Changement de décor à bord du Maxi Banque Populaire V en ce treizième jour de course dans ce Trophée Jules Verne. Ainsi, si les conditions de navigations restent tout à fait maniables, le Grand Sud a pris ses droits, imposant aux marins la rigueur d'un froid perçant, une visibilité réduite et surtout l'angoisse conférée par la présence de glaces devant les étraves du trimaran géant. Par 48° Sud, l'alerte est donnée et à terre comme en mer, une veille de tous les instants s'impose aux hommes.
Loïck Peyron disait il y a quelques jours, que tous à bord venaient chercher la confrontation avec le Sud et avec son ambiance incomparable. Plus de 24 heures après leur entrée officielle dans l'océan Indien, ces marins qui attendaient la rencontre ne sont pas déçus. Dans l'air comme dans l'eau, la température a chuté franchement et le plafond semble être descendu nettement en quelques heures. Contacté à l'occasion de la vacation de la mi-journée, Thierry Chabagny, bizuth de ces mers du Sud, détaillait le tableau environnant : " Le vent est soutenu, c'est monté un peu. On a en ce moment entre 27 et 29 nœuds de vent de Nord Ouest. On fait un cap à l'Est très rapprochant. La mer n'est pas trop formée donc on va vite. Le bateau glisse bien. Ca a l'air de fraîchir un petit peu donc on va peut-être changer de voile à l'avant et passer sous petit gennaker pour garder une vitesse plus constante et avoir des accélérations moins violentes pour préserver un peu le bateau. Les conditions sont idéales, si ce n'est que le ciel est bas, que c'est brumeux, qu'on ne voit pas grand chose et qu'il commence à faire vraiment froid dehors. J'étais obligé de barrer avec les gants tout à l'heure parce que je commençais à avoir l'onglée. Le fait d'être descendu dans le Sud, nous a fait sentir la différence en termes de température, à la fois de l'air et de l'eau. L'eau est à 7°, l'air est à 8/9°, mais avec les 35 nœuds de vent apparent qu'il y a dehors, tu as vite froid et on sait qu'on est encore loin de ce qu'on va avoir de pire dans les 48 prochaines heures ". Petite consolation, la navigation bâbord amures de ces dernières heures permettait à l'équipage de gagner en confort à l'heure de s'offrir un peu de répit.
Champ de glaces aux Kerguelen
La nuit dernière s'est révélée particulièrement active avec l'enchaînement de deux empannages afin de se recaler sur la route des Kerguelen que les marins devraient passer par le Sud dans les prochaines heures. Des manœuvres nécessaires, sollicitant tous les efforts du bord dans le froid et la nuit : " Il y a de quoi faire, chaque manœuvre c'est beaucoup de travail. Loïck et Juan essaient de caler ça au moment des changements de quart pour qu'il y ait plus de monde aux colonnes et que tout se passe en douceur. Pour suivre les caprices du vent, il y a pas mal de choses à faire ". Et Loïck de poursuivre "Il y a pas mal de glaces. Il y a notamment une zone un peu bizarre dans l'Ouest des Kerguelen qui nous inquiète un peu. On nous a également signalé un immense champ d'icebergs après les Kerguelen il y a quelques jours".
Un grand S dans l'hémisphère Sud
C'est donc une période sous haute tension que s'apprêtent à vivre les quatorze hommes du bord. A terre, Marcel van Triest, le routeur, mais aussi Sébastien Duclos, le directeur adjoint du Team Banque Populaire, récoltent les données destinées à tracer une route dans ces champs de mines. A bord, les radars sont à l'affût de la moindre présence, du moindre changement. Avec plus de 1 700 milles d'avance sur le tableau de marche, plus que jamais la consigne de garder le sens de la modération en termes de vitesse est de rigueur. Pour la suite, Loïck Peyron détaillait le menu météo : "On est dans du vent qui va forcir un petit peu, c'est toujours du vent portant. On va faire une jolie courbe sous les Kerguelen et après ça va mollir un peu, à l'approche de cette grande zone de glaces. Puis ensuite il y aura une grande dépression à contourner sous l'Australie, où on risque de remonter assez proche des côtes australiennes pour éviter le plus fort du vent et on replongera avec plaisir dans le Grand Sud, sous la Nouvelle-Zélande. A priori on va dessiner une sorte de grand S dans l'hémisphère Sud ". En attendant, c'est samedi matin que le Maxi Banque Populaire V devrait passer le cap Leeuwin. D'ici là, la prudence est de mise.
