Port secret, océan Indien, 26 décembre. L’arrivée des bateaux est imminente et les Français de Groupama sailing team sont quatrièmes au dernier classement. Le responsable de leur équipe technique, Ben Wright, nous parle logistique, chargement et performance.
Présent sur l’escale secrète, Wright organise le chargement de Groupama 4 sur le cargo qui l’emmènera jusqu’à Sharjah, au nord des Émirats. Son collègue Pierre Tissier l’accompagne - chaque équipe technique est représentée par deux personnes. Interview avec un Australien francophone et sympathique.
Ben, où en êtes-vous dans vos préparatifs ?
« On est là depuis quelques jours. On gère du matériel qui venait du Cap, et du matériel envoyé de France en septembre, comme les bers et les gros équipements. On croit avoir pensé à tout ... Les bateaux arrivent bientôt. Aujourd’hui, on va préparer le matériel pour pouvoir incliner le mât et charger le bateau d’un point de vue mécanique. En parallèle, on va charger les bers sur une barge, pour ensuite les charger sur le gros cargo. On essaye de penser le plus loin possible côté logistique. Ici, tout prend du temps. Ce n’est pas notre cargo, ce n’est pas notre langue, alors on essaye d’anticiper au maximum. »
Que va-t-il se passer une fois la ligne d’arrivée franchie ?
« Une fois arrivés, les mecs doivent comme d’habitude passer les douanes. Tout va se passer un peu en même temps – arrivée des bateaux, arrivée du cargo, chargement sur le cargo, ...Ce genre d’opérations, ce n’est pas comme un train qui arrive en gare ou un avion à l’aéroport. Il y a toujours des surprises sur place ; on en a déjà eu ! On est là pour ça et on fait avec. »
Gruter un Volvo Open 70 avec le mât en place, en cours d’étape, c’est une première. Es-tu anxieux ?
« Ça se fait, c’est possible techniquement, mais gruter le bateau au milieu d’une étape, ce n’est pas un risque qu’on prend d’habitude. Cinq jours plus tard, à Sharjah, on remettra le bateau à l’eau et paf ! Il reprendra la course. On est très conscients que l’une des équipes peut avoir des soucis. On se connait tous, et finalement on est tous dans le même bazar ! On va s’en sortir ensemble. »
Qu’allez-vous faire une fois la flotte chargée sur le cargo ?
« On ira à Abu Dhabi rejoindre notre équipe technique qui monte la base habituelle. Puis on prendra la voiture pour aller à Sharjah pour l’arrivée du cargo et la remise à l’eau du bateau. On est pressés d’arriver à Abu Dhabi, c’est clair ! Normalement, sur ce type de voyages, il y a un mec de l’équipe à terre à bord pour vérifier que le bateau est bien attaché, que tout se passe bien. Mais cette fois-ci, je n’avais pas envie de demander si quelqu’un voulait faire le trajet ... ! Ce sera entre les mains des gars sur le cargo. »
C’est une arrivée inhabituelle, dans un port tenu secret, avec un comité d’accueil restreint. Comment Pierre et toi allez accueillir les marins ?
« C’est vrai qu’il n’y a pas de famille et que l’hôtel est très basique. C’est une culture vraiment différente de la notre. Ils risquent de passer la nuit au mouillage si la douane est fermée à leur arrivée ... À mon avis, ils vont être prêts à faire la fête et ils vont être bloqués ! »
Et enfin, que penses-tu de cette étape et de la performance de Groupama ?
« Ça a une fois encore été une étape radicale, frustrante et pleine de surprises. Groupama a fait une très belle option qui a bien payé, mais ils ont perdu leur avance dans le Pot-au-Noir. Je crois quand même qu’ils se sont bien débrouillés. S’ils perdent, ils sont déçus et c’est normal ! Nous comme eux, on est là pour gagner. On est dans le coup, il n’y a pas de souci avec le bateau, mais on a aussi ce qui nous a été vendu : de la bagarre du premier jour jusqu’au dernier. À bord, c’est sûr que c’est dur et long. Mais de l’extérieur, c’est un super spectacle ! »
Source : VolvoOceanRace
Credit : PAUL TODD/Volvo Ocean Race
Présent sur l’escale secrète, Wright organise le chargement de Groupama 4 sur le cargo qui l’emmènera jusqu’à Sharjah, au nord des Émirats. Son collègue Pierre Tissier l’accompagne - chaque équipe technique est représentée par deux personnes. Interview avec un Australien francophone et sympathique.
