Depuis quelques longues et pénibles heures, Loïck Peyron et les hommes du Maxi Banque Populaire V sont confrontés aux conditions de navigation les plus éprouvantes rencontrées depuis le départ. Alors que la mi-parcours est dans leur sillage, les marins du maxi-trimaran doivent en effet composer avec l'enchaînement peu confortable d'un épisode de près générant une mer de face et la proximité immédiate d'un front chaud qui entraînera avec lui des vents de plus de 40 nœuds.
La menace qui plane dans le Sud depuis plusieurs jours est donc bel et bien en train de se concrétiser. Ainsi, l'accalmie d'hier a-t-elle peu à peu fait place à une navigation au près, dans un vent forcissant et une mer qui vient percuter le Maxi Banque Populaire V de face. A bord, les mouvements même de la machine prennent les marins aux tripes et chaque rencontre avec une vague déchaine la vibration des 40 mètres de coque et des 47 mètres de mât. Mais d'ici quelques heures, à cet inconfort en succédera un autre, celui d'une composition imposée avec un font chaud venu de Nouvelle-Zélande, une dépression quasi-tropicale, qui obligera les quatorze marins à se retrouver au vent de travers dans plus de 40 nœuds... Un supplice en multicoque au cours duquel il sera extrêmement difficile de ralentir.
Une solution s'imposera alors d'elle-même : faire route à voilure très réduite, voire à mât seul. Contacté ce midi, Loïck Peyron évoquait cette situation encore inédite depuis le début de ce Trophée Jules Verne : " Il y a un gros début de tempête qui commence à nous tomber dessus. On vient de changer de voile d'avant, on est maintenant à deux ris et avec le plus petit foc de la gamme embarqué sur Banque Populaire. Ce sera même de trop dans quelques heures parce qu'on s'attend à avoir des vents de plus de 40 à 45 nœuds dans un gros gros front chaud. Là ça remue énormément, on est face aux vagues. Pour le moment ce sont les moments les plus difficiles pour le bateau depuis le départ. Il ne se passe pas une vague sans que quatorze bonhommes ne se contractent pour essayer d'alléger le poids et faire en sorte que le bateau souffre le moins possible. Ca va durer au moins une douzaine d'heures ce passage très compliqué de gestion matérielle et d'angoisse permanente ".
Slalom entre bulles et glaces
Au plus fort de ce front, c'est au beau milieu du Pacifique, de l'autre côté de l'anteméridien* qu'ils devraient franchir de soir vers 21 heures, que les hommes de la Banque de la Voile se retrouveront. Eloignés de toute trace de vie humaine, ils auront à cœur de continuer à préserver la machine face à ce renforcement des conditions et délaisseront peut-être pour un temps la préoccupation du chronomètre et les trois jours d'avance affichés sur le temps de référence. Viendra ensuite le temps de penser à la porte de sortie du monde des dépressions et des glaces. Mais en la matière, les choses ne s'annoncent pas si simples : " Ca va être compliqué ! On a d'abord ce front chaud, très chaud et particulièrement délicat, à franchir cette nuit et demain. Ensuite, il va falloir qu'on remonte assez Nord pour éviter une énorme zone d'icebergs. Puis si tout va bien, le cap Horn dans six sept jours. Il y a d'abord cette zone de glaces à gérer et le problème est que ces icebergs sont très Nord et qu'ils sont juste au ras d'un anticyclone dans lequel il n'y a pas de vent. La difficulté, ça va être d'éviter les icebergs d'une part, mais quand même de redescendre dans cette zone pour retrouver du vent. On va s'amuser à slalomer entre les glaces et le manque de vent ".
Autant dire qu'en ces moments où la tension règne, la force du collectif exprime toute sa mesure. Dans l'humidité, le froid et ces conditions très difficiles, Loïck Peyron veille sur sa troupe et tous forment plus que jamais la meilleure des équipes.
*le méridien opposé à celui de Greenwich (qui sert d’origine pour les longitudes)
Avance à 16h00 :
1917 milles d'avance par rapport au temps de référence
Source : Banque Populaire
Credit : BPCE
La menace qui plane dans le Sud depuis plusieurs jours est donc bel et bien en train de se concrétiser. Ainsi, l'accalmie d'hier a-t-elle peu à peu fait place à une navigation au près, dans un vent forcissant et une mer qui vient percuter le Maxi Banque Populaire V de face. A bord, les mouvements même de la machine prennent les marins aux tripes et chaque rencontre avec une vague déchaine la vibration des 40 mètres de coque et des 47 mètres de mât. Mais d'ici quelques heures, à cet inconfort en succédera un autre, celui d'une composition imposée avec un font chaud venu de Nouvelle-Zélande, une dépression quasi-tropicale, qui obligera les quatorze marins à se retrouver au vent de travers dans plus de 40 nœuds... Un supplice en multicoque au cours duquel il sera extrêmement difficile de ralentir.
Une solution s'imposera alors d'elle-même : faire route à voilure très réduite, voire à mât seul. Contacté ce midi, Loïck Peyron évoquait cette situation encore inédite depuis le début de ce Trophée Jules Verne : " Il y a un gros début de tempête qui commence à nous tomber dessus. On vient de changer de voile d'avant, on est maintenant à deux ris et avec le plus petit foc de la gamme embarqué sur Banque Populaire. Ce sera même de trop dans quelques heures parce qu'on s'attend à avoir des vents de plus de 40 à 45 nœuds dans un gros gros front chaud. Là ça remue énormément, on est face aux vagues. Pour le moment ce sont les moments les plus difficiles pour le bateau depuis le départ. Il ne se passe pas une vague sans que quatorze bonhommes ne se contractent pour essayer d'alléger le poids et faire en sorte que le bateau souffre le moins possible. Ca va durer au moins une douzaine d'heures ce passage très compliqué de gestion matérielle et d'angoisse permanente ".
Slalom entre bulles et glaces
Au plus fort de ce front, c'est au beau milieu du Pacifique, de l'autre côté de l'anteméridien* qu'ils devraient franchir de soir vers 21 heures, que les hommes de la Banque de la Voile se retrouveront. Eloignés de toute trace de vie humaine, ils auront à cœur de continuer à préserver la machine face à ce renforcement des conditions et délaisseront peut-être pour un temps la préoccupation du chronomètre et les trois jours d'avance affichés sur le temps de référence. Viendra ensuite le temps de penser à la porte de sortie du monde des dépressions et des glaces. Mais en la matière, les choses ne s'annoncent pas si simples : " Ca va être compliqué ! On a d'abord ce front chaud, très chaud et particulièrement délicat, à franchir cette nuit et demain. Ensuite, il va falloir qu'on remonte assez Nord pour éviter une énorme zone d'icebergs. Puis si tout va bien, le cap Horn dans six sept jours. Il y a d'abord cette zone de glaces à gérer et le problème est que ces icebergs sont très Nord et qu'ils sont juste au ras d'un anticyclone dans lequel il n'y a pas de vent. La difficulté, ça va être d'éviter les icebergs d'une part, mais quand même de redescendre dans cette zone pour retrouver du vent. On va s'amuser à slalomer entre les glaces et le manque de vent ".
Autant dire qu'en ces moments où la tension règne, la force du collectif exprime toute sa mesure. Dans l'humidité, le froid et ces conditions très difficiles, Loïck Peyron veille sur sa troupe et tous forment plus que jamais la meilleure des équipes.
*le méridien opposé à celui de Greenwich (qui sert d’origine pour les longitudes)
Avance à 16h00 :
1917 milles d'avance par rapport au temps de référence
Source : Banque Populaire