Source : Banque Populaire
Credit : BPCE
Loïck Peyron disait il y a quelques jours, que tous à bord venaient chercher la confrontation avec le Sud et avec son ambiance incomparable. Plus de 24 heures après leur entrée officielle dans l'océan Indien, ces marins qui attendaient la rencontre ne sont pas déçus. Dans l'air comme dans l'eau, la température a chuté franchement et le plafond semble être descendu nettement en quelques heures. Contacté à l'occasion de la vacation de la mi-journée, Thierry Chabagny, bizuth de ces mers du Sud, détaillait le tableau environnant : " Le vent est soutenu, c'est monté un peu. On a en ce moment entre 27 et 29 nœuds de vent de Nord Ouest. On fait un cap à l'Est très rapprochant. La mer n'est pas trop formée donc on va vite. Le bateau glisse bien. Ca a l'air de fraîchir un petit peu donc on va peut-être changer de voile à l'avant et passer sous petit gennaker pour garder une vitesse plus constante et avoir des accélérations moins violentes pour préserver un peu le bateau. Les conditions sont idéales, si ce n'est que le ciel est bas, que c'est brumeux, qu'on ne voit pas grand chose et qu'il commence à faire vraiment froid dehors. J'étais obligé de barrer avec les gants tout à l'heure parce que je commençais à avoir l'onglée. Le fait d'être descendu dans le Sud, nous a fait sentir la différence en termes de température, à la fois de l'air et de l'eau. L'eau est à 7°, l'air est à 8/9°, mais avec les 35 nœuds de vent apparent qu'il y a dehors, tu as vite froid et on sait qu'on est encore loin de ce qu'on va avoir de pire dans les 48 prochaines heures ". Petite consolation, la navigation bâbord amures de ces dernières heures permettait à l'équipage de gagner en confort à l'heure de s'offrir un peu de répit.
Champ de glaces aux Kerguelen
La nuit dernière s'est révélée particulièrement active avec l'enchaînement de deux empannages afin de se recaler sur la route des Kerguelen que les marins devraient passer par le Sud dans les prochaines heures. Des manœuvres nécessaires, sollicitant tous les efforts du bord dans le froid et la nuit : " Il y a de quoi faire, chaque manœuvre c'est beaucoup de travail. Loïck et Juan essaient de caler ça au moment des changements de quart pour qu'il y ait plus de monde aux colonnes et que tout se passe en douceur. Pour suivre les caprices du vent, il y a pas mal de choses à faire ". Et Loïck de poursuivre "Il y a pas mal de glaces. Il y a notamment une zone un peu bizarre dans l'Ouest des Kerguelen qui nous inquiète un peu. On nous a également signalé un immense champ d'icebergs après les Kerguelen il y a quelques jours".
Un grand S dans l'hémisphère Sud
C'est donc une période sous haute tension que s'apprêtent à vivre les quatorze hommes du bord. A terre, Marcel van Triest, le routeur, mais aussi Sébastien Duclos, le directeur adjoint du Team Banque Populaire, récoltent les données destinées à tracer une route dans ces champs de mines. A bord, les radars sont à l'affût de la moindre présence, du moindre changement. Avec plus de 1 700 milles d'avance sur le tableau de marche, plus que jamais la consigne de garder le sens de la modération en termes de vitesse est de rigueur. Pour la suite, Loïck Peyron détaillait le menu météo : "On est dans du vent qui va forcir un petit peu, c'est toujours du vent portant. On va faire une jolie courbe sous les Kerguelen et après ça va mollir un peu, à l'approche de cette grande zone de glaces. Puis ensuite il y aura une grande dépression à contourner sous l'Australie, où on risque de remonter assez proche des côtes australiennes pour éviter le plus fort du vent et on replongera avec plaisir dans le Grand Sud, sous la Nouvelle-Zélande. A priori on va dessiner une sorte de grand S dans l'hémisphère Sud ". En attendant, c'est samedi matin que le Maxi Banque Populaire V devrait passer le cap Leeuwin. D'ici là, la prudence est de mise.
Source : Banque Populaire