Ben, où en êtes-vous dans vos préparatifs ?
« On est là depuis quelques jours. On gère du matériel qui venait du Cap, et du matériel envoyé de France en septembre, comme les bers et les gros équipements. On croit avoir pensé à tout ... Les bateaux arrivent bientôt. Aujourd’hui, on va préparer le matériel pour pouvoir incliner le mât et charger le bateau d’un point de vue mécanique. En parallèle, on va charger les bers sur une barge, pour ensuite les charger sur le gros cargo. On essaye de penser le plus loin possible côté logistique. Ici, tout prend du temps. Ce n’est pas notre cargo, ce n’est pas notre langue, alors on essaye d’anticiper au maximum. »
Que va-t-il se passer une fois la ligne d’arrivée franchie ?
« Une fois arrivés, les mecs doivent comme d’habitude passer les douanes. Tout va se passer un peu en même temps – arrivée des bateaux, arrivée du cargo, chargement sur le cargo, ...Ce genre d’opérations, ce n’est pas comme un train qui arrive en gare ou un avion à l’aéroport. Il y a toujours des surprises sur place ; on en a déjà eu ! On est là pour ça et on fait avec. »
Gruter un Volvo Open 70 avec le mât en place, en cours d’étape, c’est une première. Es-tu anxieux ?
« Ça se fait, c’est possible techniquement, mais gruter le bateau au milieu d’une étape, ce n’est pas un risque qu’on prend d’habitude. Cinq jours plus tard, à Sharjah, on remettra le bateau à l’eau et paf ! Il reprendra la course. On est très conscients que l’une des équipes peut avoir des soucis. On se connait tous, et finalement on est tous dans le même bazar ! On va s’en sortir ensemble. »
Qu’allez-vous faire une fois la flotte chargée sur le cargo ?
« On ira à Abu Dhabi rejoindre notre équipe technique qui monte la base habituelle. Puis on prendra la voiture pour aller à Sharjah pour l’arrivée du cargo et la remise à l’eau du bateau. On est pressés d’arriver à Abu Dhabi, c’est clair ! Normalement, sur ce type de voyages, il y a un mec de l’équipe à terre à bord pour vérifier que le bateau est bien attaché, que tout se passe bien. Mais cette fois-ci, je n’avais pas envie de demander si quelqu’un voulait faire le trajet ... ! Ce sera entre les mains des gars sur le cargo. »
C’est une arrivée inhabituelle, dans un port tenu secret, avec un comité d’accueil restreint. Comment Pierre et toi allez accueillir les marins ?
« C’est vrai qu’il n’y a pas de famille et que l’hôtel est très basique. C’est une culture vraiment différente de la notre. Ils risquent de passer la nuit au mouillage si la douane est fermée à leur arrivée ... À mon avis, ils vont être prêts à faire la fête et ils vont être bloqués ! »
Et enfin, que penses-tu de cette étape et de la performance de Groupama ?
« Ça a une fois encore été une étape radicale, frustrante et pleine de surprises. Groupama a fait une très belle option qui a bien payé, mais ils ont perdu leur avance dans le Pot-au-Noir. Je crois quand même qu’ils se sont bien débrouillés. S’ils perdent, ils sont déçus et c’est normal ! Nous comme eux, on est là pour gagner. On est dans le coup, il n’y a pas de souci avec le bateau, mais on a aussi ce qui nous a été vendu : de la bagarre du premier jour jusqu’au dernier. À bord, c’est sûr que c’est dur et long. Mais de l’extérieur, c’est un super spectacle ! »
Source : VolvoOceanRace