troisième fois vers le Sud-Est… A la sortie du front et avec le décalage que nous avons acquis, nous avons bénéficié d'un meilleur angle pour remonter vers le Nord durant ces trois derniers jours. Maintenant, nous allons progressivement rentrer dans du petit temps et il est probable que toute la flotte se regroupe au passage de l'équateur. C'est vrai que nous commencions à avoir un petit complexe à force de partir seuls dans notre coin… On a repris confiance dans notre façon d'aborder la stratégie. Et ça a bien remotivé l'équipage ! »
Changement de démarche
Mais avec l'approche du Pot au Noir, Franck Cammas et son équipage vont modifier leur approche par rapport à leurs concurrents : comme il n'y a pas de phénomène météorologique perturbateur sur la route, l'objectif est avant tout de traverser au plus vite la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) qui n'est pas aussi active qu'elle peut l'être en Atlantique. Il faut donc privilégier une route directe au 20° vers le port « secret » et jouer avec les variations du vent et les nuages au fil de la remontée vers l'équateur.
« La meilleure tactique est de rester entre nos concurrents et l'arrivée : on va donc essayer de glisser petit à petit en suivant leurs trajectoires. Mais le Pot au Noir reste une zone aléatoire qui peut aussi bien favoriser le leader que les poursuivants. D'autant plus qu'on ne peut pas trop compter sur les fichiers météo par là-bas ! Il faudra être opportuniste en exploitant bien les nuages et les grains qu'il y aura sur place. C'est une région que je ne connais pas, mais les autres non plus… »
Dès cet après-midi, les alizés vont prendre une composante Sud-Est d'une quinzaine de nœuds, ce qui sera plus agréable sur le pont. La brise va mollir à une dizaine de nœuds jeudi midi, annonciatrice d'un ralentissement conséquent pour les deux jours suivants, favorisant ainsi un regroupement de la flotte. Ce n'est normalement qu'en milieu du week-end que le régime d'Ouest d'une douzaine de nœuds va s'installer autour du 4° Sud et ce, jusqu'à l'arrivée.
Classement à 17 heures :
1 Groupama
2 Puma 77.90
3 Telefonica 85.20
4 Camper 107.00
5 Abu Dhabi 228.90
- Sanya Suspended Racing
Source : Groupama